Le Vilain P'tit Canard

Journal de l'UNEF-Evry (Résistance Syndicale) | numéro 24 | mars 2002

Sommaire :

Agissons ensemble pour la Justice Sociale !
Plus que jamais, exigeons l’année Joker
Etudiant étranger, double galère
Sharon assassine


Agissons ensemble pour la Justice Sociale !

Pour être étudiant, il faut payer, beaucoup, tous les ans à la rentrée : ça semble naturel. En principe, pour tous ceux qui n'ont pas la chance d'avoir des parents qui peuvent et veulent payer, l'aide sociale étudiante est là pour ça. En principe seulement. En effet, l'aide est dramatiquement insuffisante. Proportionnellement au nombre d'étudiants, elle n'a cessé de régresser depuis quarante ans, tandis qu'augmentait le coût des études.
Jusqu’en 1984, la carte d’étudiant coûtait 100 F (au plus 170 F d’aujourd’hui), sécu comprise. Depuis, elle a augmenté chaque année plus que l’inflation, pour frôler les 2000 F aujourd’hui. Avec ça, l’État nous reprend largement la faible hausse du budget de l’aide sociale depuis cette date.
Les bourses sont insuffisantes en nombres et dans leur montant. En plus, les critères d’attribution ne prennent pas en compte certaines situations (étudiants autonomes de leurs parents, étudiants étrangers...). Conséquence, sur plus de deux millions d’étudiants, c’est 700 000 qui sont obligés de se salarier pendant l’année, beaucoup plus pendant les vacances, aux dépens de leurs études, de courir de petit boulot en petit boulot, voire sombrent dans la misère (100 000 selon le rapport Dauriac de 2000 sont au dessous du seuil de pauvreté officiel, qui ne tient pas compte de ce que les études ont un coût).
C’est ça la justice sociale ! Chaque année, des milliers d’étudiants quittent l’université sans diplôme parce qu’ils peuvent difficilement travailler à payer les études de leur choix et... étudier.

L’UNEF (Résistance Syndicale) se bat :

- POUR l’augmentation progressive du montant des bourses et du nombre de leurs bénéficiaires (la situation exigerait au moins le doublement de l’un et de l’autre),

- CONTRE toute nouvelle hausse des droits d’inscription, et POUR un retour à la situation d’avant 1984


Plus que jamais, exigeons l’année Joker

La suppression des bourses en cas de redoublement est un des aspects les plus ignobles du système actuel. «Vous n’avez pas réussi à avoir votre année avec une aide ? Essayez donc sans !» (ce qui veut presque toujours dire en se salariant à plein temps).
Quand on est riche, on a le droit de passer deux ans sur la même année. Quand on est pauvre, pas question. C’est ça, la justice sociale !
Rassurez-vous, nous dira-t-on, depuis trois ans, cette injustice a pris fin, le maintien des bourses en cas de redoublement a été obtenu. Malheureusement, c’est totalement faux. Cette mesure ne concerne que les premiers cycles. On se demande bien ce qui peut justifier cela. Surtout, le maintien est conditionnel, et les conditions sont drastiques. Pour l’obtenir, il faut prouver son assiduité et avoir réussi une partie de son année (génial: pour que la bourse soit maintenue en cas d’échec, il faut avoir réussi).
Un petit progrès, quand même ? Oui, pour une minorité parmi les redoublants. Pour les autres c’est une régression. En effet, auparavant, une AIE, inférieure de deux échelons à la bourse était attribuée aux boursiers redoublants. Maintenant, elle est supprimée. Ce sera le maintien de la bourse, ou rien.

L’UNEF (Résistance Syndicale) porte la revendication d’une véritable année joker garantissant le droit au redoublement des boursiers.


Etudiant étranger, double galère

Parmi les étudiants, nous sommes (étudiants étrangers) la catégorie où la précarité est la plus forte. Si une minorité peut bénéficier d’aides sociales, nous sommes une majorité à ne pouvoir prétendre à rien : pas de bourses, difficultés pour trouver un logement notamment à cause des discriminations faites par le CROUS dans les cités U... Pour survivre, nous sommes obligés d’accepter des jobs sous-payés, fatigants, qui laissent peu de temps pour les études. Comment réussir dans ces conditions ? Même lorsque nous faisons de la Recherche nous n’avons souvent droit à rien de la part de l’Etat français.
En tant qu’étrangers étudiant en France, nous contribuons à l’expansion de la francophonie de part le monde. Nous avons aussi le droit d’étudier décemment, sans être considéré comme des clandestins en puissance voués à une précarité encore plus grave que les autres étudiants

Saadbou

L’UNEF (Résistance Syndicale) se bat pour l’égalité entre étudiants français et étrangers : suppression de toutes les lois et circulaires discriminatoires, pour que la carte d’étudiant donne droit automatiquement à une carte de séjour, mêmes études, même aide sociale.
Sharon assassine

Devant la soi-disant communauté internationale muette et couchée, Sharon massacre les Palestiniens à Tsahal - que veux-tu ? Sous prétexte de « riposter » au terrorisme.
Rappelons que la Convention de Genève reconnaît le droit à la résistance des peuples occupés. Sans justifier la mort de victimes civiles, nous refusons de mettre un signe d’égalité entre la violence de l’occupant et celle de l’occupé.
Pour faire diversion, Sharon crie à l’antisémitisme et pointe la France . Cet abus de langage insultant pour notre peuple, ne trouve aucune réponse de Chirac, ni de Jospin.


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