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[discussions] Refondation

Posté par Bruno Baronnet le 23/4.

 
Camarades,
 
ce message intervient à la suite des derniers points de vue publiés sur le forum de l'Unef.
 
Depuis les intersyndicales et les coordinations multiples qui nous ont réuni nationalement avec la lutte contre les réformes Allègre, tous les syndicats de lutte en sont venus au même constat. Jamais les attaques contre le service public d'enseignement supérieur n'ont été aussi fortes. Les directions de l'Unef et de l'Uid les légitiment avec le silence qu'elles observent, qui signifie un accord tacite sur la justesse de ces réformes. L'annonce de la suppression d'une filière "rentable" (MIASS/MASS) à P8, dont nous informe Abdelhalim ne peut nous surprendre que dans la mesure où les pouvoirs publics essaient de faire des économies sur  des secteurs plus techniques non-voués à l'esprit critique, dont je partage au passage l'apologie de Julien de Villetaneuse. Un bon plan pour se faire entendre, l'adresse du cabinet du président de la CPU, Berrnard Belloc, économiste libéral qui chérit tant sa filière MASS de Toulouse: cabinet.president@univ-tlse1.fr . Merci d'envoyer une copie du communiqué à agetasl@hotmail.com pour que le syndicat de lutte de l'Arsenal appuie les protestations sur place.
 
La conclusion tant associée à la dégradation des conditions d'études dans nos dernières luttes est celle donnée par le porte-parole du SEUL, un autre Julien, dont la teneur des propos échappent souvent aux animateurs réguliers de ce forum : " La casse du service public de l'enseignement superieur ne peut etre repoussee que par un mouvement etudiant massif. Il faut construire une organisation qui ait a la fois la volonte (c'est le cas de la FSE) et les moyens (ce serait notre cas si nous etions unis) de l'impulser." En effet, la mauvaise coordination des AGE de l'Unef, la marginalisation de la TUD et l'incapacité de SUD à provoquer un quelconque mouvement nous plonge dans l'immobilisme le plus total. Le mouvement syndical étudiant français est éclaté en petits morceaux depuis l'implosion de l'Unef en 1997. Quelle alternative ?  La véritable problématique à l'unité c'est le président de Paris4 qui la pose:  La question est désormais: combien reste-t-il de vrais syndicats vraiment étudiants en France ? Veulent-ils travailler à s'unir ?
 
Apparemment pas tous. Et je crains que certaines sections à l'intérieur de l'Unef n'en veuillent pas du tout, malgré le fait qu'elles s'affichent, pour certaines, contre la fusion des deux unefs. Boris de Clermont s'oppose aux principes mêmes de souveraineté des AG, qui se doit être avec le Comité d'Action Syndical, la base de la démocratie de la future organisation : " Pour nos adhérents, l'unité ne peut être construite qu'autour des valeurs de respect, posant ainsi la question de l'individu dans l'organisation, de la même manière le rapport des étudiants non syndiqués au mouvement étudiant". C'est la porte ouverte au droit de tendance qui nous diviseraient encore plus, je ne soupçonnais pas un militant du PC capable de cèder au personnalisme communautaire catholique d'un Emmanuel Mounier, faisant primer la personne (je corrige le terme individu qui a été mal choisi dans le sens de ses paroles) sur le collectif. Désolé, mais à l'AGET, c'est la voix unanime de l'AG qui décide, et elle seule. C'est la porte ouverte aussi à l'ingérence de groupes politiques organisés, influents et récupérateurs de futurs militants politiques, que de reconnaître l'individu, donc ses intérêts personnels, donc pas ceux des étudiants. Le rapport des étudiants non-syndiqués n'a rien à voir: lors d'une réunion à laquelle nous avions convié les étudiants sur les transports gratuits à Toulouse, un militant de la CGT-chômeurs que nous avions invité à prendre la parole sur leur lutte victorieuse, nous a rappellé que l'histoire du syndicalisme ne se résume pas à un syndicalisme de masse affiché. Vous le savez tous aussi bien que moi : si la minorité syndicale agissante ne s'était jamais  pris  en mains, rien n'aurait été gagné sur le terrain des droits étudiants comme ailleurs. C'est un faux débat en réalité qui prète à confusion et qui ressemble plus à de la masturbation intellectuelle qu'à du syndicalisme. Doit-on finalement défendre seulement les droits octoyés par nos gouvernants, ou nous battre sur le terrain pour en gagner? 
 
