[discussions] Je me souviens (Re : Pour un syndicat national, pour l'unite.)
Posté par Emmanuel Lyasse le 19/4.
C'était à Limoges, en mai 99, à la réunion qui a créé "Ensemble contre les
réformes Allègre".
Etaient réunis des représentants de tous les syndicats qui avaient participé
au mouvement de novembre-décembre 98. Tous étaient d'accord pour constater
la nécessité de travailler une nouvelle organisation nationale, et tous
conscients que c'était un long travail.
Un camarade secrétaire fédéral de SUD, Jean-Luc, d'Orléans, est intervenu
pour dire "Mais ce syndicat national de lutte existe: c'est SUD". Nous avons
hésité à le passer par la fenêtre. Finalement, nous avons choisi de rigoler.
Quand Julien répond "ce nouveau syndicat national existe : il s'agit de
la FSE", il m'évoque irrésistiblement Jean-Luc et sa prétention à nous
recruter tous pour son groupuscule. A l'époque, nous étions tous convaincus
que c'était ça qu'il ne fallait pas faire, que ça ne pourrait conduire qu'à
une prolifération de prétendues organisations nationales s'excommuniant
mutuellement, et contribuant objectivement au monopole de l'UNEF-ID.
C'est à cela qu'a tourné SE l'année suivante, qui a refusé de participer à
notre liste au CNESER. Puis l'ACE a décidé de créer unilatéralement la FSE,
et le SEUL et l'UGED l'ont rejointe. A l'époque, nous avions dit que c'était
une bonne chose si cela était une étape vers un regroupement général, une
mauvaise s'il s'agissait de créer une nouvelle division. Les faits ont
tranché: s'il n'y a plus de relations entre la FSE et nous, ce n'est pas de
notre fait.
Le message de Julien illustre parfaitement cette tendance de chacun à croire
qu'il détient une vérité révélée, et à sommer tous les autres de le
rejoindre.
Non, il n'y a pas un syndicat merveilleux et des malheureux qui ont des
qualités mais n'ont pas encore compris qu'il fallait s'y rallier.
Il y a en France des syndicats étudiants qui n'ont pas encore été capables
de s'unir et de s'organiser nationalement. Trois d'entre eux ont formé la
FSE. D'autres sont autonomes. Une majorité ont gardé le nom UNEF (et non
"sont encore dans l'UNEF", merci pour la condescendance) et se trouvent
autonomes de fait par la vacance de la direction nationale. Ils travaillent
à coordonner leur action, et souhaiteraient rétablir les relations qui
existaient dans ECRA puis au moment du CNESER qui, encore une fois, n'ont
pas été rompues de leur fait.
Il y aussi ceux, le CEN ex UNEF et, apparemment l'UNEF-ID Amiens, qui ont
choisi de renoncer et d'aller à la soupe de l'UNEF-ID réunifiée avec
elle-même. Je ne crois pas que leur démarche soit foncièrement différente de
celles qui s'enferment dans des auto affirmations groupusculaires: elles
sont complémentaires.
Le 77e congrès de l'U-ID, la liquéfaction de l'UNEF Pailleron clarifient la
situation et lèvent bien des obstacles. La question est désormais: combien
reste-t-il de vrais syndicats vraiment étudiants en France ? Veulent-ils
travailler à s'unir ?
Elle est posée.
EL
----------
>De : julien chuzeville
>À : discussions@unef.org
>Objet : [discussions] Pour un syndicat national, pour l'unite.
>Date : Jeu 19 avr 2001 17:02
>
> J'ai lu avec interet le mail de Sylvain Billot disant
> notamment "Ne serait-il pas temps de lancer un appel
> pour la constitution d'une nouvelle organisation
> Ètudiante sur la base de quelques principes
> fondamentaux ?".
>
> Merveilleux! C'est exactement ce que se sont dit les
> fondateurs du SEUL il y a plus de 5 ans. Je n'en tire
> aucune fierte, je n'en fais pas parti, j'etais lyceen
> a l'epoque.
>
> Tu trouveras les textes fondateurs du SEUL sur le
> www.seul.asso.fr (ainsi que l'enonce des principes
> fondamentaux dont tu parles).
>
> Permets-moi de citer cet extrait du texte de notre 2e
> congres (juin 1998) : "Il est tout ý fait rationnel et
> lÈgitime díenvisager la construction díun nouveau
> syndicat national Ètudiant Ètant donnÈ le nombre et
> líimportance numÈrique des sections syndicales
> actuellement en lutte".
>
> Or, ce nouveau syndicat national existe : il s'agit de
> la FSE. Ou disons qu'il existe en germe, etant donne
> le nombre insuffisant de facs sur lesquelles nous
> sommes presents. Pourtant, d'autres sections luttent :
> Solidarite Etudiante, l'AGET-ASL, certains
> SUD-etudiants, des sections encore a l'UNEF.
>
> Les congres syndicaux qui viennent dans les prochains
> jours (celui du SEUL-FSE les 21 et 22 avril puis le
> premier congres de la FSE du 28 au 30 avril)
> degageront des perspectives d'unite dans l'action et
> dans les structures. Nous lancerons a nouveau un appel
> a la reconstruction du syndicalisme etudiant, avec des
> echeances precises. C'est du moins le sens des textes
> que j'ai ecrit pour ces congres.
>
> La casse du service public de l'enseignement superieur
> ne peut etre repoussee que par un mouvement etudiant
> massif. Il faut construire une organisation qui ait a
> la fois la volonte (c'est le cas de la FSE) et les
> moyens (ce serait notre cas si nous etions unis) de
> l'impulser.
>
> Julien Chuzeville, SEUL-FSE Montpellier.
>
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