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[discussions] Pendant combien de temps encore ?

Posté par BALSAN DUVERNEUIL le 10/4.

Pendant combien de temps encore, les militants sincères et honnêtes
organisés dans l'UNEF vont-ils encore entretenir l'idée que cette structure
est viable et porte en elle la clef du succès des revendications étudiantes.

L'UNEF "honnête" est réduite à quelques AGE qui croient encore qu'elles
appartiennent à une organisation nationale. C'est faux. Et cette
fantasmagorie les empêche de regarder autour d'elles pour voir que d'autres
AGE, issues de l'UNEF ou de l'UNEF-ID, ou d'ailleurs, se battent sur le même
terrain qu'elles, pour le mêmes but qu'elles.

Un syndicat national étudiant "honnête" reste pourtant la seule chose qui
faille pour défendre les droits des étudiants qui sont bien mal aujourd'hui.

A tout hasard, je joints à ce mail dont tout le monde se foutra la
déclaration lancée par le SEUL et l'AGET-ASL en 1998, qui faisait suite à un
texte très proche rédigé en 1996 par le SEUL.
Depuis, ces analyses n'ont cessé de se préciser.
Est-ce lorsqu'il ne restera plus que deux AGE à se revendiquer de l'UNEF
qu'il faudra songer à faire quelque chose ?
Ce sera déjà trop tard.

Nathan Balsan-Duverneuil

PS : je ne viens faire de leçon à personne ici, ça me fait simplement mal au
ventre de voir où en est le syndicalisme étudiant. Amitiés à tous ceux qui
se battent encore.

APPEL DE TOULOUSE (1998)

Constatant que
1. Les attaques contre les droits des Ètudiants et contre le service public
de líuniversitÈ, garant de ces droits, sont chaque jour plus vives. La
rÈforme Bayrou (arrÍtÈ du 15 avril 1997), conservÈe en líÈtat par le
ministre Claude AllËgre, remet en cause de maniËre considÈrable les droits
et garanties fixÈs par des rÈglementations plus anciennes (arrÍtÈ de 1992,
loi Savary de 1983 entre autre), accroÓt les inÈgalitÈs entre les Ètudiants
et met ý mal la laÔcitÈ des universitÈs en augmentant la prÈsence des
intÈrÍts privÈs dans les Ètablissements. Le rapport Attali, commandÈ par le
ministre de líEducation nationale afin de dÈfinir sa politique future en
matiËre díenseignement supÈrieur, le plan U3M et les rÈformes AllËgre en
gÈnÈral menacent de faÁon encore plus grave ces droits en accÈlÈrant la
marche ý la privatisation des universitÈs entreprise depuis trente ans.
2. La prÈcaritÈ matÈrielle et morale et les conditions díÈtudes des
Ètudiants vont síaggravant dans des proportions quíil devient impossible de
tolÈrer plus longtemps.
3. La dÈfense des droits des Ètudiants níest plus assurÈe par les directions
nationales des organisations syndicales traditionnelles.
4. Une grande partie des remises en cause du droit et des rÈformes
scÈlÈrates entamÈes au cours des cinq derniËres annÈes par les gouvernements
líont ÈtÈ gr’ce aux interventions en demie teinte, parfois ý líabstention ou
aux palinodies et souvent au soutien inconditionnel des dites directions
nationales.
5. Les Ètudiants du monde entier sont soumis ý des attaques qui, pour
certaines, sont de la mÍme essence que celles que subissent les Ètudiants
franÁais (plan de privatisation des universitÈs, augmentation des frais
díinscription, dÈvalorisation des diplÙmes et dÈqualification).

