Répondre à ce message - retour au sommaire de la page  

[discussions] RECONSTRUIRE 3

Posté par Jihadwachill@aol.com le 9/5.

piece jointe : TEXT/HTML
Mettre nos actes et notre fonctionnement en phase avec notre discours :

Parler d'indépendance et de démocratie, c'est bien, les mettre en oeuvre 
c'est mieux. Or, généralement, l'indépendance et la démocratie, c'est comme 
les frites Mc Cain, "c'est ceux qui en parlent le plus qui en mangent le 
moins"... C'est le cas à l'UID, mais aussi chez nous : quand on compare le 
discours "fleur bleue" de certains sur la nécessaire implication des 
étudiants avec leurs pratiques au sein de l'UNEF vis-à-vis des adhérents, il 
y a plus qu'un fossé, un gouffre.

Certaines questions méritent d'être posées : le cumul de responsabilités 
nationales importantes dans plusieurs organisations à la fois. Beaucoup de 
monde semble oublier par exemple que Karine Delpas, en plus d'être 
officiellement Présidente de l'UNEF fait partie des instances nationales 
dirigeantes d'un parti politique depuis plus d'un an. La question n'est 
absolument pas de dire "faire de la politique et du syndicalisme, ce n'est 
pas bien", mais bien plus de peser la question de la crédibilité du syndicat 
qui se trouve dans cette situation : en terme d'image, l'effet est des plus 
déplorables. Lorsqu'on s'affirme un syndicat apartite, il convient d'éviter 
ce genre de situation ou d'en limiter au maximum la durée. C'est aussi une 
question d'éthique : un responsable syndical doit être capable de penser à 
l'intérêt du syndicat qu'il est sensé représenter. De plus, quand il est 
aujourd'hui question de non cumul des mandats la part de nos politiques, ce 
sont sans doute ce genre de cumul de responsabilités qui sont les plus lourds 
à assumer lorsque ces responsabilitée sont vraiment assumées : il est vrai 
qu'on est ici en droit d'en douter.

Une situation comme l'affiliation de l'UNEF à la FMJD est de ce point de vue 
doublement scandaleuse : la FMJD est une fédération d'organisations 
politiques de jeunesse où l'UNEF n'a pas sa place en tant que syndicat 
étudiant (c'est d'ailleurs le seul à en être membre !), mais aussi car elle 
constitue un symbole de la dérive autocratique de l'UNEF commencée déjà sous 
l'ère Marie Pierre Vieu (Mapi pour les intimes). Celle-ci, partie en vacances 
au Portugal, annonçait à son retour l'affiliation de l'UNEF à la FMJD sans 
avoir averti personne au prélable et faisait avaler la pilule en "offrant" 
l'AGE de Paris 1 aux JCR comme prix de leur silence bienveillant (eh oui, les 
accords pourris direction-JCR ne datent pas d'hier !). elle est symptomatique 
de la difficulté à impliquer réellement les adhérents dans le débat, sans que 
ces débats ne soient confisqués par les appareils. Le CN lui-même, pourtant 
l'institution la plus en phase avec les adhérents en dehors du Congrès 
souffre de nombreuses distorsions : pourquoi par exemple un membre du BN qui 
n'est ni président ni secrétaire à l'orga de son AGE peut voter en CN sans 
qu'il ne soit donné la possibilité aux AGE ayant un de ses deux principaux 
responsables au BN de bénéficier de votes suplémentaires (alors que ce serait 
pourtant facilement possible par la démission du responsable d'AGE élu au BN 
de ses responsabilités locales, même si cette démission est fictive). De 
plus, pourquoi deux représentants par AGE quelle que soit l'AGE alors que 
l'importance des AGE n'a souvent rien de comparable ? De plus, les "fausses" 
cartes sont aujourdhui pratique courante voire industrielle dans certaines 
AGE à un point frisant la caricature (qui peut oublier le fleuron de l'UNEF 
avec ces 1000 et quelques adhérents pour 300 à 400 électeurs sur 3 jours 
d'élections universitaires...), pratique facilitée par la prise en compte de 
toute les cartes, payées ou non quand il s'agit de comptabiliser 
nationalement les adhérents, à l'encontre de tout bon sens. Comment parler 
d'impliquer les étudiants quand on confisque la parole à ses propres 
adhérents par ce genre de procédés ? 

Pourtant, globalement, nos adhérents et miltants souhaitent sincèrement une 
plus forte unité syndicale. Simplement, beaucoup ne posent pas la question en 
terme d'unité organique ou alors de manière lâche (intersyndicale, 
confédération...) et refusent surtout le refus de prendre en compte leur 
opinion lors du débat. sur ce point aussi, la confiance en soi passe par la 
mise en phase de nos actes avec nos discours : le travail unitaire est 
parfois nécessaire mais aussi souvent utile aux étudiants. Etre sûr de sa 
force, c'est aussi être capable de porter la contradiction devant les 
étudiants, y compris dans un cadre unitaire.