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Posté par Anthony Whitney le 30/10.

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-----Message d'origine-----
De : sihem bensedrine Date : mardi 30 octobre 2001
14:24
Objet : [maghreb-ddh] batonnier Tunisie


>Chers amis
>Voici le communiqué du CNLT concernant le cambriolage du cabinet du
>Bâtonnier.
>Salutations
>Sihem
>
>Tunis le 29 octobre 2001
>
>Le Bâtonnier de Tunisie
>subit les représailles des services de sécurité
>
>
>       Dans la nuit du 26 au 27 octobre 2001, le cabinet du Bâtonnier
Béchir
>Essid a été cambriolé et saccagé par un groupe de personnes qui ont mis en
>scène une effraction de délinquants ordinaires. Le panneau de la porte
>d’entrée a été brisé. L’ensemble du contenu de tous les tiroirs
>des bureaux a été fouillé et éparpillé sur le sol. Une somme en liquide a
>été volée. Tous les observateurs qui connaissent les procédés de la police
>politique y ont vu une signature.
>       En effet, l’après-midi du 26 octobre 2001, le Bâtonnier Béchir
>Essid avait pris la parole au nom du Conseil de l’ordre des avocats,
>dans une réunion publique de solidarité avec Mohamed Moada, organisée par
la
>LTDH à son siège. Dans son allocution, il avait clairement stigmatisé les
>règlements de compte politiques par voie judiciaire et exigé la libération
>de tous les prisonniers politiques, le retour des exilés ainsi que la
>promulgation d’une loi d’amnistie générale, mesure
indispensable
>pour favoriser un assainissement du climat politique en Tunisie.
>Cet «avertissement » peu élégant a provoqué dans le corps des avocats et
>dans le milieu démocratique une grande émotion. Ce n’est pas la
>première fois que la police politique viole l’immunité du cabinet
>d’un avocat.
>En 1991, le cabinet de feu maître Abderrahman El Hila a été saccagé par la
>police politique, maître Hila ne s’est pas relevé de cette agression
>qui s’est répercutée sur sa santé ; A plusieurs reprises (96, 98 et
>99), maître Radhia Nasraoui a vu son cabinet saccagé, son matériel
>informatique emporté et les dossiers de ses clients volatilisés. Le cabinet
>de maître Mohamed Nouri a été cambriolé et saccagé par les mêmes parties
>occultes à trois reprises (96, 98 et 2000). Maître Slah Lourimi a subi les
>mêmes exactions dans son cabinet à Médenine au lendemain d’une prise
>de position radicale au congrès de la LTDH le 28 octobre 2000.
>     De même, plusieurs personnalités du mouvement démocratique ont eu à
>connaître des forfaits de ces «visiteurs de nuit ». Rappelons-nous la
maison
>d’édition Aloès, cambriolée trois fois au début de l’année
2000.
>Et tout dernièrement l’ancien vice-président de la LTDH, Hichem
Gribaa
>a vu son bureau d’études saccagé au mois d’août 2001.
>      Jamais les auteurs de ces actes n’ont été retrouvés, jamais les
>plaintes judiciaires n’ont eu de suites.
>      Plusieurs avocats engagés dans la défense des droits humains, parmi
>lesquels nous citons maîtres Hosni, Ayadi, Kousri, Trifi, Bida, Manai,
Bhiri
>et tout dernièrement maître Lotfi Marzouki, ont subi différentes formes de
>persécution dans l’exercice de leur profession.
>Mais c’est la première fois que ce genre de «représailles » touche le
>Bâtonnier en exercice. Il s’agit là de toute évidence d’un
>avertissement à l’ensemble du corps des avocats qui demeure la
>profession engagée en première ligne dans le combat pour la défense des
>libertés fondamentales en Tunisie.
>Le CNLT qui s’inquiète de cette dérive sécuritaire, condamne avec la
>plus grande vigueur ces agissements criminels ciblés.
>Il assure le corps des avocats et le Bâtonnier de son entière solidarité et
>appelle la société civile à resserrer les rangs pour mieux faire respecter
>les libertés fondamentales.
>Il rappelle à l’Etat tunisien son devoir de protéger les citoyens et
>d’assurer leur sécurité personnelle et celle de leurs biens. Il
invite
>les autorités publiques à faire respecter l’Etat de droit, à
>sanctionner les responsables de ces agissements illégaux et faire cesser
ces
>dérapages susceptibles d’ouvrir la voie à une logique de violence
>incontrôlée.
>
>Pour le Conseil
>La porte-parole
>Sihem Bensedrine
>
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€ LE MONDE | 29.10.01 | 11h19
€ MIS A JOUR LE 29.10.01 | 12h49

Un ancien allié de Ben Ali rompt avec le régime tunisien
Dans un entretien au "Monde", Kamel el-Taïef, victime de nombreuses
opérations d'intimidation, dénonce la "clique au pouvoir" à Tunis.

