[discussions] =?iso-8859-1?Q?G=E9n=E9ration?= morale

L'indignation, si elle peut être une bonne raison de militer et de se
battre (se syndiquer…) n'est cependant pas une fin en soi. Il y a un
moment ou il faut cesser de pleurer ou de se lamenter, un moment ou il
faut ranger ses anathèmes de catéchèse anti social-démocrate (staliniens
en leur fond), non parce que le PS et ses constellations seraient des
anges -pas plus que tout autre organisation du reste, et sauf les
menteurs et les hypocrites-, mais parce que vouloir tracer une ligne de
démarcation, un nouveau mur de Berlin (rempart contre le fascisme comme
il s'appelait officiellement je crois), un mur entre une "vraie" gauche
et une "fausse" gauche, est stérile, stupide et dangereux. Je ne partage
pas, loin s'en faut les positions du PS, mais tout de même, il me paraît
y avoir une très substantielle différence entre le PS et la droite,
quoique certains veulent nous en (s'en ?) persuader. Il y a là un jeu
dangereux d'enfermement dans l'idéal d'une pureté qu'il s'agit de
défendre contre la gangrène galopante des compromissions, dont on peut
d'ailleurs faire remarquer que ce fut la politique du PC, pendant de
nombreuses et récentes années. Nous en constatons tous et toutes le
résultat aujourd'hui, un formidable succès qui en appelle d'autres, un
saut qualitatif dans le néant et l'inconsistance.
Plus révolutionnaire que moi, tu meurs ?!
Tout bien considéré, c'est bien vrai.

V. Charbonnier


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