Le Vilain P'tit Canard

Journal de l'UNEF-Evry (Résistance Syndicale) | numéro 23 | Février 2002

Sommaire :

Edito
Deux UNEF, une seule pour vous défendre
Une terre, deux peuples
Des parkings
Bibliothèque Universitaire
Section disciplinaire
Répression syndicale chez McDonald's
Le théâtre de l'Agora veut nous séduire


Edito

Fini les partiels, il est temps de décompresser. Enfin, pas trop, le réveil risquerait d’être un peu dur. Et oui, on est à la fac pour encore un semestre. Et on va avoir des surprises...
Les résultats de janvier tout d’abord ; dans certaines filières ils seront disponibles que dans quelques mois. C’est la conséquence d’une réforme imbécile de 1997 (réforme Bayrou) qui surcharge les profs de paperasse ; donc moins de temps pour les étudiants. Patience alors.
Le budget de l’université ensuite. Il est en forte baisse à cause du retard pris dans la mise en place du nouveau contrat entre le ministère et l’université. Cela aura des répercussions notamment sur le fonctionnement de la bibliothèque
Un peu de réconfort quand même, l’UNEF (Résistance Syndicale) est toujours là.


Deux UNEF, une seule pour vous défendre !
par Guirec MANCEAU, Président de l’UNEF-Evry (Résistance Syndicale)

Depuis la rentrée universitaire, l’UNEF-ID prétend s’appeler UNEF. Elle s’est débarrassée de ses deux dernières lettres ; ID pour Indépendante et Démocratique, ce qui faisait bien rire ceux qui connaissaient son fonctionnement. Ceci mérite une petite explication.
Au mois de juin dernier, en pleine période de partiels, l’UNEF-ID a organisé un pseudo congrès de réunification entre l’UNEF (nous) et eux. Sur Evry, comme sur l’écrasante majorité des universités, nous avons refusé de participer à ce simulacre d’unité et de démocratie.
A première vue, notre position, en refusant de rechercher l’unité avec l’UNEF-ID a pu sembler extrémiste. Néanmoins, pour bien comprendre la situation, il est nécessaire d’examiner la signification du mot d’ordre de l’«unité» à la lumière des événements actuels. Notre arme la plus puissante dans la lutte contre la dégradation de la qualité de nos études est l’unité. De cette vérité incontestable, il découle non moins incontestablement que, lorsque des éléments opportunistes guidés par le souci de leur carrière au service du pouvoir politique viennent en grand nombre dans les syndicats étudiants, ils peuvent gêner. L’unité avec ces éléments devient préjudiciable et funeste à la cause des étudiants. On peut rappeler, par exemple, qu’à chaque mobilisation contre la dégradation de nos conditions d’études dans notre université, les nervis de l’UNEF-ID ont cassé le mouvement dès qu’il devenait préjudiciable pour le président de l’université, le ministre...Nous sommes attachés à l’idépendance syndicale vis à vis des pouvoirs politiques quels qu’ils soient. L’unité des syndicats étudiants exige que nous nous séparions de tous les éléments opportunistes. En ce sens un rapprochement était impossible avec l’UNEF-ID, qui plus qu’un syndicat étudiant, est une organisation d’arrivistes.
Aujourd’hui, des arrivistes de toutes sortes se sont réunis dans une pseudo nouvelle organisation qu’ils appellent de manière hypocrite UNEF. Grâce à ce subterfuge, ils essayent de leurrer les étudiants dans l’objectif de leur soutirer de l’argent (combien d’entre vous ce sont vu racketter de 100 F par leurs salariés en début d’année sous prétexte qu’ils adhéraient à l’UNEF) et de gagner leurs voix aux élections.
Mais nous sommes toujours présents sur l’université. Nous sommes et nous resterons l’UNEF, fidèle à ce qu’elle a eu de meilleur dans son Histoire. L’UNEF qui défend une université publique, de qualité, ouverte à tous. Les attaques que nous adressent la pseudo-UNEF (ex-UNEF-ID), regroupement d’opportunistes, confirment nos choix. On ne peut défendre les étudiants et en même temps soutenir le ministère, responsable des attaques contre l’université. Passer sous silence cette vérité amère est funeste pour le syndicalisme étudiant.