Alors qu'elle est la structure qui nous permettrait de faire réellement du syndicalisme? Je ne suis pas de ceux qui aiment faire des calculs d'appareils, ni même faire du prosélytisme gratuit. Pourtant, c'est avec ces attitudes que rien ne s'est construit concrètement depuis 1999, alors que la base le réclame. Alors la tactique de disqualification est la suivante: je vous renvoie dos à dos à vos responsabilités, et je me lave les mains en attendant que les choses aillent mieux pour nous. EL a écrit: Un camarade secrétaire fédéral de SUD, Jean-Luc, d'Orléans, est intervenu pour dire "Mais ce syndicat national de lutte existe: c'est SUD". Nous avons hésité à le passer par la fenêtre. Finalement, nous avons choisi de rigoler. Quand Julien répond "ce nouveau syndicat national existe : il s'agit de la FSE", il m'évoque irrésistiblement Jean-Luc et sa prétention à nous recruter tous pour son groupuscule. [...]. Le message de Julien illustre parfaitement cette tendance de chacun à croire qu'il détient une vérité révélée, et à sommer tous les autres de le rejoindre. Ce n'est surtout pas les camarades du Seul qu'il est juste d'attaquer avec une volonté de les disqualifier du débat en les renvoyant dos à dos avec Sud avec une telle accusation. Le monopole de la vérité révélée n'appartient pas au Seul. L'unef, quant à elle n'a plus la capacité de cristalliser autour d'elle les syndicats de lutte. Il est trop tard pour elle. Et c'est justement pour cela qu'elle appartient à l'histoire puisqu'elle n'a plus les moyens de sommer les autres à l'y rejoindre, ni même d'éviter l'hémorragie. Autre technique de disqualification utilisée par Emmanuel est celle du "groupuscule" activiste. Ce qui reste de combattif à l'Unef se réduit à une mauvaise coordination de plusieurs groupuscules de la même sorte. Ces "groupuscules" auxquels je me solidarise puisque selon ton vocabulaire j'appartiens à une telle formation, ne sont que des AGE qui ont préfèré continuer de travailler localement sur les mêmes bases, dégagées d'un fardeau national antidémocratique et souvent antisyndical. S'entêter de récupérer la vieille maison est une tâche noble et héroïque, mais "vouée à l'échec" puisque le PCF s'attachera de toute façon à la raser avant de promouvoir l'organisation étudiante de la gauche plurielle.
 
Pour ne pas répéter ce que tous pensent tout bas, je laisse Sylvain de Paris le faire pour moi:
 
    "Je crois que, parallèlement à l'union entre les deux directions des 2 Unef, il y a la place pour un syndicat étudiant combattif, non inféodé à un courant politique national, qui regrouperait les militants qui se retrouvent aujourd'hui à l'Unef-opposition, à Tous ensemble, des militants de Sud, du Seul, ... Ce syndicat nouveau est nécessaire pour relayer les luttes, sur la base de la démocratie directe. Ne serait-il pas temps de lancer un appel pour la constitution d'une nouvelle organisation étudiante sur la base de quelques principes fondamentaux ?"
Là dessus pas de problème. sauf que... trop de ces militants sont impatients d'avoir un outil de lutte efficace, unitaire et qui parle des vrais problèmes. Nous savons tous que nous perdons de l'energie en nous campant sur nos étiquettes puisque le matériel syndical ne s'échange pas facilement malgré Internet. Le deuxieme message de sylvain essaie de trouver une solution à ce marasme impliqué par l'éparpillement des sections de lutte. A mon humble avis, la méthode suivante est trop utopique, chacun va essayer de tirer son épingle du jeu : ceux qui restent attachés au nom unef, Sud qui ne s'associera pas à une telle entreprise (ecra ne l'a jamais intéressé), et ceux pour qui il faut faire table rase et construire un syndicat neuf.
 
