[discussions] Vous avez dit bilan ?

L'illustre Philippe Lieutaud se réjouit d'avance à la perspective du jour où
on comparera son bilan à Paris IV au mien.
Point n'est besoin d'attendre un jour lointain. Je reconnais volontiers que
son bilan est positif, au contraire du mien. Encore faut-il noter que nous
n'avions pas les mêmes objectifs.
Son but était la liquidation de l'UNEF Paris IV, en tant que syndicat
combatif et présent au quotidien sur l'Université. Tout observateur sérieux,
aussi mal disposé soit-il à l'égard du dit Lieutaud, doit constater que
c'est un franc succès. Il l'a remplacée en un an par une corpo dont certains
membres se font apprécier dans les conseils par leur servilité, tandis que
les autres se contentent de glander dans le local, qui tire des
justifications d'ordre moral à sa pitoyable existence du fait qu'elle est à
la disposition des étudiants qui ont un problème administratif, c'est à
dire, concrètement, qu'elle résout les problèmes qui peuvent l'être avec
coup de fil, soit ceux que l'étudiant aurait pu résoudre seul avec un peu
d'obstination, et éc¦ure ou envoie chier tous ceux qui ont des problèmes
plus complexes (Avec des bavures, parfois: ainsi les candidats au CAPES qui
n'avaient pu s'inscrire à cause d'une panne du Minitel dans les dernières
heures l'an passé, ont-ils obtenu, comme c'était prévisible, gain de cause
du ministère après que Philippe Lieutaud leur eut déclaré qu'il fallait être
idiot pour s'y prendre au dernier moment. Témoins affligés, nous avions vu
là la preuve de sa fainéantise et de son incapacité à analyser une
situation. Il faut aujourd'hui y voir aussi les prémices de l'AGEPS). Quand
par hasard elle sort un tract (qu'elle ne distribuera sans doute pas) avec
une vague analyse sur les ECTS, il ne se conclut pas par un appel à la
lutte, mais par l'idée que de toute façon, grâce à l'AGEPS et à ses bonnes
relations avec les profs, tout ira bien à Paris IV, comme si une fac pouvait
échapper seule à la politique de casse. Nous parlions d'"UNEF-ID miniature".
Ceci l'illustre.
(Note en passant: il est curieux que l'AGEPS sorte un "Trait d'Union", alors
que l'abandon du journal dès janvier avait été un des préalables de la
liquidation, juste après que nous avons distribué un tract où nous affirmons
notre espoir de le faire bientôt reparaître)
Quant à moi, mon but fut, quand j'ai compris quel était le sien, et me suis
résigné à l'idée qu'il ne se trouvait personne de plus jeune pour agir à ma
place, de l'en empêcher. Je reconnais volontiers que ce ne fut pas un
succès. Du moins avons-nous réussi à contribuer à l'empêcher de prendre le
contrôle de ce qu'il restait de l'UNEF, et à le réduire à mendier
aujourd'hui sa place à la FSE (A la façon dont la FSE répondra à sa
supplique, elle sera jugée. Nous aurions du mal à comprendre qu'une
organisation dont nous approuvons totalement la position sur la réforme
Lang, préfère intégrer une corpo qui n'envisage pas de la combattre plutôt
que reprendre le dialogue qu'elle a interrompu avec nous).
Nous avons aussi distribué en Sorbonne le seul tract contre la guerre qui
l'ait été, à ma connaissance, par une orga étudiante. Cela aussi contribue à
justifier ce que nous avons fait.
EL

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