Avec une poignée d'hommes, il a été de ceux qui ont conçu et réalisé le
"coup d'Etat médical" qui, le 7 novembre 1987, a permis l'éviction d'un
président Bourguiba sénile, et son remplacement par son premier ministre, le
général Zine el-Abidine Ben Ali.

Ensuite, jusqu'en 1993, tout au long de la période "libérale" du régime,
il a été le conseiller politique occulte du nouveau président qu'il avait
financièrement aidé pendant sa traversée du désert. Son nom n'apparaissait
pas dans l'organigramme du palais de Carthage, où réside le chef de l'Etat,
mais son influence était réputée considérable. Puis, celui que l'on
surnommait dans les rues de Tunis le "vice-président" a choisi de s'éloigner
de Ben Ali, sans faire d'éclat. "J'ai rompu lorsque Ben Ali a cherché à
mettre au pas la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH)",
explique-t-il. Certains opposants ont une autre version et jurent qu'il a
été écarté par Ben Ali. Le président commençait à s'inquiéter des réseaux de
renseignement que, selon eux, son proche collaborateur avait constitués.

L'important est que Kamel el-Taïef, l'homme qui a porté Ben Ali au pouvoir,
sort aujourd'hui de l'ombre et se retourne contre son ancien protégé. "Je
suis contre toute la clique au pouvoir à Tunis. C'est une mafia, liée à la
famille du chef de l'Etat, qui dirige le pays et Ben Ali laisse faire. Les
Tunisiens sont mécontents du manque de liberté. Le développement de la
corruption les scandalise, accuse cet homme d'affaires prospère dans un
entretien au Monde. Une opposition existe au sein même du régime ; ça va
bouger. Je connais des ministres qui sont contre le pouvoir qu'ils servent
et contre le parti au pouvoir, le RCD (Rassemblement constitutionnel
démocratique)." Si M. el-Taïef est sorti de son silence, c'est que, vendredi
26 octobre, il a été victime d'une opération destinée, selon lui, à le faire
taire : deux hommes à moto, le visage masqué et armés de matraques, ont sous
ses yeux ­ et celui d'autres témoins ­ détruit en quelques secondes sa
voiture avant de décamper. "En 1995, mon bureau a été détruit de fond en
comble pour m'intimider. En 1999, j'ai été interpellé et interrogé pendant
toute une journée. On n'a rien trouvé contre moi. Aujourd'hui, c'est un
nouvel avertissement mais je ne me tairai pas. Si le président Ben Ali n'a
pas ordonné ce mauvais coup contre moi, c'est le secrétaire d'Etat à la
sûreté, Mohammed Ali Ganzoui, qui est responsable ou le chef des opérations
spéciales au ministère de l'intérieur, Bechir Es-Sahli. Si Ben Ali ne les
désavoue pas, s'il ne les fait pas traduire en justice, alors il est leur
complice", accuse l'ancien homme fort de Tunis.

Deux jours auparavant, Kamel el-Taïef était l'hôte de l'ambassadeur des
Etats-Unis à Tunis. Plusieurs ambassadeurs de pays européens ainsi que deux
anciens ministres de Bourguiba participaient à la rencontre au cours de
laquelle il a été question de la situation politique tunisienne.
"L'agression dont j'ai été victime a un lien direct avec ma visite à
l'ambassade américaine", assure l'ancien compagnon de route de Ben Ali.

Personnalité respectée et ancien ministre de l'éducation, Mohammed Charfi,
confiait, lundi 29 octobre, qu'il était "scandalisé" par l'agression dont a
été victime M. el-Taïef. "J'ai du mal à imaginer que le pouvoir est étranger
à l'affaire", a-t-il déclaré au Monde.

Ce n'est pas la seule agression contre un adversaire du régime. Une autre a
eu lieu ces derniers jours à Tunis contre un avocat. Elle visait le
bâtonnier du conseil de l'ordre des avocats de Tunisie, Me Bachir Essid,
dont le cabinet a été saccagé en fin de semaine par des inconnus. Ils
seraient repartis en emportant des dossiers.

Jean-Pierre Tuquoi


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