"La methode proposee par Julien, du Seul, est de partir de la FSE et englober les militants isoles sur le bord du chemin ..... c'est je pense, comme le disait Emmanuel, voue a l'echec. Il faut, selon moi, que chacun abandonne son etiquette (y coompris l'unef ....) et que soit lance un appel national, avec un positionnement minimal mais precis, une liste des valeurs que l'on veut defendre, ...seule methode qui soit susceptible d'etre entendue des etudiants qui puissent realiser qu'il y a une alternative de gauche au rassemblement impulse par l'Unef-id. Il faudrait discuter du contenu de cet appel, qui pourrait donner lieu ensuite a un congres fondateur. Que pensez vous de cette methode ?"
Non, la méthode de la FSE n'est pas vouée à l'échec, puisqu'en s'armant un organe mensuel de lutte, d'un portail Internet de pointe, de manière d'apparaître plus intelligemment auprès des médias, ancrée sur un travail syndical de terrain farouche, en dynamisant un mouvement d'ampleur comme à monptellier, en s'attachant à produire un matériel national de qualité. Tiens, au passage, qui des SE, de l'Unef ou de Sud a produit cette année un 4pages national sur les réformes dans la droite ligne d'Ecra  (disponible sur http://www.seul.asso.fr/caen) ? La refondation se fera sur du travail syndical de qualité et non pas sur une manoeuvre d'appareil. Ces "groupuscules" ont au moins la fierté de ne pas avoir été les observateurs inertes de réformes dont la même la droite n'avait pas la légitimité d'imposer lorsqu'elle était aux commandes. Les militants honnêtes doivent reconnaître que la raison dans l'histoire est de notre côté.
 
Gaetan de l'unef Monptellier a raison:  "La contruction d'un nouveau syndicat, qui est une probabilité assez forte dans le contexte actuel, doit reposer sur des principes et non des alliances d'appareils. Il serait temps d'en discuter au sein de l'Unef. Si l'envie de sauver l'unef une fois de plus m'est attachée, elle semble si difficilement réalisable et éloignée avec tant d'incertitudes que la réflexion d'un avenir autre avec de vrais syndicats de lutte est envisageable. "
 
mais à mon tour, j'appelle les monptellierains à passer le pas, ce signe symbolique serait significatif et permettrait d'ouvrir le chemin à l'union. Il faut s'émanciper de la Place du colonel fabien. Sortez de l'Unef et rejoignez clairement les militants qui ont mené dans tous les sens du terme la grève à monptellier, qui sont syndiqués pour la plupart au SEUL FSE. Ils sortent de la grève avec plus de popularité que tu ne le laisses malheureusement poindre dans ton message. Comme je n'en doute pas de certains militants de l'unef monptellier mais plus de ceux de la TUD, ils ont été joignables jours et nuits au comité de grève de l'UPV. Oui, il est urgent que le seul s'assoie à une table avec ceux de l'unef qui souhaitent discuter. La pomme de discorde ne doit pas rester un nom, mais doit s'inscrire dans une unité d'action, qui n'a pas été respectée jusque là, notamment depuis les dernières élections du crous sur monptellier.
 
