Marc Rossetti
* Sur la
lettre de lĠAGEP94. — Emmanuel Marin avait t DJË membre du BN
et tait mme au secrtariat depuis les Assises Nationales de la toute fin
novembre 86 Villetaneuse : cĠest Pierre Villard (Secr.
Gl) qui avait insist, et Patrice Leclerc (Pdt) avait approuv — vrifier les dates.
Emmanuel Marin chapeautait depuis quelque temps la Ç commission technique
È du BN tout en tant Pdt dĠAGE de Paris XII
(peut-tre ne lĠtait-il plus ?). Au secrtariat, cĠtait sa Ç partie È,
dĠautant plus aisment que a ne passionnait gure les autres secrtaires.
Avec P. Villard, il a toujours t oppos au changement dĠorientation : il avait une conception Ç historique È
(selon moi Ç mythique È) de lĠorganisation syndicale, rvait de la Ç Grande
UNEF È.
Ë Saint-tienne, il a refus de siger la tribune (o, rituellement,
prenaient place tout le Secrtariat et le BN, dans la limite des places
disponibles) ; il est mme intervenu en sance plnire depuis la salle —
fait unique pour les 7 Congrs auxquels jĠai particip — marquant ainsi
symboliquement (et argumentativement) son dsaccord.
Anecdote : Cette intervention jette le doute dans lĠesprit des
congressistes et de certains membres du BN sur cette orientation nouvelle qui
rompt avec les habitudes et la culture de lĠorganisation ; elle risque de
susciter un certain dsarroi. Elle Ç oblige È (la Ç Tribune È) rpondre
— de lĠavis mme de P. Leclerc (prsent titre de courtoisie, puisquĠil
nĠest plus Pdt depuis mars 86) soucieux avant tout de
la cohrence de la direction quĠil voit en train de se dchirer. Elle va
dclencher une raction en chane : colre, fureur, de V. Markids
(pdt de sance, dĠun caractre accommodant
dĠordinaire), qui exige une raction officielle du secrtariat (de la Ç Tribune
È) ; comme X. Aknine (le Pdt)
nĠest pas la tribune ce moment-l, il exige que je fasse, et moi seul
(alors que cela aurait d revenir P. Villard), Ç une mise au point È. Ce sera
mon intervention rallonge sur la stratgie du rassemblement que le camarade
Laurent Ortalda connat dsormais mieux que moi
— o je dis peu prs tout ce que je pense sur lĠinstant, y compris ce
que je nĠai pas jug opportun de dfendre dans le projet de rsolution.
Bilan : Dans la nuit qui suit, aprs une runion tendue du Secrtariat,
P. Villard et E. Marin Ç sont invits dmissionner È du BN. Autrement dit, on
ne proposera pas leurs noms dans la liste du nouveau BN issu du Congrs.
Nous sommes en novembre 87.
Le courrier de lĠAGE de Paris XII (AGEP 94) date du printemps 88. Il
prend argument de notre dfaite aux CROUS de mars pour laisser entendre que
notre nouvelle orientation mne lĠUNEF dans lĠimpasse. Raison pour laquelle il
propose la candidature dĠEmmanuel Marin au BN - Il nĠest plus alors le pdt dĠAGE : cĠest Jean-Quentin Poindron, celui-l mme qui prendra lĠinitiative de confier
aux archives du 94 la mmoire de lĠUNEF. Nous (le Secrtariat et le BN)
percevons lĠentreprise comme une tentative de refaire (un peu) le Congrs de
Saint-tienne. Nous nĠy donnons pas suite. E. Marin va en concevoir beaucoup
dĠamertume, sinon de ressentiment, notre gard.
Autre anecdote : Le feu dĠartifice pour les 80 ans de lĠUNEF a bien t
tir (40 000 F de lĠpoque partis en fume) lĠheure prvue. Seuls, quelques
congressistes — les assidus de la buvette — lĠauront vu, ainsi que
les pompiers et artificiers stphanois ; nous, tous les autres congressistes,
tions en train de nous triper en sance sur la composition du nouveau BN.
