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[discussions] Des nouvelles des TPE

Posté par Emmanuel Lyasse le 22/12.

piece jointe : TEXT/HTML
Allègre est toujours là !
Trouvé sur le site du collectif Allègre
http://www.geocities.com/Athens/Thebes/8739/

Bref résumé des arguments développés contre les TPE dans les textes d’analyse et les déclarations de refus que vous pouvez trouver sur les différents sites  ( Allègre démission, Sauver les Lettres, Sauver les Maths).


 Les expériences menées l’an dernier par les volontaires enthousiastes ou désignés ont déjà prouvé
 que nos critiques sont fondées : au mieux, on aboutit à une accumulation d’informations inutilisables
 par les élèves ; les équipements sont insuffisants; pour les professeurs, le travail de préparation est
 démesuré par rapport aux enjeux et au résultat. 

 Mais ces expériences soulèvent d’autres problèmes : les TPE réduisent le temps de travail dévolu
 aux disciplines et à la finition d’un programme ; les élèves en retirent une impression
 d’éparpillement ; il est impossible de les rencontrer assez souvent et de leur donner suffisamment
 accès aux sources d’information.

  

   Voici donc un classement des arguments en fonction de trois catégories 

  

 I – Arguments d’ordre matériel

 1 - Encadrement horaire absolument insuffisant 

           ® aucun " Encadrement ".

 2 - Equipement très inégalitaire, et généralement très insuffisant des CDI en ordinateurs.

 3 -Equipes pédagogiques devant être constituées avant la fin de l’année scolaire pour toutes les
 classes, alors que les contraintes d’emploi du temps sont de plus en plus lourdes (à quand, donc, les
 35 heures au lycée ?).

 4 - Travail énorme de préparation.

 5 - Problème de dispersion sans contrôle des élèves 

           ® Augmentation des risques d’incidents dans les lycées difficiles

           ® problème de responsabilité. 

            

 II – Arguments d’ordre politique

 1 - Stratégie voilée pour augmenter les notes en proposant des exercices difficilement évaluables
 car hétéroclites, à l’origine incertaine, dont le niveau théorique est indéfini (le simple " copier-coller "
 d’informations accumulées obtiendra-t-il la moyenne ?) et qui privilégie l’oral.

 2 - Disqualification des professeurs en leur imposant des tâches dites " éducatives ", qui dévalorisent
 le savoir et les mettent eux-mêmes en situation d’incompétence, vu le caractère vague et
 encyclopédique des sujets. 

           ® Prélude à la polyvalence et à la déqualification des professeurs. 

 3 - Promotion de la machine comme solution aux incompréhensions et aux échecs, alors que son
 usage creuse presque systématiquement le fossé entre ceux qui sont habitués à son maniement – et
 surtout qui savent utiliser l’information qu’elle débite – et ceux qui doivent d’abord se battre avec la
 langue et les savoirs fondamentaux.

 ® confusion entre information et savoir.

 4 - Cheval de Troie pour disqualifier les bacs généraux, comme l’épreuve sur dossier a déjà réussi
 à le faire pour les bacs technologiques. Il a d’abord été question que la soutenance du dossier de
 TPE constitue l’unique oral de rattrapage du bac ; cette mesure a ensuite été transformée en
 contrôle continu pris en compte pour le bac ; les choses paraissent en attente jusqu’aux prochaines
 élections.

 5 - Promotion commerciale des parutions pédagogiques sur les thèmes au programme.

 6 - Promotion commerciale du marché des ordinateurs : on a l’argent pour acheter des machines,
 mais pas pour payer des hommes. Les professeurs manquants sont remplacés par des contractuels,
 les ATOSS par des CES, et les surveillants sont en nombre insuffisant.

 7 - Confusion des qualifications et des spécialités : normalement, les documentalistes sont les seuls
 qualifiés pour faire acquérir de nouvelles méthodes dans la recherche et et collation d’informations
 (but souvent assigné aux TPE ) ; or leurs tâches multiples et leur nombre insuffisant leur interdit de
 jour ce rôle.

 8 - Renforcement de la hiérarchie entre établissements.

  

 III – Arguments sur la finalité de l’enseignement

 1 - La démarche de recherche pluridisciplinaire ( recherches ponctuelles sur des sujets pointus) ne
 correspond pas à la mission de l’enseignement secondaire : acquisition de savoirs fondamentaux.

           2 - Activité faussement interdisciplinaire puisque les élèves n’ont pas encore acquis
           une maîtrise disciplinaire.

 ® Les disciplines deviennent des instruments, et les TPE sont un objectif en eux-mêmes, ajouté,
 mais aussi substitué aux enseignements disciplinaires.

 3 - Thèmes de recherche d’un flou consternant. 

 ® Promotion de l’improvisation de la part des enseignants.

 ® Promotion de l’à peu près et du superficiel chez les élèves.

 4 - Horaires de cours et dédoublements ont été diminués ou supprimés au profit des TPE.

 5 - Aggravation de l’éclatement déjà très avancé de la classe, alors que le " nouveau public " a plus
 que jamais besoin de cadres structurants.

 6 - Encadrement rigide et même dirigiste ( thèmes et matières imposés) d’une pratique marginale qui
 existe depuis longtemps, au gré des intérêts communs des professeurs, de cooptations, du niveau et
 de l’ambiance des classes. Mais personne n’a jamais cru que ces pratiques pouvaient remplacer
 des cours et réduire l’échec scolaire. Seuls des élèves d’un bon niveau et/ou curieux d’un
 approfondissement gratuit y trouvaient un intérêt.

 7 - Les TPE aggravent les maux qu’ils sont censés guérir. On supprime du temps pour
 l’enseignement, on supprime des cohérences de programme  ( en seconde, on supprime du début
 de la mécanique les notions de force et de vitesse, alors qu’on maintient les vecteurs en math) qui
 donnaient sens aux apprentissages, pour fanfaronner sur une interdisciplinarité qui seule produirait
 du sens.

 8 - Inversion magique de la fin et des moyens : le but de l’école est bien de rendre les élèves
 autonomes, de les rendre capables de mettre en relation les différents savoirs qu’ils ont acquis. Mais
 cette autonomie et ces rapprochements ne seront possibles qu’à condition qu’ils possèdent déjà ces
 savoirs. On supprime cette étape et les efforts qu’elle exige, et le mime comportemental de
 l’autonomie masque en fait une crédulité, une absence de rigueur intellectuelle et finalement, une
 dépendance encore plus grave aux adultes et au monde qui les entoure.