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[discussions] Re : Bon, et la reforme !

Posté par Emmanuel Lyasse le 17/5.

Merci à Alban pour cet excellent texte.
Ça fait plaisir de voir que nous sommes parfois d'accord, et peut-être sur
l'essentiel.
Je trouve comme lui préoccupant que personne ne semble se soucier de cette
réforme.
Je souhaite vivement qu'elle figure à l'ordre du jour de l'Assemblée
Générale Extraordinaire de l'UNEF que nous sommes de plus en plus nombreux à
réclamer.
EL

----------
>De :alban34@yahoo.com
>Date : Jeu 17 mai 2001 21:37
>

> je vais vous paraitre un peu vieux jeu : je ne vais
> insulter personne. Je voulais entendre parler les
> syndicalistes de lutte que vous êtes sur la dernière
> réforme Lang, malheureusement je n'ai eu de réponse de
> personne (du moin sur le sujet). Je vous envoie un
> article de ma plume. J'aimerais un peu de débat là
> dessus. Ca vous détendra un peu de vos "débats" sur la
> réunification (fort intéressant au demeurant...)
> J'attend vos réactions. Jihad m'a déja dit que le
> texte était interessant. Si Jihad le dit...
> A bientôt
> alban
>
>
>
>
> Autonomie des facs, système ECTS : un nouveau pas vers
> la professionnalisation, vers la casse du service
> public.
>
> Le gouvernement, par la voix de son ministre de
> l’éducation Jack Lang, vient d’annoncer les grandes
> lignes de son projet. Celui-ci n’est rien de moins
> qu’un plan de casse du service public. Les
> propositions de Jack Lang lors du dernier CNESER
> s’accordent parfaitement avec la volonté de la CPU
> (conférence de présidents d’Universités) de renforcer
> l’autonomie des facs. Cette réforme est de grande
> ampleur : la liquidation des diplômes tel que nous les
> connaissons se fera en trois ans, et pourrait
> commencer dès la rentrée si aucune riposte n’est
> envisagée par les syndicats.
>
> La CPU pour l’autonomie des universités.
>
> Lors de la CPU du 19 avril 2001, un texte a été
> adopté, afin de préparer le terrain pour la réunion du
> CNESER sur ECTS. Le texte a pour but de « renouveler »
> le service public. L’idée principale est sans
> ambiguïté : renforcer l’autonomie des universités, et
> de tout mettre en œuvre pour parvenir à casser la
> réglementation nationale, tant sur la question du
> contenu  pédagogique, que sur le statut du personnel,
> du financement de l’université que sur l’orientation
> de la recherche : « La CPU considère que,…, les
> universités [doivent bénéficier] d’une autonomie de
> pilotage et de  gestion considérablement renforcées »
> .
> Cette autonomie a plusieurs volets. Le premier
> concerne la possibilité de gestion budgétaire
> directement par les universités, sans passer par les
> contrat avec l’état jugé trop contraignant.
> Conséquence direct de cette mesure : la possibilité
> d’orienter le financement de la recherche, de gérer le
> personnel de façon la plus « rentable » possible, avec
> une réelle menace pour le statut du personnel : « [La
> CPU] suggère que la négociation du contrat relève
> ensuite d’une approche globalisée et consolidée, avec…
> un volet identitaire, permettant à l’établissement de
> mener une véritable politique de gestion des
> ressources humaines et financières dans un cadre
> pluri-annnuel. »
> Ensuite, et c’est cela qui est le plus menaçant si on
> le rapproche des mesures Lang, c’est que, l’autonomie
> concerne aussi les questions pédagogique. Avec
> l’apparition des licences professionnelles, cela n’est
> nouveau en rien, mais une généralisation pourra être
> effectuée dans le cadre de l’autonomie renforcée, et
> l’approbation du diplôme se fera… une fois le diplôme
> créé et mis en place (!) : « En matière d’habilitation
> des formations, la CPU souhaite vivement une
> simplification des procédures (passer d'une
> habilitation a priori à une évaluation a posteriori)
> laissant l’initiative aux universités ». Si cette
> mesure est mis en place, ce sera un occasion en or
> pour liquider lentement les formations et cursus
> traditionnels (le financement de diplômes locaux se
> fera par l’université, et au détriment des cursus
> nationaux), sans possibilité de contrôle par l’état.
> Sur la recherche, il n’y a rien de bien nouveau : la
> tendance a abandonner la recherche fondamentale au
> détriment de la recherche répondant au besoin des
> entreprises locales ne va que s’intensifier. Si rien
> n’est clairement dit quant à l’utilisation des
> ressources tirer du partenariat
> universités-entreprise, on peut imaginer que les
> entreprises ne vont pas donner des fonds sans
> contrepartie avantageuse pour elles en ce qui concerne
> l’orientation de la recherche C’est évidemment un pas
> de plus dans le sens de l’abandon de toute
> indépendance des universités en matière de recherche.
> « La valorisation de la recherche doit être fortement
> encouragée par la mise au point de dispositions
> fiscales incitatives et réellement novatrices
> permettant le développement des ressources propres de
> l’établissement. Les retombées économiques de la
> recherche sont naturelles. Négliger les ressources
> que, tout en préservant leur autonomie, les
> universités peuvent tirer de leurs relations avec le
> secteur économique serait une erreur. »
> Afin de pouvoir appliquer concrètement cette