Attendu que
1. Il existe ý travers tout le pays des sections syndicales locales qui
appartiennent ý líune ou líautre des deux UNEF et qui continuent cependant ý
se battre sur une ligne opposÈe ý leur direction et pour les droits
Ètudiants.
2. Des militants ayant quittÈ líUNEF et líUNEF-ID se sont organisÈs ces
derniËres annÈes dans des structures syndicales ´ alternatives ª
(Association GÈnÈrale Etudiante ý vocation syndicale, petites organisations
syndicales díampleur locale ou prÈsentes sur quelques campusÖ)
3. Beaucoup díÈtudiants et de lycÈens ne síorganisent pas dans le cadre
syndical parce que les structures institutionnelles existantes ne leur
conviennent pas, Ètant trop ÈloignÈes de leurs revendications ÈlÈmentaires.
4. Cíest dans la rÈsistance aux plans du gouvernement que les Ètudiants se
sont regroupÈs et continueront ý le faire.

ConsidÈrons que
1. Pour dÈfendre les droits fondamentaux et les acquis vitaux des Ètudiants,
il est nÈcessaire díunir dËs aujourdíhui les forces des Ètudiants investis
ou non dans ce combat pour reconstruire un vrai syndicat Ètudiant de lutte.
Il faut en effet se fixer comme principe quíun syndicat ne peut ý la fois
Èlaborer les plans du gouvernement et les combattre.
2. Sans cette organisation, líuniversitÈ et les Ètudiants sont livrÈs pieds
et poings liÈs ý la rapacitÈ des intÈrÍts Èconomiques et ý la remise en
cause fondamentale du service public garant de líÈgalitÈ de tous face aux
Ètudes.
3. Il est tout ý fait rationnel et lÈgitime díenvisager la construction díun
nouveau syndicat national Ètudiant Ètant donnÈ le nombre et líimportance
numÈrique des sections syndicales actuellement en lutte (comme nous lía
prouvÈ le mouvement de novembre-dÈcembre 1998).
4. Il est nÈcessaire de lier le combat de ce syndicat ý líensemble du
syndicalisme salariÈ.
5. Il est nÈcessaire pour les Ètudiants de coordonner leur action ý
líÈchelle internationale afin de parer les remises en cause de leur droit
qui trouvent leur origine dans des dÈcisions ou des rÈglementations
díinstances supra-nationales.

(Texte díorientation Ma.Ca.Co, IIƒ CongrËs du SEUL, 26-29 juin 1998,
Montpellier)

Appelons solennellement tous les Ètudiants et les lycÈens, les militants
syndicaux Ètudiants o˜ quíils soient investis ý participer avec nous à la
reconstruction d'un véritable outil de lutte au service de la défense des
intérêts immédiats des étudiants.

----------
>De : "phillipe lieutaud" 
>À : 
>Objet : [discussions] Nausée ou renouveau : j'ai choisi.
>Date : Dim 9 avr 2000 14:11
>