* Sur
Grenoble. — LĠhistoire est trs complique. Le camarade N. Briand est tout
fait indiqu pour en donner sa version.
En bref, et du point de vue de Paris : Il sĠagit dĠune manÏuvre politique
que jĠai t charg de mettre en Ïuvre pour tout la fois maintenir lĠAGE dans
le giron de lĠUNEF-SE (dĠo lĠlection de N. Briand, membre du bureau dĠAGE, au
BN) mais en carter T. Liotard, le pdt dĠAGE.
Pourquoi ? pour 2 raisons antagonistes qui sĠajoutaient au lieu de sĠannuler :
1Ħ il y avait de la part de T. Liotard une volont scessionniste ou
isolationniste, partir dĠune comprhension totalement errone des conflits
internes au BN quĠil se reprsentait comme entirement infod lĠUEC. (Tout
particulirement moi ! Or, T. Liotard est en rupture avec la ligne du PCF ce
moment-l ; je ne le suis pas encore formellement et, de toute faon, ce nĠest
pas lui que je serais all confier mes doutes.)
2Ħ une rticence propos de lĠorientation de Saint-tienne, due une
stratgie dĠopposition systmatique la direction plutt quĠ un dsaccord
(mme si celui-ci existe).
Nous (le Secrtariat) avions dcid un passage en force, avec un bel
emmerdement lĠarrive : N. Briand devenait le 32e membre dĠun BN
qui ne pouvait statutairement en comprendre que 31 ! Paris avait bien valu une
messe, Grenoble vaudra une violation du sacro-saint Rglement Intrieur !
Je me permettrai une confidence personnelle sur cette affaire de Grenoble
:
Plus de trente ans ont pass, il y a prescription. Je reconnais donc
quĠil sĠagissait dĠune manÏuvre dlibrment dloyale. Mais, quand jĠy repense,
si je ne puis pas vraiment tre fier du rle que jĠy ai tenu, je nĠarrive
toujours pas en tre mcontent.
Tout a a t fait de mmoire.
Vous patientez quelque temps, et je vous ressortirai les dossiers. 2021
nĠen sera que plus passionnante.
Xavier Aknine
Sur l AGEG , mon courrier dtaill est un peu long mais je me souviens que durant le congrs de St-Etienne , un dsaccord de fond a clat avec T.Liotard sur la mutuelle tudiante . Il dfendait la mutuelle jeune et accusait la direction de l'Unef de dfendre la MNEF et d'etre complice de l'Unef-id . Je lui ai repondu de manire cinglante que notre stratgie du rassemblement s appliquait aussi au combat pour la protection sociale des tudiants et que nous tions dcids le mener tous ensemble quelle que soit la mutuelle choisie par l tudiant .La MNEF ayant mis en place des garanties plusieurs vitesses , il etait hors de question pour l Unef d tre infode la MNEF ni la mutuelle jeune.
Sur Emmanuel Marin , il y avait un vrai dsaccord de fond sur l'orientation difficile faire partager aux congressistes . Patrice Leclerc venu au congrs en tant qu'ancien prsident , m a demand de le garder .Et on a bien fait de l carter du BN . Le pb est qu'il n a pas accepte cette dcision ratifie par le congrs et il a poursuivi sa gurilla anti-direction durant les CN qui ont suivi le congrs en critiquant l orientation et en essayant de r entrer par la commission formation . Il nous fallait un BN uni pour mettre en Ïuvre l orientation dcide St-Etienne .Et un an plus tard au congrs de Creteil , nous avons pu mesurer les progrs du syndicat en terme d organisation , qui avait t fragilise durant le mouvement Devaquet . Patrice Leclerc venu aussi Creteil comme pdt d honneur , a reconnu lui meme couter les dlgus que l Unef avait bien progress . J ai apprci le compliment.