Répondre à ce message - retour au sommaire de la page  

[discussions] Désolé, mais le texte n'a pas suivit...

Posté par =?iso-8859-1?q?Benoit=20Marsan?= le 14/5.

C'est encore moi, je m'excuse, il y a eu problème.
J'ai copié/collé le texte en question au bas de ce
message. J'ai aussi oublié de spécifier de lire le
texte qui est en dessous de mon dernier message afin
de connaître comment procéder avec la signature du
texte.
Encore une fois,
merci à l'avance de votre solidarité,
Benoit Marsan

Appel à la libération des prisonniers politiques du
Mouvement Germinal

« La liberté est un bagne aussi longtemps qu’un seul
homme est asservi sur la terre »
- Albert Camus, Les Justes

Ce (jour, date) comparaîtront au palais de justice de
Québec Mario Bertoncini, Alex  Boissonneault, Roman
Pokorski, Victor Quentin et Serge Vallée afin d’en
appeler de l’ordonnance de détention préventive rendue
le 23 avril 2001. Suite à la libération de Jaggi
Singh, lundi dernier, ces membres du mouvement
Germinal demeurent les seules personnes toujours
incarcérées à la prison d’Orsainville dans le cadre du
Sommet des Amériques. Contrairement à M. Singh, dont
l’absurdité des accusations portées contre lui est
palpable, l’injustice dans ce dernier cas est moins
flagrante, quoique bien réelle. 

Ces Germinaliens, de même que les quelques 463
personnes appréhendées puis inculpées durant la fin de
semaine en question, ont été victimes de ce « régime
particulier » concocté pour l’occasion par les
autorités dites compétentes. Dans les faits, cela
s’est traduit par une accessibilité restreinte à la
prison- et donc par l’impossibilité pour certains
prévenus de rencontrer un avocat dans les délais
prescrits- et l’omission de faire comparaître ces
derniers dans les 24 heures consécutives à leur
arrestation, bref, par de nombreuses entorses aux
principes qui doivent normalement guider le
fonctionnement de nos institutions judiciaires et
carcérales. Afin de justifier ces irrégularités, on a
sans cesse ânonné que cette semaine du sommet
constituait une semaine « spéciale ». Or, nulle part
dans la loi il n’est fait mention de conditions
extraordinaires procédant de circonstances également
extraordinaires, si ce n’est la tristement célèbre loi
sur les mesures de guerre… Par conséquent, cet
argument n’est pas juridiquement fondé.

Dans le cas qui nous intéresse plus particulièrement,
certains juges et procureurs du district de Québec ont
publiquement dénoncé les circonstances entourant
l’arrestation des membres du Mouvement Germinal. En
effet, alors que le groupe- et ses objectifs- était
non seulement connu mais aussi infiltré depuis
décembre par les policiers, on ne procéda à son
démantèlement que le 18 avril, soit quelques heures
avant l’ouverture officielle du Sommet. Sans adhérer à
la théorie du complot, force est de constater que
cette conférence de presse orchestrée conjointement
par la SQ, la GRC, le service de police de la ville de
Québec et les forces armées canadiennes s’est avérée
extrêmement utile à la justification des imposants
budgets- près de 100 millions de dollars, selon les
plus récentes estimations, et prélevés à même les
fonds publics- alloués aux différents services
policiers. De même, la militarisation de la ville de
Québec s’en est trouvée du coup légitimée aux yeux de
la population, laquelle avait exprimé des réserves
envers le dispositif de sécurité et les atteintes
portées à ses droits fondamentaux. Et cela sans parler
de l’effet dissuasif que put avoir sur les
manifestants cette démonstration de force. Nous avons
donc assisté, ces dernières semaines, à une version
québécoise de Wag the Dog.
	
Ainsi, plus de deux semaines après la conclusion des
événements, ces cinq individus, pour la plupart sans
antécédent judiciaire et inculpé dans aucune autre
affaire,  sont toujours détenus, en attente de leur
procès qui, il importe de le rappeler, fut placé dès
le départ sur le terrain politique et idéologique. Or,
la démonstration de la Couronne, visant à prouver que
les accusés- dont le comportement en prison est,
jusqu’à maintenant, exemplaire- constituent une réelle
menace pour la société, s’est avérée fort douteuse.
D’ailleurs, la version retenue par le juge, quant à la
dangerosité du matériel militaire saisi- grenades
fumigènes et tunder flash- n’a été corroborée que par
des rumeurs et des ouï-dire; en effet, il a été
démontré à maintes reprises, et notamment par des
responsables de l’armée, que ces articles ne peuvent
être utilisés qu’à des fins de diversion et en aucun
cas ils  ne doivent être considérés comme des armes
offensives. De plus, cet équipement, lorsque comparé à
l’impressionnant arsenal utilisé à Québec par les
policiers- et dont certaines pièces peuvent, elles,
entraîner la mort- fait figure de lance-pierres. Il
semblerait que les différents corps policiers soient
extrêmement jaloux de leur monopole de la violence…   
  

En fait, on a prétendu que libération des prisonniers
politiques aurait pour résultat le discrédit du
système judiciaire. Seulement, le Mouvement Germinal
n’est pas un groupuscule terroriste; la crainte qu’ils
ont pu inspirer n’est imputable qu’à la seule mise en
scène dont ils furent l’objet. Ces gens n’avaient pour
objectif que la démocratisation de la manifestation,
soit la destruction de ce mur honteux dont s’est parée
la ville de Québec l’espace d’une semaine. N’eut été
ces mesures de sécurité impressionnantes, voire même
terrifiantes, le Mouvement Germinal eut perdu sa
raison d’être. 

Donc, ces idéalistes, attachés aux valeurs
démocratiques dont notre pays se targue d’être le
défenseur, pâtissent de la publicité qui leur a été
faite. Ces universitaires, journaliers et menuisiers
voient leurs études, leur emploi et leur réputation
compromise par l’ampleur que prit toute l’affaire.

Il va sans dire qu’une telle situation ne peut que
scandaliser le citoyen et la citoyenne digne de ce
nom. Voilà pourquoi nous, signataires du présent
document, exigeons la libération immédiate des
prisonniers politiques du Mouvement Germinal. Nous en
appelons également aux groupes activistes de toutes
allégeances : organisons la mobilisation, la défense
des prisonniers politiques et des centaines de
victimes de l’arbitraire qui caractérise ce Sommet
désormais historique. Signifions clairement à nos
gouvernants et gouvernantes que nous ne tolérons pas
que le sort réservé à ces jeunes ait valeur d’exemple.
Il est de notre devoir de s’opposer catégoriquement à
la criminalisation de la contestation sociale et
politique. 



=====
Deuxième rencontre étudiante internationale
International Students Conference
Segundo encuentro internacional
http://rencontre.n3.net/
http://internationalconference.n3.net/
http://encuentro.n3.net/



---------------------------------------------------------------------
Ce message vous a été envoyé via le forum de discussion du site des AGE de l'UNEF, http://unef.org.
Pour intervenir sur le forum,envoyez vos messages à discussions@unef.org. Pour vous désabonner,envoyez un message à: discussions-unsubscribe@unef.org. Pour plus d'informations sur le fonctionnement du forum, écrivez à: discussions-help@unef.org