Ya basta des appels inféconds à reconstruire. Rencontrons-nous le plus tôt et construisons. Le week end prochain à caen est une manière de ne pas dissocier la lutte sur le terrain de belles intentions sur lesquelles tout le monde se retrouve, et sur lesquelles notre plaisir personnel est gratifié en dissertant sur des principes intangibles. Le fonctionnement en rézo a bien montré qu'il ne fallait pas s'arrêter là. Si à chaque fois que change le ministre, il faut tout recommencer à zéro, on est pas sorti de l'auberge où veulent nous confiner les directions des deux unefs. certes, il ne faut pas brûler les étapes; La FSE n'est peut-être, tout comme le SEUL, l'ASL, les SE qu'une autre structure provisoire à travers laquelle nous construirons un syndicalisme étudiant intègre et indépendant totalement des chapelles partisanes.  Comme celle-ci, la FSE a râté ce que les québécois sont en passe de réussir avec l'ASSE ( http://www.sogeecom/asse). Les appels à reconstruire se sont trop multipliés, mal audibles, percutents seulement dans notre giron agissant, et se sont montrés tous aussi inefficaces les uns que les autres. La division ne peut-être dépassée que par la réunion des pôlarisations actuelles. Or, malgré les appels qui sortiront du congrès de caen, je crains qu'ils restent lettre morte; De toute façon, ce ne sera pas le dernier. peut-être y'en aura-t-il un qui réunira un jour l'ensemble des gens dont on parle. Ce n'est malheureusement pas pour demain, tant que les sections à l'intérieur de l'unef, signatrices pour la plupart du dernier appel des oppos, ne sortent pas de cette structure agonisante, tout restera au même point.
 
Ce sont pourtant les cousins d'Amérique qui ont trouvé la bonne solution: d'abord on se met d'accord, et après on fonde, ou on refonde, comme vous voulez. C'est l'erreur majeure que la FSE tente d'éviter maintenant après avoir sembler commencer à l'envers. Son congrès de fondation n'est qu'une étape. L'étiquette, les statuts devraient pouvoir être modifiables à souhait, ce n'est pas le problème. le problème est de rassembler les militants derrière une lutte pour des droits legitimes et urgents, en défense du service public et pour la justice sociale. Une fois de plus l'état de léthargie dans laquelle est l'unef ne lui a pas permis de déclencher un mouvement d'ampleur au printemps, ni de relayer les initiatives comme celles de Bordeaux 3 par exemple (fac morte).
 
A l'inverse, il est devenu maintenant inenvisageable dans les faits, certes souhaitable mathématiquement, que ceux du dehors réinvestissent la structure historique malgré qu'elle soit criblée de dettes morales et financières. Une génération de militants est passée, ceux qui ont réalisé les sorties depuis l'ASL en 1997 sont partis, et le nom d'unef n'est plus qu'un souvenir qui ne change rien aux faits, puisque nous nous situons tous sur l'échiquier syndical à la gauche de l'Unef-ID, qui restera de toute façon sous l'appelation de grande unef, aux mains du parti socialiste. ils nous ont volé le nom du canal historique. Sur combien de campus l'Uid est confondue avec l'Unef dans les bouches des étudiants? Ils ont gagné électoralement et vont le continuer à le faire puisqu'ils ont l'argent, à nous d'investir les AG et la rue pour faire aboutir nos revendications avec un rapport de force réellement syndical.
 
Etant donné que le fond des préoccupations est le nom d'unef ou pas, il faut se rappeller que ce nom est intimement lié au défunt PCF, au détriment de ceux qui arborent encore son logo. L'UNI s'en donne à coeur joie de le dénoncer. Mais l'histoire politique a tendance à tenir à ses appelations. Le PS n'est pas socialiste au sens marxiste, proudhonien ou encore jaurésien. Le parti radical n'est pas plus radical que la mollesse du centre démocrate chrétien. L'unef n'est plus l'unef. Il faut en convenir. Passer son temps dans l'oppo, c'est le perdre.
 
Quelles sont les prochaines étapes ? Le WE prochain à caen et une intersyndicale très large avant les examens pour préparer la lutte unitaire à la rentrée. Quelle section veut organiser cette urgente intersyndicale étudiante?  Nous n'aurons de cesse de le répèter: l'union organique se fera avec l'unité d'action. Appliquons le principe, sans mettre la charrue avant les boeufs, mais en nous activant un peu plus, parce c'est quand même l'université qu'on privatise !
 
 
Bruno
Assemblée Générale des Etudiants de Toulouse
Alternative pour un Syndicalisme de Lutte
 


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