[discussions] CAPES: le flou total

Il est très difficile à l'heure actuelle de dire ce qu'est la réforme
annoncée par Jack Lang.
Sur France-Intox, on nous annonce qu'il y a réforme des IUFM, que cette
réforme était indispensable, mais on ne nous dit pas ce qu'elle contient.
Certains reportages laissent penser que le bilan de dix ans d'IUFM est
calamiteux, ce qui semble donner raison à ceux, dont nous sommes, qui les
ont combattus depuis leur création. Mais évidemment, la solution prônée
consiste à intensifier la mise en ¦uvre de l'idéologie qui a présidé à leur
création. Le mot d'ordre est "toujours plus de professionnalisation". (cf la
dépêche ci-dessous, récupérée sur Yahoo)
Concrètement, il y a au moins deux mesures scandaleuses. La première est
l'obligation d'un stage prétendument professionnel, pendant la licence ou
l'année de préparation. La deuxième est l'allongement de un à trois ans de
la période d'IUFM après le recrutement (ce qui revient à retarder de deux
ans la titularisation). En prime, le mémoire bidon de fin de stage sera
désormais exigé de tous, son importance étant apparemment renforcée.
En revanche, je n'ai rien de précis concernant le concours en lui-même. Il
est question de modifications des programmes, qui semblent ne pas être
encore élaborées (C'est inquiétant en soi, quand on sait que cette réforme
serait applicable dès l'an prochain).
Cependant, la Société des Agrégés condamne l'organisation des écrits  "assez
tôt dans l'année universitaire pour que les admissibles, après une
correction accélérée, puissent passer à l'IUFM la quasi-totalité de l'année
de préparation du concours". Elle semble donc disposer d'informations que je
n'ai pas. Il s'agirait là de la réforme qu'avait prévue Allègre, véritable
liquidation du concours comme concours universitaire.
Bref, une seule chose est claire: la nécessité de rester attentifs, et
d'être prêts à régir à toute nouvelle information. Notre appel de l'an passé
"SAuvons le CAPES et l'Agrégation" paraît plus que jamais d'actualité.
EL




mardi 27 février 2001, 18h02

Jack Lang veut des enseignants formés au contact du terrain --par
Jean-Marie Godard--

PARIS (AP) -- Jack Lang ne veut plus voir des enseignants ''parachutés''
dans les classes après une  formation essentiellement théorique durant les
deux années passées en Institut universitaire de formation des maîtres
(IUFM). La réforme que le ministre de l'Education nationale a présentée
mardi doit permettre de faire la part belle aux expériences en milieu
scolaire avant d'intégrer le corps enseignant.

 Place, donc, à la ''professionnalisation'' à côté du ''savoir'', selon les
propres termes du ministre. A partir de  la rentrée 2001, et progressivement
d'ici 2002, tous les futurs enseignants devront effectuer un stage pratique
obligatoire en milieu scolaire dès leur première année d'IUFM, expérience
qui sera régulièrement renouvelée  durant leur cursus, alors
qu'actuellement, ils ne bénéficient, en fin de parcours, que de deux mois de
stage  pratique sur les 24 mois de formation.

De plus, des ''initiations'' à la gestion d'une classe, au contact avec les
parents, ou encore aux situations difficiles (violences, incivilités) seront
intégrées à leur cursus.

La formation aux nouvelles technologies -notamment à l'utilisation
d'Internet- sera, par ailleurs, ''renforcée'' selon Jack Lang.

 Le ministre compte également revoir le mode de recrutement des formateurs
en IUFM, qui sont bien souvent des universitaires ou des enseignants n'ayant
pas vu une classe d'école, de collège ou de lycée depuis plusieurs années.
Désormais, les formateurs devront partager leur temps de travail entre les
cours en IUFM et en établissements scolaires.

  Et ''tout le corps enseignant devra être représenté'' dans les IUFM afin
que les futurs professeurs puissent bénéficier d'exemples très larges des
différentes expériences et métiers qui cohabitent dans le système éducatif.
Le ministre souhaite donc voir entrer, dans les équipes de formateurs, ''non
seulement les professeurs, mais également les chefs d'établissements ou
encore les conseillers d'orientation''.

Jack Lang va également réformer les conditions de sélection pour accéder aux
IUFM ainsi que les concours, qui ''seront harmonisés'' au plan  national,
alors qu'actuellement ''cela change d'une académie à l'autre''.

 Le ministre souhaite aussi que les enseignants fraîchement formés ne soient
pas immédiatement ''largués dans la nature'' comme c'est le cas jusqu'à
présent. Durant leur première année d'exercice, ils devront retourner durant
trois semaines sur les bancs de l'IUFM, et deux semaines au cours de l'année
suivante.

 Pour Jack Lang, cette refonte ''s'impose'' en raison de ''situations
d'enseignement devenues plus hétérogènes et dans certains cas plus
difficiles que par le passé'' et du fait de ''l'évolution des connaissances
et de la progression des techniques (notamment Internet) que l'école ne peut
ignorer''.

  Le ministre espère également avec ces changements, susciter des vocations:
l'Education nationale doit en effet recruter 185.000 enseignants d'icicinq
ans pour combler les départs à la retraite.


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