> Beaucoup de camarades attendent des compte-rendus des Bureaux nationaux :
> débats abordés, décisions prises, pour se faire une opinion. Jusqu'à peu,
> c'était le manque de temps qui m'empêchait de faire un compte-rendu
> systématique des BN. Aujourd'hui, c'est l'assurance qu'il est inutile de
> faire un compte-rendu de réunions qui ne servent à rien, puisque les
> décisions prises ne sont pas relayées sur le terrain. Et qu'il est fort
> possible que ce soit par calcul.
>
> Quelques exemples :
> 1-) l'UNEF devait présenter avec d'importants "partenaires" plus d'une
> vingtaine de listes aux élections de la LMDE dixit Karine Delpas lors du
> dernier CN. Le résultât est un fiasco qui a dû en faire rigoler plus d'un.
> 2-) un stage de formation national en avril 2001 : enterré.
> 3-) un congrès national de refondation sans l'UNEF-ID : enterré.
> 4-) l'UNEF va participer à un "machin" (congrès de
> refondation/unification/réunification/assemblée générale constituante...
> dixit Karine Delpas, en juin (pourquoi pas en août ?) pour se dissoudre dans
> l'UNEF-ID (ou non) ? On ne sait pas mais c'est fort possible. J'ai
> l'impression que certains souhaitent ne plus avoir à payer de frais
> d'inscriptions pour l'année universitaire 2001-2002.
>
> Ce ne sont pas les exemples qui manquent pour démontrer que la direction de
> l'UNEF est, au mieux, incompétente, au pire malhonnête. Au point que se pose
> la question de rémunérer ces personnes (certaines touchent "paraît-il" 5 000
> F par mois... encore une rumeur invérifiable). Avec humour, pour paraphraser
> les Guignols de l'Info, je pense qu'au vu des résultats, je pense que ces
> personnes devrait payer l'UNEF pour qu'on les garde.
> Très sérieusement, quelle confiance accorder à ces personnes qui prennent
> des décisions financières engageant l'avenir de l'UNEF ? En effet, l'UNEF-ID
> a-t-elle versée la part qui revenait à l'UNEF lors des dernières élections
> du CNESER (la liste était commune et l'UNEF-ID a tout encaissée : la part
> revenant à l'UNEF était de 200 000F) ? Où est la subvention des élus ?
> Etc...
> Au vu de notre situation financière, j'estime que les secrétaires nationaux
> n'ont pas à être permanents (et indemnisés). Le retour au bénévolat et au
> travail de terrain sur leur fac leur ferait du bien.
>
> Toutes les problématiques concernant notre orientation syndicale, avancées
> dans les BN, toutes les propositions concrètes pertinentes allant dans le
> sens d'une rénovation, sont soit rejetées, soit enterrées. Des exemples ?
>
> Il n'existe pas de compte rendu des débats sur des questions maintes fois
> abordées :
> - la place de l'adhérent dans l'organisation
> - le lien avec les associations étudiantes
> - l'intégration des étudiants non-syndiqués dans nos réseaux
> - quelle aide sociale aujourd'hui avec les débats nationaux sur l'autonomie
> - quel mutualisme construire
> - comment rénover notre organisation
> - etc...
>
> Intellectuellement, l'UNEF est une coquille vide. Tout ce qu'elle sait faire
> à l'échelle nationale, c'est photocopier des articles de presse et les
> distribuer. Que l'on ne me rétorque pas qu'en tant que membre du BN, je n'ai
> qu'à le faire : c'est le travail des permanents. Ils sont indemnisés (!)
> pour cela.
>
> Ainsi, nous avions proposé :
> - des rencontres régionales thématiques : rejeté.
> - des rencontres nationales thématiques : rejeté.
> - des débats académiques qui développeraient les liens entre AGE. Liens qui
> nous font cruellement défaut lors des élections : rejeté.
> - des stages de formation régionaux : rejeté.
>
> Toutes les propositions visant à développer les liens entre AGE dans le
> cadre de débats sur des thématiques variées, et dans un cadre sans enjeux,
> ont été rejeté. Reconnaissons qu'il est bien plus onéreux et inefficace
> d'organiser des "inter-facs" qui rassemblent les plus militants dans un
> cadre qui ne signifie rien. Mais cela permettait de revendiquer une
> rénovation à bon marché puisqu'on ne change pas les méthodes qui nous font
> perdre.
>
> A quoi sert aujourd'hui le BN ? A revoir des camarades que j'apprécie (il y
> en a). Or ceux-ci commencent à en avoir assez de perdre leur temps à radoter
> tandis que leurs camarades militent sur le terrain. Etre aujourd'hui membre
> du BN, c'est détenir le privilège d'assister à de belles réunions
> parfaitement inutiles et ronflantes, se sentir marqué du sceau "je suis un
> bureaucrate national et j'en suis fier". En plus des déplacements et du