> orientation en matière de recherche et de pédagogie,
> la CPU propose de créer des organismes régionaux où se
> côtoieront patrons et représentant des collectivités
> locales : « De tels contrats justifient la mise en
> place, dans chaque établissement, d’un conseil
> d’orientation stratégique, rassemblant les différents
> partenaires régionaux (région, départements,
> communautés de villes et l’agglomérations, partenaires
> socio-économiques et professionnels). »
>
> Jack Lang propose un « Maastricht de l’éducation ».
> Ou encore : le MEDEF en rêvait, le plan l’a proposé…
> et Jack Lang commence à le faire !
>
> Jack Lang, à travers son intervention au dernier
> CNESER, semble reprendre en grande partie les idées de
> la CPU. Afin de mieux ancrer les universités
> françaises aux schémas de l’Europe, et sous prétextes
> de vouloir favoriser la mobilités étudiantes, le
> ministre propose le système ECTS (terme anglais
> traduisible par « système européen de transfert de
> crédit »). Les « diplômes » ne seront plus calculé sur
> une formation à l’année ou au semestre, mais par l
> biais d’un capital de point (« l’euro des universités
> » selon Jack Lang). Par exemple, une licence française
> vaudra 180 crédits, et les modules couvriront non plus
> les seuls enseignements, mais aussi les stages et le «
> travail personnel » (!). Un étudiant pourra alors
> s’inscrire en cours d’année, ce qui résout la question
> des aides sociales : un parcours moins « tubulaire »
> pourra permettre de concilier plus facilement études
> et travail salarié.
> Le but, s’il n’était facile à deviner, nous est avoué
> par Lang lui même : « tout l’enseignement supérieur,
> d’une certaine manière, est à vocation professionnelle
> : la professionnalisation des formations sera mieux
> prises en compte. » (le Monde du 24 avril 2001). Alors
> que la licence professionnelle était une
> professionnalisation « expérimentale », la «
> professionnalisation durable » (terme inventé par Jean
> Luc Mélenchon, à l’avant garde dans ce domaine) va
> introduire les « compétences » de façon généralisé,
> afin de canaliser les étudiants plus facilement vers
> des cursus dont le contenu répond aux exigences des
> entreprises.
> Les parcours se feront alors « à la carte » (terme
> déjà utilisé au moment du débat sur les retraites !)
> avec le choix entre plusieurs cursus. Lang répond
> alors aux attentes de la CPU : « Il me semble…
> indispensable qu’un texte-cadre précise les conditions
> dans lesquelles les universités pourront innover,
> ouvrir de nouvelles voies qu’actuellement cette
> réglementation ne permet pas ».
> En plus de l’introduction d’un supermarchés des
> compétences, le gouvernement veut développer
> l’enseignement à distance. En effet, si l’on augmente
> l’autonomie des universités, le financement national
> de l’état concernera les filières traditionnelles.
> Comment rogner de l’argent si ce n’est sur les postes
> de profs ? Le télé-enseignement répond immédiatement
> au manque moyens et au désengagement de l’état : plus
> de table, ni de locaux… ni de profs ! Les étudiants,
> devant un écran, dispersé, ne risquent pas non plus de
> se regrouper et de lutter. Le gouvernement vient
> justement de lancer un appel d’offre pour le lancement
> d’un « campus numérique français » pour favoriser
> l’enseignement à distance, projet doté de 50 millions
> de francs.
>
>
>
> Il faut une riposte !
>
> Lors du dernier CNESER, rares sont les organisations à
> exprimer leur craintes de voir le cadre national des
> diplômes voler en éclat : du Medef à la Fage, tou n’a
> été que éloge hormis la FSU.
> Marion Brun, représentante de l’UNEF, a déclaré : « Et
> que donc, ECTS, oui, pourquoi pas, mais cela reste un
> outil, alors pourquoi pas ? ». Bien dit !
> Quant à l’UNEF-ID elle a déclaré par la voix de son
> élu au CNESER: « L’UNEF-ID, elle ne prendra pas comme
> attitude de rejeter tout en bloc et de condamner de
> manière unilatérale car elle aura quelques désaccords
> ». Propos contredit par le dernier congrès de
> l’UNEF-ID où une motion a été adoptée refusant le
> projet en l’état. Ce qui est un progrès mais qui ne
> résout pas le problèmes de fond : il faut refuser
> cette réforme, et ne pas simplement vouloir l’amender.
>
> Si le gouvernement se permet autant d’audace dans sa
> politique de casse de l’unité géographique, principe
> clef du service public, et de destruction de nos
> acquis et de nos droits, une riposte est plus que
> nécessaire. La seule perspective pour le ministre est
> d’intégrer toute les organisations syndicales dans le
> processus. Nous devons répondre de façon contraire, en
> poussant toutes les organisations étudiantes à ne pas
> participer à la mise en oeuvre ce sale plan, et à
> s’engager dans la lutte contre les réformes
> Allègre-Lang.
>
>
>
>
> PS : quelqu'un pourrait-il dire à l'unef Montpellier
> d'arrêter de nos bouder comme des gamins ? Ces ânes
> ont refusé une intersyndicale car on a marqué un truc
> qui leur a déplu dans un bulletin interne. Depuis ils
> nous boude et refuse de discuter. Oh! C'est pas
> responsable les gars ! On fait passer les intérêts
> étudiants avant les problèmes de chapelles ! (Vous
> leur dites please? merci...)
>
>
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