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Posté par Anthony Whitney le 6/11.

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[Le Monde] : Le président tunisien est tenté de solliciter un quatrième mandat que lui interdit la Constitution





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Le président tunisien est tenté de solliciter un quatrième mandat que lui interdit la Constitution
            Mardi 6 novembre 2001
            (LE MONDE)
            
            Des questions se posent en Tunisie qu'en au respect de la démocratie, alors un ancien allié du président, Kamel El-Taïef, disparaissait suite à sa convocation par la police de Tunis.
              
            Fidèle du président Zine El-Abbidine Ben Ali, dont il a favorisé l'arrivée au pouvoir avant de rompre spectaculairement avec lui, la semaine dernière, Kamel El-Taïef a disparu. "Mon frère est entre les mains de la police politique du régime et la justice est complice. Je suis inquiet", a affirmé, mardi matin 6 novembre au Monde, son frère, Slaheddine El-Taïef.

            Fin novembre, dans un entretien au Monde recueilli par téléphone, Kamel El-Taïef avait eu, pour la première fois, des mots très durs contre la "clique au pouvoir à Tunis". Sortant de plusieurs années de silence après avoir été victime d'une agression qu'il attribuait au régime, l'homme d'affaires que l'on surnommait naguère à Tunis "le vice-président", avait dénoncé (Le Monde du 30 octobre) la "mafia liée à la famille du chef de l'Etat qui dirige le pays", et le président Ben Ali "qui laisse faire". "Les Tunisiens sont mécontents du manque de liberté. Le développement de la corruption les scandalise", accusait-il. Ce numéro du Monde avait été censuré en Tunisie, tandis qu'une campagne de presse était lancée dans la presse locale contre M. El-! Taïef.

            Une riposte officielle a suivi. De retour d'un bref séjour en France, M. El-Taïef a été convoqué par la police lundi 5 novembre et déféré devant la justice. "Plusieurs dizaines de policiers en civil avaient investi le palais de justice de Tunis", raconte son frère.

            Quelques heures plus tard, la famille de Kamel El-Taïef perdait sa trace. Officiellement, selon la police, l'ancien allié du chef de l'Etat aurait été libéré. Mais il n'a pas reparu à son domicile et, aux yeux de sa famille, son enlèvement par la police politique du régime en milieu d'après-midi ne fait aucun doute.

            Hasard du calendrier, "l'affaire El-Taïef" intervient alors que le pays tout entier est invité à célébrer mercredi le 14e anniversaire de l'arrivée au pouvoir du président Ben Ali. C'est en effet le 7 novembre 1987 que l'ancien premier ministre de Habib Bourguiba s'emparait du pouvoir au terme d'un "coup d'Etat médical". A l'époque, ce changement à la tête de l'Etat - sans effusion de sang - avait été accueilli avec soulagement par une majorité de l'opinion publique inquiète des jeux de pouvoir autour d'un président - à vie - devenu sénile sur fond de montée de l'islamisme politique.

            Quatorze ans plus tard, le président Ben Ali est toujours en place avec un bilan pour le moins mitigé. Il est globalement positif du point de vue économique, et la Tunisie affiche des performances supérieures à celles des autres pays du Maghreb. En revanche, la démocratie recule et la Tunisie, au grand dam de ses partenaires européens, est régulièrement la cible des associations internationales de défense des droits de l'homme.

            SURVEILLANCE DES OPPOSANTS

            Après avoir décapité le mouvement islamiste, le régime, s'appuyant sur un appareil policier hypertrophié, s'est retourné contre ses anciens alliés laïques qu'il a jetés en prison ou contraints à l'exil. Les opposants qui restent en liberté font l'objet d'une surveillance constante ; la création de partis politiques se heurte à des obstacles administratifs insurmontables et toute contestation du pouvoir en place est interdite dans les faits.

            A la veille de la célébration du "7 novembre" - date du "changement", selon la terminologie officielle -, se pose la question d'un nouveau mandat pour le chef de l'Etat. La Constitution interdit au président Ben Ali, 65 ans, de solliciter un quatrième mandat en 2004, date de la prochaine élection. Mais ce verrou pourrait bien sauter à la faveur d'une modification constitutionnelle que chacun évoque à Tunis.

            Lors de son congrès en septembre, le parti du président, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, formation membre de l'Internationale socialiste) a officiellement désigné le chef de l'Etat comme son candidat officiel. Depuis, la presse - totalement contrôlée - a pris le relais et ne cesse de publier des appels au chef de l'Etat pour qu'il réponde favorablement aux appels venus de la Tunisie profonde. Les associations ne sont pas en reste. Des journalistes aux clubs de football, les "suppliques" au président se succèdent. Elles ont toutes chances d'être entendues.

            Même si mercredi, à l'occasion de l'anniversaire du 7 novembre, le président Ben Ali n'évoque pas le sujet d'un quatrième mandat, pour la majorité des Tunisiens, il ne fait guère de doute que le président se succédera à lui-même en 2004.

            Jean-Pierre Tuquoi

              


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