Une terre, deux peuples

Plus d’un an après le début de l’Intifada, la mort de plus d’un millier de personnes, et des milliers de blessés, pour la plupart, Palestiniens, l’impasse semble totale. Cette situation ne peut masquer une réalité : entre la Méditerranée et le Jourdain, vivent deux peuples et leur coexistence est indispensable à toute solution durable. Mais alors qu’Israël est l’État le plus puissant de la région, militairement, économiquement, les Palestiniens restent un peuple sans État, sous domination étrangère. Cette inégalité est à l’origine des drames actuels et elle ne peut être réparée que par la création d’un État Palestinien pleinement souverain sur l’ensemble de la Cisjordanie et de Gaza, avec Jérusalem Est comme capitale, et par la prise en compte du droit au retour de millions de réfugiés palestiniens. La terre comme enjeu et symbole. La terre conquise, occupée, fractionnée. « On ne peut faire la paix en coupant la Palestine en morceaux ». Cette phrase résume la contradiction majeure qui a miné le processus d’Oslo. Elle éclaire aussi la colère dont se nourrit la révolte des Palestiniens. L’État Israélien n’a cessé d’encourager l’annexion rampante avec l’objectif avoué de transformer la Cisjordanie en une « peau de léopard », inapte à devenir un État viable. (la Cisjordanie est divisée en 70 cantons, la bande de Gaza en 7 cantons). L’armée israélienne est omniprésente. Israël continue de confisquer les terres, de construire des routes « dites de contournement », les colons n’hésitent pas, avec l’aide de l’armée, à déraciner les oliviers, les vergers, les vignes, à brûler les récoltes, à détruire les habitations des paysans palestiniens. Le chômage déjà endémique, n’a fait que s’accroître. L’économie est exsangue; plus de la moitié des Palestiniens vit à peine avec deux dollars par jour. Le Conseil de sécurité porte la lourde responsabilité de voter des résolutions qu’il ne s’attache pas à faire respecter. Il n’ignore pas non plus qu’Israël occupe par la force le territoire d’autrui en appliquant un blocus militaire et économique contre le peuple Palestinien qui se voit ainsi refuser le droit de fonder un État indépendant sur sa propre terre. Malgré tout, cette même communauté internationale, se sentant responsable de la longue souffrance des Juifs qui culmine avec la « Shoah », s’emploie à faire disparaître cette souillure en sacralisant l’État Hébreu, lui fournissant trop souvent des certificats de bonne conduite. Or, Israël ne peut bénéficier d’un statut d’exception qui le mette au-dessus des règles du droit international. En dehors de l’acceptation par le gouvernement Israélien de ces droits fondamentaux : évacuation de tous les territoires occupés, gèle de la colonisation, et restitution des terres, droit au retour des réfugiés, il ne pourra y avoir de paix possible c’est la condition de la coexistence de deux États : Israël et la Palestine.

Manifestation départementale de soutien au peuple palestinien : samedi 16 février 2002, 15 heures, place de l’Agora à Evry


Des parkings !

Depuis la rentrée, le stationnement sur la fac est devenu une vraie plaie. Du côté de l’université, le personnel du service gérant les parkings nous explique les quelques 400 emplacements mis à la disposition des étudiants ont tous été attribués dès le début de l’année universitaire. Ils nous ont conseillé de nous tourner vers la mairie pour trouver une solution. Nous avons écrit à Manuel Valls, maire d’Evry, en demandant notamment la réouverture du parking Conforama. Depuis le mois de novembre, il n’a pas daigné nous répondre.
Pourtant, au delà du tracas quotidien des étudiants venant en voiture, le manque de place pourrait avoir de graves conséquences sur la sécurité. Certains en se garant bloquent les accès pompiers ; parfois, il y a tellement de voitures qu’il est difficile de traverser les deux voies bordant la bibliothèque.
La solution dans la répression ; mi décembre, le Président de l’université a averti les étudiants que les services de police allaient intervenir à l’encontre des véhicules mal garés. Il serait pourtant plus judicieux de trouver un accord entre l’université et les collectivités locales pour racheter l’ancien parking Conforama.

Nous faisons circuler une pétition pour obtenir l’amélioration des conditions de stationnement sur la fac et la réouverture du parking Conforama. Faites la circuler dans vos amphis (disponible au local de l’UNEF Résistance Syndicale, salle 27 Bât. IdF).


