Réponse au communiqué de SUD Étudiants
De : "Emmanuel Lyasse" <elyasse@unef.org>
À : discussions@unef.org
Objet : [discussions] Re : communiqué SUD-Etudiant
Date : Mer 7 juin 2000 1:00
Je viens d'autoriser ce message à passer sur le forum.
Parce que je souhaite que toutes les opinions s'y expriment.
Parce qu'il est significatif de la véritable nature de la démarche de SUD, et de son emploi des mensonges les plus odieux pour tenter de la faire aboutir.
Il montre la différence qu'il y a entre une démarche de division à fin d'auto-affirmation groupusculaire et la démarche de rassemblement qui fut et reste la nôtre.
Contrairement à ce que prétend SUD, cette démarche ne date pas d'hier. Les trois AGE co-signataires du communiqué de presse y avaient appelé début mai. A l'époque, le CN de l'UNEF avait adopté cette démarche pour le CNOUS, et l'AGET-ASL avait su y répondre. C'est dans cet esprit que l'UNEF Paris IV a répondu à la lettre du SUD, en voulant croire que sa tentative était de rassemblement, non de débauchage.
Nous préconisions la même démarche pour le CNESER. Le SEUL a eu le mérite d'y adhérer avant le CN, en fixant ses conditions.
Nous n'avons fait que la poursuivre après l'abandon de l'UNEF par sa direction, et avons eu la satisfaction (mais non la surprise) de trouver le soutien immédiat du SEUL, de l'UNEM et de camarades de l'AGET-ASL.
Nous nous sommes adressés à tous les élus des AGE de l'UNEF trahies par leur direction pour les inviter à participer en tant qu'UNEF au rassemblement syndical que nous souhaitions, sans volonté hégémonique d'aucune part
C'est cette volonté hégémonique que nous avons rencontrée. La charmante Elise Allard m'a expliqué au téléphone dimanche matin que la liste était bouclée, qu'elle consentait à nous la rouvrir mais que ni la première place ni le titre n'était négociable. En début de soirée, sur le même ton, elle a considéré nous avoir fait une concession de taille en nous proposant la première suppléance. Nadia Benhelal m'a rappelé entre une heure et deux heures du matin, avec un ton beaucoup plus urbain, pour exprimer une conception beaucoup plus saine du rassemblement, m'expliquer longuement que "la camarade n'avait pas été raisonnable", mais en continuant à exiger la tête de la liste. Elle m'a promis finalement un coup de fil de Jean-Luc pour le lendemain matin, qui n'est jamais venu.
La logique du rassemblement implique qu'on discute sur la base de ce que chacun y apporte. Nous étions alors la moitié de l'UNEF et savions pouvoir compter sur les voix d'une large majorité de l'autre moitié, ce que la suite a confirmé. Elle implique aussi la franchise: comment se fait-il que SUD, dont l'argument était dimanche matin que sa liste était complète, n'ait rien déposé lundi soir ?
Les initiateurs de la liste, de Paris IV, Caen, Paris I, Evry, s'étaient entendus samedi pour une liste de rassemblement conduite par Olivier Ruet, à sa demande. C'est sur cette base que nous avons obtenu tant de ralliements dans l'UNEF et hors de l'UNEF, et recueilli des actes de candidatures.
Il est donc particulièrement odieux de dire que c'est à la rétention de ces actes par l'UNEF Paris IV qu'est dû le non dépôt de la liste SUD. A 17h55 étaient au CNESER les représentants mentionnés par le communiqué de presse des trois AGE parisiennes à l'origine de la démarche, qui n'étaient pas tous de Paris IV. A 17h59, ils ont proposé à ceux de SUD qui n'avaient pas daigné arrivé plus tôt, la première suppléance et la deuxième place, ce qui était énorme par rapport à leur poids relatif, et leur ont signifié qu'ils n'avaient aucun mandat de leurs camarades provinciaux pour leur céder la première place. SUD est alors parti sans déposer de liste (nous ne saurons donc jamais combien ils étaient réellement), nous avons déposé les 18 candidatures recueillies en 48 heures.
Si les camarades de Caen ont envisagé à un moment de l'après-midi de céder, contre ce que nous avions convenu ensemble samedi et sur quoi nous avions discuté avec les camarades participant à la liste, c'est à eux de s'en expliquer. En tout cas, à 17h30, Olivier Ruet a dit au téléphone à Philippe Lieutaud qu'il ne souhaitait pas participer à une liste de SUD sans nous tous, et lui a donc demandé de ne pas remettre son acte de candidature pour une place autre que la première. Aucun des quatorze autres camarades hors de nos trois AGE, aucune de leur organisation, ne nous ont désavoués depuis.
Tout le reste est mensonge. je regrette que Nadia, avec qui j'avais été heureux de discuter sereinement, que Jean-Luc, souvent rencontré lors de réunions d'Ensemble contre les réformes Allègre auxquelles il participait en tant qu'observateur, contribuent en signant ce communiqué à les répandre.
L'expression "oppo UNEF" employée systématiquement par ce texte est significative. Nous ne nous sommes jamais définis comme tels. Nous n'avons pas souhaité organiser le ralliement d'une "oppo" à SUD, mais appeler toutes les AGE de l'UNEF à participer à un rassemblement syndical. Nous signalons à SUD, et à tous ceux que SUD pourrait abuser, qu'au CN de samedi les camarades de Jussieu et de Nanterre, ceux qui aiment à se proclamer "l'oppo" dans l'UNEF ont voté pour la liquidation dans l'U-ID. Ce vote peut peut-être expliquer bien des choses quant à la suite...
J'ajoute qu'à titre personnel, au vu des méthodes employées par SUD avant pendant et après le dépôt des listes, et après l'invasion de notre local par cinq nervis de SUD en début d'après-midi, je n'ai aucune raison de regretter de ne pas avoir accepté de contribuer à l'élection au CNESER d'un membre de cette organisation.
Le dernier élu de la liste U-ID / Marion Brun / Lise Pastor leur devra sa place, comme déjà le cinquième élu de l'U-ID au CROUS de Paris.
La lutte pour la survie de l'UNEF et sa participation à l'indispensable unité syndicale continue. Je souhaite que les militants de SUD y contribuent, contre une direction qui lui tourne le dos.