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[discussions] Elections et Analyses des resultats

Posté par Cen UNEF le 15/1.

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Elections aux Conseils Centraux de l'Université de Nantes
19 décembre 2000
Analyses des résultats

Le Mardi 19 Décembre 2000 ont eu lieu à l'université de
Nantes les élections au conseils centraux pour les
représentants étudiants. Il y a deux ans se sont les Corpos
et assos étudiantes qui étaient sorties majoritaires de ce
scrutin, suivies de près par l'UNEF-ID.
Le CEN-UNEF qui depuis plus d'un an connait une forte
dynamique avait décidé de faire liste commune avec l'UNEF-
ID pour le scrutin du 19 décembre. Les élections passées le
CEN-UNEF vous livre son bilan.

Les chiffres pour la liste commune :
6 sièges au CEVU
4 sièges au CA
1 au CS
Total 11 (les corpos font 14 l'UNI 5 ).

N'hésitez pas à nous contacter , à nous redemander notre
matériel de campagne et le programme sur lequel les élus de
la liste commune se sont engagés.

Avant propos: des problèmes d'implantation
Plutôt que d'analyser les chiffres globaux, il est pour
nous plus parlant de ne prendre que les ensembles Droit -
Sc. Eco, Lettres et Sc. Humaines, Sciences. Pour les 2
autres ensembles (Technologie et Santé), l'analyse est
facile: la liste unitaire des 2 Unefs n'y était pas
présentée faute de candidats, ce qui n'est pas une
nouveauté. Ce problème est néanmoins d'importance puisqu'il
offre à l'Uni -seule liste de l'ensemble Technologie, 4
sièges (2 CA + 2 CEVU), et aux Etudiants Associatifs
Indépendants (EAI) les 6 sièges de Santé (3 CA + 3 CEVU).
Lettres, Droits et Sciences
Participation: pire qu'avant
On croyait ne pas pouvoir faire pire. Les dernières
élections avaient vu la participation atteindre un petit
sommet avec 11%. Cette année, cette échéance n'a mobilisé
que 8% des étudiants des ensembles Lettres, Droit et
Sciences. Avec 6%, les Lettres demeurent le mauvais élève.
Toutefois la participation de cet ensemble ne perd qu'un
point, contre 6 à Droit (11% au lieu de 17%) et 4 à
Sciences (7% au lieu de 11%).
Les explications à cette situation sont nombreuses, et il
nous faudra revenir plus tard sur la campagne en elle-même
(particulièrement la notre). Cependant, il est difficile de
ne pas attribuer la responsabilité de ces chiffres
désastreux à la présidence, pour une large part.
Premier point: la date du scrutin. Choisir le 19 décembre,
soit la dernière semaine de cours, c'était choisir
délibérément une période de fort absentéisme chez les
étudiants, avec des facs de Droits et de Sciences quasi-
désertes.
Second point: l'information. La présidence avait envoyé à
chaque étudiant un courrier individuel pour informer de la
date du scrutin. Passons sur le fait que les organisations
représentatives n'aient pas été consultées pour élaborer ce
document, ce qui est hélas une habitude à l'Université de
Nantes. On doit bien reconnaître que ce courrier, mal
présenté (le logo de l'Université de Nantes ne figurait
même pas sur l'enveloppe) et peu explicatif (si l'on se
réfère au dépliant -distribué, lui- il y a 2 ans sur les
campus), a laissé la plupart des étudiants perplexes. De
plus, et contrairement aux élections précédentes,
l'Université n'avait pas déployé aux entrées des bâtiments
des panneaux d'affichages libres pour les listes en
présence, ce qui aurait facilité la visibilité de
l'événement.
Troisième point: les bureaux de vote. Lorsque, lors de
l'unique commission électorale, les représentants du Cen-
Unef avaient réclamé un bureau de vote dans le bâtiment de
la Censive, ils étaient loin de penser qu'on le placerait
derrière l'escalier... Et que dire du bureau de vote en
Droit, «caché» au premier étage alors que le hall est de
loin le lieu le plus passant.
Les listes syndicales: un recul très préoccupant.
La participation est donc, pour cette élection, comparable
à celle enregistrée il y a 4 ans. La comparaison du vote de
96 par rapport à 2000 nous donne à observer le second et
peut-être principal enseignement de ces élections: en 96,
les scores du Cen-Unef, additionnés à ceux de l'Unef-Id,
donnaient aux syndicats -de gauche- une majorité des voix
en Lettres - Droit - Sciences, avec 64% des suffrages. En
2000, la liste unitaire n'attend pas sur ce campus la
majorité absolue, avec seulement 48% des voix. Pour
information, les scores ajoutés en 98 donnaient encore aux
syndicats 58% des voix. Un recul très net donc,
particulièrement sensible en Sciences (52% en 96, 58% en
98, mais seulement 35% en 2000). Recul significatif en
Lettres (77% en 96, 77% en 98, 60% seulement en 2000). En
Droit, le recul de 98 (42% au lieu de 57% en 96) a fait
place à une stabilisation (43% pour la liste unitaire de
2000). Comment expliquer que ces élections aient constitué
pour la liste syndicale unitaire un tel revers? La cause en
est toute à la fois interne et externe.
Causes internes
Nous, le Cen-Unef, nous sommes efforcés d'avoir une action
militante la plus régulière possible; pour preuve les
tracts divers distribués depuis le début de l'année
(Histoires de l'Art, exonération des frais d'inscription,
reparution du NEFU avec 2 numéros depuis le début de
l'année). Le fait que nous ayons concentré nos efforts sur
les cités U, les dernières semaines avant le vote, ce qui
n'était peut-être pas un bon calcul en terme électoral
(peut-être que beaucoup d'étudiants y résidant sont partis
plus tôt chez eux pour les vacances). Surtout, il faut bien
