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[discussions] Les syndicats etudiants, vache a lait des universites ?

Posté par Joel Pascal le 2/5.

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Les syndicats étudiants, vache à lait des universités ?

A mi-mandat de mes fonctions d’élu étudiant au Conseil d’Administration
de l’Université Paris Sud, je vous livre l’expression d’un petit regret
désabusé, afin de dénoncer une impression désagréable. Celle qui me dit
que les syndicats et les syndicalistes étudiants, c’est bien commode
pour obtenir des sous du ministère, mais qu’à part ça, ils nous
emmerdent vraiment. Une ou deux réflexions du Président de l’Université
(sur la rénovation du bâtiment A de la Faculté Jean Monnet à Sceaux – «
voilà une bonne raison de manifester pour les étudiants » ; et des
sous-entendus insistants lorsque la question de la sécurité des
bâtiments est venue, à de nombreuses reprises, dans l’ordre du jour du
Conseil d’Administration), et l’affaire présente de la K’fète ne
m’incitent pas à l’optimiste.

Certes, depuis le début de l’année, l’Unef-Orsay n’a pas fait preuve
d’une très grande ténacité sur sa pétition relative à la sécurité des
bâtiments. Trop de cas individuels à négocier (… avec l’Université Paris
Sud !!!), l’organisation du 80ème congrès de l’Unef, des militants
insuffisamment motivés par le problème… Nombreuses sont les
justifications. Mais un doute me saisit quand la K’fète fait partie des
premiers bâtiment visés. Comme par hasard, et comme si l’on voulait nous
faire réagir « épidermiquement » (le terme provient d’une lettre du
Président de l’Université au Préfet, qui regrette une fermeture « très
pénalisante pour les étudiants »). D’autre part il est clair que
l’administration de l’Université n’aime pas les activités de la K’fète
(concerts certains vendredi soir…) et qu’elle est un peu, et un peu trop
sa bête noire.

Une parano longuement développé par le côtoiement des responsables «
nationaux » syndicaux étudiants et en règle générale de gens qui
prennent vachement vite la grosse tête, m’invite de manière séduisante à
considérer l’hypothèse suivante : et si l’université souhaitait, d’une
pierre deux coups, fermer la K’fète perçue comme une source de nuisances
et obtenir des tunes du ministères pour rénover les autres bâtiments,
grâce à l’agitation que nous ne manquerions pas de provoquer ?

Une telle interprétation serait sans doute dénoncée à grands cris par
les responsables de l’Université. Il va de soit que l’AGEO-UNEF et
l’Association En Vie d’Orsay leur donneront l’occasion de clarifier leur
position. Il reste néanmoins peu probable (alors que ce serait peut-être
le bon moment) que l’Université se lance enfin dans une politique
associative audacieuse et surtout consistante, ainsi que dans une
politique démocratique indispensable. Non je ne fais pas confiance à
l’Université pour gérer les fonds que les étudiants pourraient lui
rapporter. Oui l’université ne fait pas assez d’effort pour intéresser
les étudiants à sa propre gestion. Qu’elle réponde à nos attentes, à nos
demandes de transparence, à des nécessités démocratiques de
fonctionnement ! Et c’est sans réserves que nous exigerons l’argent
indispensable à la rénovation des bâtiments.

Joël PASCAL
Président de l’Unef-Orsay
Membre du Bureau National de l’Unef
Elu au conseil d’administration de l’Université Paris Sud