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Fac d'Evry : Fac Poubelle !

Pendant près d’une semaine notre fac a été paralysée par un gigantesque mouvement de grève. Nous avions décidé de nous mobiliser, avec les enseignants et les IATOS, contre la politique de casse de notre université menée par le gouvernement, sous prétexte que nous sommes dans une banlieue défavorisée.

Pour fonctionner normalement, une université devrait recevoir chaque année une dotation en enseignants, en IATOS et un budget en fonction du nombre d’étudiants, de mètre carré à entretenir, etc... C’est la dotation théorique. A Evry, le ministère attribue un peu moins de 70% de cette dotation alors que d’autres universités obtiennent plus de 100%. Cela entraîne un manque de 153 postes enseignants, 54 postes IATOS et un trou de 5 millions de francs dans le budget de fonctionnement 2000 (selon les chiffres du ministère). En clair, cela correspond à un mois de fonctionnement effectif de notre université. Les conséquences sont simples ; moins de TD et TP donc plus d’étudiants par groupe, suppression de certaines matières c’est à dire, une dévalorisation des diplômes.
Que des facs reçoivent plus que leur dotation théorique ne nous pose pas de problème, mais que le ministère donne au moins les moyens de fonctionner à notre université ; «100%, nous y avons droit». C’est autour de cette revendication qu’est parti le mouvement. Pendant une semaine, nous avons multiplié les actions comme le blocage de la Nationale 7 à 8h00 du matin, les manifestations sur Paris, l’occupation des locaux... et bien sûr, les interventions dans les médias régionaux.
En réponse nous avons été reçus par la Directrice de l’enseignement supérieur, Francine Demichel, qui propose de faire un audit de la fac en janvier suivi d’un plan de rattrapage sur 3 ans à partir de la rentrée 2001. Dans le même temps, la fac de Versailles qui dispose de tous les atouts (dotation de 135% et population étudiante bourgeoise) s'est vue attribuer des postes enseignants qui nous ont été refusés. Il est clair que le gouvernement se fout de nous en menant une politique d’accroissement des inégalités sociales que même la droite n’aurait pas osée.
La fin de la grève à été très difficile. En effet les étudiants se sont divisés en deux parties. D'une part ceux qui voulaient arrêter le mouvement en accord avec l'UNEF-ID et les enseignants. D’autre part ceux qui désiraient poursuivre (soutenus par l'UNEF) car le gouvernement était sur le point d’avancer de nouvelles propositions. Aujourd'hui le comité de grève a laissé place au comité de vigilance. Ce dernier, composé d’enseignants, IATOS et étudiants essaye de proposer des actions ponctuelles. Malgré cela, il ne faudra pas s'étonner si dans les années à venir le ministère ne prend pas au sérieux les revendications des étudiants d'Evry car nous ne sommes pas capables de montrer notre détermination et de mener un mouvement à son terme.

AGEE UNEF (Guirec MANCEAU et Nadège CELESTIN)

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