Bibliothèque Universitaire

Cinq mois après l’ouverture de la nouvelle bibliothèque universitaire, nous proposons un premier bilan pour relancer le débat.
POINTS POSITIFS : Le plus évident, le nouveau bâtiment ; clair, agréable, idéal pour étudier. Remarquable également, la motivation des biblothècaires, notamment lors du déménagement où nous n’avons subi aucun préjudice, à l’exeption du malentendu (toujours pas résolu) sur l’avenir de la BU annexe de l’Institut de la Poste. Saluons également leur volonté affichée d’assurer un accueil de qualité (développement de formations sur l’utilisation des outils pour les étudiants, élaboration d’une charte d’accueil). Enfin, la mise en place du Conseil de la documentation devrait faciliter les relations entre la Bibliothèque, les enseignants et les étudiants.
POINTS NEGATIFS : le manque de personnel ; au moins 20 titulaires officiellement. La bibliothèque ne semble plus être une priorité pour l’université. Conséquence directe, l’accueil des étudiants ne peut se faire que 46 heures par semaine (au lieu des 50 heures imposées par les directives ministèrielles). Malgré les efforts du personnel, les moyens humains font défaut pour apporter la qualité de service à laquelle nous pouvons prétendre. Par exemple, il est prévu au moins deux agents par poste d’accueil (un pour enregistrer les prêts, un pour aider les étudiants dans leur recherche). Actuellement, il ne peut y en avoir qu’un seul. A cela s’ajoute la difficulté budgétaire mentionée dans l’édito (en couverture) qui entraine une diminution de 2/3 du budget de la bibliothèque par rapport à l’année dernière. Il est actuellement impossible de renouveler la majorité des abonnements, sans parler des nouvelles acquisitions. Enfin le bâtiment s’avère déjà trop petit et pas assez équipé. Il n’y a que 10 postes informatiques pour 20 prévus à l’ouverture (130 dans les 3 ans) et seulement 600 places pour 10 000 étudiants et plus de 5 000 inscrits à la BU (certains jours il est difficile d’y travailler faute de place).
DEBAT. Après vous avoir fourni quelques éléments de réflexion sur la bibliothèque, nous vous invitons à poursuivre à nos côtés (et bien sûr, avec les autres acteurs de l’université - personnels et enseignants) le débats sur l’avenir de la bibliothèque. Quelle BU souhaitons nous avoir pour réussir nos études ?


Section disciplinaire
par Mélissa BACHOLLE et Guirec MANCEAU, représentants étudiants à la section disciplinaire

M. Ferry, en tant que président de la section disciplinaire, accuse celle ci d’avoir une attitude laxiste, incitant les étudiants à frauder pendant les examens.
La section disciplinaire est composée à parité d’enseignants et d’étudiants. Elle connaît principalement les cas de fraudes présumées aux examens. Nous sommes deux élus étudiants, issus des listes Vilain P’tit Canard présentées par l’UNEF (Résistance Syndicale), à y sièger.
Les membres de la section disciplinaire doivent éviter deux écueils quand ils prennent une décision. Pour les représentants étudiants, c’est de tomber dans le corporatisme, en refusant de sanctionner un étudiant lorsque les faits sont clairement avérés. Pour les enseignants, à l’inverse, c’est d’utiliser la section disciplinaire comme un défouloir, de proposer des sanctions disproportionées ou même de vouloir sanctionner sans preuve, de faire payer les étudiants déférés pour tous ceux qui ne se sont pas fait prendre.
Nous avons le sentiment d’avoir évité ces écueils et d’avoir eu une attitude honnête à l’égard des autres membres de la section. Néanmoins, nous estimons que les déclarations de M. Ferry créent un climat délétère qui ne favorise pas la confiance nécessaire au bon fonctionnement de cette instance.


Répressions syndicale chez McDonald's

Victoire pour les grévistes du McDo St Denis à Paris ; le conseil des prud’hommes a décidé la réintégration de deux salariés syndiqués. Le gérant les avait licenciés en les accusant d’avoir détourné 1 million de francs sans preuve ni jugement, alors qu’ils étaient comme par hasard candidats aux élections professionnelles. Accuser de vol des salariés dont on veut se débarrasser sont des pratiques courantes chez McDonald's.
L'expérience de cette lutte prouve une fois de plus que l'union et la solidarité entre les salariés victimes de la précarité est une force contre le patronat.
Contre la Mc Domination combattons la Mc Précarité.


Le théâtre de l'Agora veut nous séduire

La scène nationale de l’Agora met les petits plats dans les grands pour amener les étudiants au théâtre. Une programmation riche et variée (théâtre, danse, musique, cirque...) et surtout des tarifs très étudiants.
Laissez-vous surprendre par le théâtre muet ou vous amuser de l’impertinente mise en scène «d’Arlequin poli par l’amour». Des cafés littéraires vous amèneront à débattre sur les oeuvres ; des expos photos vous inviteront à voir des choses insolites. Il est impossible de tout résumer ici.
Pour plus d’info, rendez-vous au local de l’UNEF (Résistance Syndicale) rencontrer Guirec ou Nathalie ; des tarifs préférentiels (à partir de 7,5 E au lieu de 20 E), des visites guidées, des rencontres avec les acteurs et metteurs en scène vous sont proposées.


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