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[discussions] Refondation ?

Posté par UNEF Paris IV (AGEPS) le 2/3.

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On nous communique, de source réputée sûre, ces informations sur les débats
actuels à l'U-ID, qui nous éclairent aussi sur l'impasse de ce que rue
Pailleron on appelle "le processus", et sur les perspectives d'une véritable
unité.


UNEF-ID: trois tendances minoritaires s'opposent au congrès de l'UNEF-ID de
rassemblement

"Le comportement sectaire de la direction, caractérisé par des modalités de
congrès d'un autre temps, par une arrogance et un mépris sans borne à
l'égard des autres composantes du mouvement étudiant a brisé le contrat
démocratique, le contrat de confiance qui lie tous les militants de notre
syndicat." C'est ce que déclare à L'AEF un représentant de la tendance
Egalité de l'UNEF-ID. Trois tendances minoritaires du syndicat étudiant,
représentant au total près de 40% du syndicat selon le représentant
d'Egalité, ont quitté le collectif national de l'UNEF-ID qui s'est tenu les
24 et 25 février 2001 et ont refusé de participé au vote sur la convocation
d'un congrès de l'UNEF-ID "de rassemblement" (L'AEF du 26/02/2001). Elles
sont en train de préparer un recours devant la commission de contrôle
interne au syndicat étudiant ainsi qu'un recours devant la justice afin
d'annuler ce congrès.

Il s'agit de la tendance Egalité, proche de Nouvelle gauche et de la
majorité du Parti socialiste, et qui faisait partie de la majorité du
syndicat étudiant jusqu'à début octobre 2000 (L'AEF du 09/10/2000); de la
tendance S'Entraider, proche de la majorité du PS et également composante de
la majorité syndicale il y a quelque mois; et de la TUD (tendance unité et
démocratie), proche de la gauche radicale et de la LCR (Ligue communiste
révolutionnaire). La majorité syndicale se compose de militants proches de
la Gauche socialiste. La quatrième tendance minoritaire, la TPAS (tendance
pour une alternative syndicale), également proche de la majorité du PS,
s'est abstenue sur ce vote.

CONGRES ANTI-DEMOCRATIQUE, ILLEGITIME ET ANTI-STATUTAIRE

Un militant de la TUD explique: "La semaine de la préparation du collectif
national a été compliquée. L'ordre du jour n'a pas été discuté, la date a
été fixée dans notre dos et nous avons été surpris d'apprendre d'une part
que Karine Delpas, la présidente de l'UNEF, avait redemandé dans une lettre
la tenue d'un CLP (Comité de liaison paritaire), et d'autre part, la
proposition de Carine Seiler, présidente de l'UNEF-ID, de convoquer un
congrès de l'UNEF-ID 'pour le rassemblement', qui malgré les apparences
ferme la porte à toutes les composantes." Il ajoute: "Tout le monde était
resté sur l'idée d'un congrès de refondation dont il restait à définir les
modalités".

Ainsi, selon lui, le congrès convoqué le week-end dernier est
"anti-démocratique": "les modalités de congrès proposées par la majorité du
syndicat n'ont même pas été distribuées aux participants et remettent en
cause celles qui avaient été adoptées précédemment. Nous revenons donc à
système de procurations illimitées et, du fait d'un calendrier serré, les
conditions de ce congrès sont impossibles à tenir pour des minorités qui
n'ont pas la même force militante." Ce congrès est également "illégitime" et
"hypocrite" puisqu' "il laisse soi-disant la porte ouverte à la refondation,
le principe d'une assemblée générale constitutive en juin ayant été adoptée.
Pourquoi ne pas l'organiser en août?" Enfin, ce congrès est
"anti-statutaire" dans la mesure où "il est à la fois un congrès de
l'UNEF-ID et d'autre chose. Un problème se posera pour les participants qui
ne sont pas membres de l'organisation". De plus, le militant de la TUD
explique que, contrairement à ce que les statuts prévoient, "la proposition
de convocation n'a été adoptée ni en bureau national, ni en commission
administrative".

REUNIFICATION OU EXCLUSION?

Ainsi la TUD demande la réunion du CLP pour "relancer le processus de
refondation à partir de la lettre de Karine Delpas". Selon lui, le congrès
de rassemblement tel que le propose la majorité de l'UNEF-ID "répond aux
intérêts des directions des deux syndicats étudiants car il leur permet
d'étouffer leurs minorités respectives". En effet, il précise que Karine
Delpas, qui estimait "impossible" la tenue d'un tel congrès, a indiqué par
la suite que "rien n'était irréversible". Le militant de la TUD souligne
donc "le problème d'une majorité syndicale inaccessible au doute. Depuis la
création de la tendance Egalité, la majorité est toute seule et il n'y a
plus de régulation interne".

Pour le militant de la tendance Egalité, "la question qui se pose est
simple: réunification ou exclusion, quelle est la volonté de l'actuelle
direction?" Il estime que "les enjeux pour le milieu étudiant sont colossaux
et ne se réduisent pas à la seule question des modalités de vote d'un
éventuel congrès de l'UNEF-ID. Notre syndicat vit sur des schémas d'une
autre période, d'un autre contexte. Le processus démocratique, la place de
l'adhérent, le rapport du syndicat aux étudiants et sa pluralité doivent
être les véritables enjeux d'un congrès de refondation que nous appelons de
nos voeux. Il nous faut rendre le syndicalisme aux étudiants."

RIEN DE VIABLE SANS LA MAJORITE

De son côté, une représentante de la tendance S'Entraider explique que
"Carine Seiler a donné, lors d'une réunion avec les trois tendances mardi
soir, des réponses dogmatiques aux questions posées sur son refus de donner
suite à la lettre de Karine Delpas. Elle refuse également la convocation
d'un nouveau CLP estimant que les discussions ont déjà eu lieu." Interrogée
sur l'éventualité d'organiser un congrès de refondation sans la majorité de
l'UNEF-ID, la militante répond que "cela serait compliqué: nous oeuvrons
pour que cela se réalise dans l'unité, mais si cela ne bouge pas, nous
prendrons nos responsabilités." Pour le représentant de la tendance Egalité,
"il serait dommage d'en arriver là". Pour le militant de la TUD, "rien de
viable ne pourra se faire sans la majorité de l'UNEF-ID. Il faut être lucide
sur les rapports de force."