> temps accordé, notamment pour les provinciaux, le prix à payer, si l'on n'y
> prend pas garde, est l'abandon de 80% de l'action de terrain.
>
> La cerise sur le gâteau ?
> Apprendre hors des bureaux nationaux ce que va faire (si on les laisse)
> notre direction.
> Ainsi, un camarade parisien signataire du texte "Tous Ensemble", m'appelle
> il y a 3/4 semaines. Il me proposait -rien de moins- que de me soutenir, moi
> et les camarades "oppos", dans un dernier CN avant qu'il ne quitte l'UNEF
> pour rejoindre l'UNEF-ID.
> Il considérait que Karine Delpas l'avait -encore une fois- trahie.
> Il était prêt à me faire ce cadeau d'adieu, sans proposer de cadre de
> travail syndical (histoire de diviser encore un peu plus l'UNEF avant de
> partir ?).
> Cependant, il m'a avertie qu'il n'y avait pas de travail de refondation
> entrepris par la direction nationale, qu'aucune association (comme la JOC
> dont Karine Delpas nous rabâche les oreilles) n'avaient été rencontrée...
>
> Pourtant, la direction ne reste pas les bras ballants et décide en catimini
> d'avaliser l'existence de deux AGE à Jussieu (ce qui double leur
> représentation en CN). D'autres AGE plus ou moins "bidons" auraient été
> reconnues récemment, hors de tout cadre statutaire (BN, CN). Je m'étonne que
> les militants des AGE concernées se prêtent à ce petit jeu après avoir
> réclamés pendant des années une plus forte démocratie dans l'UNEF.
>
> Chacun va devoir prendre ses responsabilités :
> ceux qui souhaitent rejoindre l'UNEF-ID ou qui veulent se vendre à elle
> n'ont plus leur place dans notre organisation. Leur objectif  : obtenir une
> réunification, médiatique du "mouvement étudiant", mais qui laisserait de
> côté de nombreux camarades.
> C'est dégueulasse pour les militants voulant se battre sans pour autant
> adhérer à la pensée unique de l'UNEF-ID.  Remarquons par d'ailleurs que
> beaucoup ne se sont radicalisés, notamment envers l'UNEF-ID, qu'en réaction
> aux prétentions hégémoniques de la Tendance Majorité/Gauche Socialiste, qui
> a rejeté toutes les propositions d'unité qui ne lui convenaient pas.
>
> Ceux qui refusent cette situation n'ont que deux perspectives : travailler
> en réseau et décider de maintenir une structure nationale ou choisir comme
> la FSE le repli régionaliste et autarcique.
> Pour ma part, je refuse la seconde possibilité. Et je n'attends plus qu'une
> seule chose pour l'instant de la "direction nationale" de l'UNEF  : qu'elle
> démente et non par des discours mais par des actes.
>
> Dans le cas contraire, j'invite toutes les AGE à cesser de remonter un seul
> centime à l'Union nationale. Nous sommes capables, et nous l'avons démontré,
> de sortir du matériel au même prix, voir pour moins cher.
> J'invite toutes les AGE intéressés par un stage national à contacter l'UNEF
> Paris IV (paris4@unef.org) pour voir s'il est encore possible de l'organiser
> d'ici à la fin du mois d'avril. Plus nous serons nombreux à débattre, plus
> nous serons crédibles pour présenter une alternative.
> J'invite toutes les AGE à débattre de leur devenir : la fusion /absorbtion
> avec/par l'UNEF-ID, la rénovation de l'UNEF ou la construction d'une
> fédération des AGE de l'UNEF dans un cadre dirigeant collégial.
>
> Aujourd'hui, il n'est plus possible aux équipes militantes de tergiverser.
> Les appareils politiques et/ou syndicaux ont défini leurs stratégies. Que
> tous ceux qui veulent se battre se déterminent rapidement. Tous les
> militants de l'UNEF vont devoir choisir entre renoncer, se diluer ou
> construire. Et cela très vite, avant que "l'UNEF Pailleron" ne saborde les
> chaînes d'inscriptions de juillet et ne tue définitivement l'UNEF. Il faut
> organiser une rencontre nationale ouverte à tous pour faire le point après
> que les AGE aient débattues sur ce qu'elle souhaite construire. C'est aussi
> à cela que le stage de Pailleron aurait dû servir. Et c'est pour cela qu'il
> ne verra pas le jour.
>
> A condition que les militants se réveillent et reprennent réellement en main
> leur syndicat. Je pense que nous, militants, pouvons faire barrage aux
> appareils, comme nous l'avons fait au "congrès" d'Orsay. Il faut maintenant
> faire la preuve de notre capacité de proposition, d'actions et surtout
> d'unité. En serons-nous capables ?
>
> Philippe Lieutaud
> Membre du BN de l'UNEF
> Président de l'AGE de Paris IV
> Ex-VPE de Paris IV
>
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