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[discussions] ATTAC : rendez-vous vendredi à Sciences-Pô

Posté par =?iso-8859-1?q?Billot=20Sylvain?= le 23/5.

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piece jointe : TEXT/PLAIN
Bonjour, 

ATTAC-Sciences-Pô organise vendredi 25 mai à 19h15
(jusqu'à 21h15) une conférence-débat sur "l'économie :
une sciences influente sous influences" avec Michel
Husson (administrateur de l'INSEE, économiste à ATTAC,
site : hussonet.free.fr) et Frederic Lebaron
(sociologue proche de Bourdieu specialise dans la
sociologie de l'économie).

Venez nombreux à Sciences-Pô (renseignements :
billot_sylvain@yahoo.fr)

Voici le tract qu'on diffuse à Sciences-Pô (disponible
en format .doc ci-joint) : Conférence du vendredi 25
mai à 19 h 15, salle Eugène d’Eichtal

L’économie : une « science » influente et sous
influences

	L'économie, telle qu'on l'enseigne aujourd'hui, tend
à devenir une discipline technocratique, conglomérat
de techniques et de dogmes qui évacue tout
questionnement critique. L'influence de l'idéologie
néolibérale n'épargne pas les rapports des conseillers
du Prince (rapport Malinvaud, rapport
Pisani-Ferry…) ou encore les travaux de l'INSEE
(article Salanié-Laroque : "Une décomposition du
non-emploi en France", texte que vous pouvez consultez
sur hussonet.free.fr). 

	Mais, peut-on imputer toutes ces dérives à
l'idéologie néolibérale ? La science économique,
prenant pour objet la rationalité économique,
n'aurait-elle pas un biais naturel apologétique
tendant plus à justifier qu'à contester la rationalité
économique capitaliste ? A cet égard, on accuse
souvent Marx (notamment le Mauss : mouvement
anti-utilitariste dans les sciences sociales, dont un
des chefs de file est Alain Caillé, récemment invité
par ATTAC Sciences-Po), critique de l'économie
politique, d'avoir sombré dans l'économisme, par
fascination pour l'objet qu'il analysa. Il sera
intéressant de connaître à ce sujet le point de vue de
l'économiste (Michel Husson) et du sociologue
(Frédéric Lebaron).

 Michel Husson, économiste familier des
techniques mathématiques, se livre à une critique
radicale des travaux d'économistes, dont la
sophistication mathématique vise à impressionner le
profane, plus qu'à confronter leurs hypothèses avec le
réel. Notons au passage quelques biais idéologiques
grossiers parmi des travaux qui se prétendent
objectifs et se cachent derrière un idéal scientiste
qui ne trompe plus grand monde :

 Présupposés idéologiques dans les hypothèses
: Les entreprises sont dotées d'une rationalité
illimitée : les salaires qu'ils fixent mesurent
exactement la productivité des salariés.
 Conclusions en décalage avec l'enseignement
des modèles : dans le rapport Pisany-Ferry, le modèle
retenu est incapable, du propre aveu de
l’auteur, d'expliquer une bonne partie des
créations d'emplois… il affirme alors, de façon
ingénue, que l'impact de la mesure qui a leur
préférence est sous-estimé par le modèle ! Dans
l'article de Salanié et Laroque, les marges d'erreurs
sont monumentales, mais ils n'hésitent pas à prôner
des politiques économiques libérales à l'aune de leur
modèle ! Les mathématiques sont alors juste là pour
impressionner le profane. L'orientation des
conclusions est préalablement décidée.

 Frédéric Lebaron, sociologue des sciences, a
pour objet d'étude le champ de la science économique :
à partir de l'espace des positions des économistes
dans le champ (dominé/dominant…), on peut en
déduire l'espace des prises de position de ceux-ci.
L'imbrication du politique et du scientifique est
inextricable, comme l'illustre le fait que les
critères scientifiques d'évaluation sont eux-mêmes un
enjeu de luttes.

 Cependant, l'activité scientifique est censée
s'extraire, pour une part, des déterminismes sociaux :
Marx, distinguait les économistes bourgeois classiques
(capables de produire un savoir non strictement lié à
l'intérêt de leur classe) et les économistes bourgeois
"vulgaires" (qui traduisaient les besoins de leur
classe en connaissances).
 Qu'en est-il aujourd'hui ? La mathématisation
des sciences sociales ne doit pas cacher l'essentiel :
l'emprise de l'idéologie néolibérale, la destruction
du service public d'enseignement supérieur, la
professionnalisation des cursus incitent au pessimisme
: les conditions ne sont pas réunies pour une science
la plus autonome possible. L'objectif n'est pas (plus)
de développer l'esprit critique des étudiants.
L'unique fin de l'Université actuelle (et de
Sciences-Po en particulier) tend à former des salariés
productifs, employables, et surtout définitivement
soumis.




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