dire que nous avons perdu beaucoup de temps et d'énergie à
constituer cette fameuse liste unique, du fait de la
lenteur -mauvaise volonté- de l'Unef-Id de Nantes. Il est
clair que, pour être efficace, la démarche d'une liste
unique aurait dû être l'aboutissement d'un premier
processus de rapprochement, et que la question du programme
et des listes aurait dû être bouclée bien plus tôt dans
l'année, afin de nous permettre d'avoir le temps de
populariser notre programme, très complet, dans des
démarches concrètes à longs termes (type pétition).
C'est en tout cas ce que le Cen-Unef avait en tête
lorsqu'il a proposé des rencontres à l'Unef-Id dès juin
2000. De fait, nous n'avons obtenu qu'une réunion
informelle en novembre. La décision tardive de l'Unef-id
nous a maintenus dans l'attente trop longtemps pour mener
efficacement la pré-campagne. De même, on regrettera que
l'Unef-Id soit venu à notre rencontre pour parler d'abord
de postes et qu'elle se soit bornée à pinailler sur des
points de notre programme sans pour autant se donner la
peine de formuler elle-même un document de travail de base.
De toute évidence, la lourde bureaucratie de la tendance
TPAS au niveau nationale -d'autant plus lourde que les
forces militantes de l'Unef-Id sur Nantes sont
particulièrement faibles et inexpérimentées- porte, dans
notre échec, sa part de responsabilité.
Causes externes
Si la liste d'unité syndicale a perdu, il faut bien qu'elle
ait été battue par une autre, en l'occurrence celle des
Etudiants Associatifs Indépendants. Ceux qu'on appelle par
habitude les «corpos», et qui sont rattachés au niveau
national à la Fage et Pde (une scission encore
plus «droitière»). Ce sont imposé très largement, à la
faveur de 2 éléments: le poids des différents ensembles
dans les conseils et l'attitude pour le moins complaisante
de l'administration à l'égard de leur programme.
En fait, les EAI bénéficient de la sureprésentation de
l'Ensemble Santé -où ils sont les seuls présents- aux
détriments de Lettres. Ceci leur assure en terme de siège
une avance considérable, et on peut regretter que la
présidence de l'Université n'ait pas défendu l'idée d'une
réforme démocratique de la représentation des ensembles
avec davantage d'énergie... Surprenant au passage de voir
que l'Uni, présente depuis au moins 4 ans en Lettres et en
Sciences, ne se soit présenté qu'en Droit et en
Technologie. En parallèle, les EAI étaient pour la première
fois absents en Technologie. Il nous appartient de savoir
s'il faut considérer ce découpage -dans lequel Uni et EAI
se gênent peu- comme un indicateur d'affaiblissement en
terme d'implantation ou bien comme une alliance déguisée.
Les EAI bénéficient également de la bienveillance de
l'Université, alliée au manque d'information des étudiants
sur la vie des conseils. Cela a permis aux EAI de
revendiquer comme de leur fait l'ensemble des réalisations
de l'Université (Diplômes, subventions aux associations)
et, en jouant sur les mots, de faire passer une simple
présence dans les conseils pour une prise d'initiative sur
l'ensemble du travail de ces conseils. Or, en 2 ans, les
EAI, c'est d'abord aucun compte-rendu, aucun tract, aucune
information, voire aucune présence publique en temps
qu'EAI. La présidence s'est bien gardée d'intervenir pour
tempérer cette désinformation, laquelle va parfois très
loin: les EAI ont revendiqué le maintien de la filière
Histoires des Arts et Archéologie dont ils avaient pourtant
soutenu, jusqu'à 4 jour du vote par le CA pour sa
réouverture, la fermeture. On peut en déduire que la
Présidence de l'Université ne verra pas d'un mauvais oeil
régresser les organisations susceptibles de la contester
dans ces choix au profit d'autres bien plus malléables -
voire serviles. Dans le meilleur des cas, on ne pourra que
constater que la Présidence de l'Université de Nantes se
moque complètement du déroulement des élections étudiantes
et de la participation des étudiants aux décisions de
l'Université. C'est une constante et c'est particulièrement
regrettable.
Perspectives
Même si le résultat est décevant, cette expérience peut
être positive si elle débouche sur un véritable
rapprochement entre le Cen-Unef et l'Unef-Id, et si ce
rapprochement ne se limite pas à une lutte interne entre
faction rivale. L'urgence est de constituer sur Nantes un
groupe militant unitaire capable de dynamiser les
perspectives syndicales tout en offrant à chacun les
garanties réelles d'un fonctionnement démocratique au
niveau local. Les difficultés que nous avons pu rencontrer
avec ce qui se présente comme la direction de l'Unef-Id sur
Nantes -il semble ne pas y avoir de bureau élu à ce jour-
nous laisse entrevoir les difficultés que nous pouvons
encore rencontrer dans notre démarche. Mais nous avons
acquis la certitude qu'à l'Unef-Id comme parmi les
étudiants des énergies existent qui sont prêtes à
travailler sincèrement de concert avec nous. Le travail qui
reste à accomplir doit être pour nous tous la source d'une
motivation nouvelle pour les luttes à venir. Un échec dont
nous devons faire le premier pas vers des succès futurs.
Au travail!

Collectif des Étudiants de Nantes-UNEF
Faculté des Lettres & Sciences Humaines
Local des associations
BP 81227
44312 NANTES Cedex 03

Local syndical : salle 1011 bat.Censive
cen.unef@caramil.com
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Boîte aux lettres - Caramail - http://www.caramail.com