[discussions] Contribution de camarades de l'UNEF PX
Posté par Karel Yon le 14/6.
Voici le point de vue d'un certain nombre de camarades de l'UNEF PX sur
les débats de ce forum...
NOUS ETIONS, NOUS SOMMES, NOUS SERONS
L'Unef ça fait longtemps que
ce n'est pas le pays des schtroumphfs !
Qui s'étonne des manoeuvres bureaucratiques de la direction de l'Unef ?
Qui s'étonne que comme pour la Mnef, des listes communes avec l'Unef-Id
ne soient pas discutées par les militants de l'Unef ? En tout cas pas
nous ! Pas nous car comme l'avait montré le congrès de Pantin, en ce qui
concerne la démocratie dans l'Unef : il y a beaucoup de croyants mais
peu de pratiquants. C'est pourquoi nous avions été quelques délégués à
quitter la salle du congrès en refusant de prendre part à l'élection
d'un Bureau National dont nous savions pertinemment qu'il ne nous
représenterait pas. Nous refusions de participer à cette mascarade de
votes alors que les débats n'avaient pas réellement eu lieu, tout en
affirmant que nous restions à l'unef pour y construire des équipes
syndicales de lutte à la base.
Notre écoeurement ne doit pas
nous aveugler !
Nous sommes beaucoup à être écoeurés par les pratiques peu
démocratiques, et c'est un euphémisme, du BN, pour autant peut-on
évacuer la question qui se pose à nous aujourd'hui ? Peut-on évacuer,
alors que seulement 1% des étudiants se syndiquent, la question de la
refondation du mouvement étudiant ? Pour nous la réponse est simple...
c'est non et ce fut le sens de notre vote au CN de l'Unef du 3 et 4
juin.
Non car nous nous refusons de croire que tous les adhérents de l'Unef-id
ne sont que des petites graines de bureaucrates à la botte du
gouvernement de la gauche plurielle… il y a comme chez nous des
militants honnêtes voir des camarades qui y défendent un projet syndical
proche du nôtre (d'anciens camarades qui menaient des combats avec nous
dans l'Unef s'y retrouvent d'ailleurs, c'est le cas à Nancy, Strasbourg,
Montpellier…).
Non car nous n'avions pas d'illusions sur la direction de l'Unef. En
effet, ce serait pêcher d'angélisme que d'avoir cru que notre direction
était mieux que celle de l'Unef-id, elle était tout aussi
anti-démocratique, tout aussi peu encline aux luttes... comme toujours
nous ne pouvions compter que sur nous-mêmes.
La division n'aide pas à la construction
d'un syndicat de masse.
La question que nous devons nous poser c'est en quoi la refondation du
mouvement étudiant peut être un élément positif pour les étudiants et
plus largement pour les mobilisations à venir ? Comme nous l'affirmions
au congrès de Pantin et ce n'était pas nouveau pour nous, la perspective
d'un syndicalisme unitaire et unifié était un objectif qui méritait et
mérite d'être défendu. En effet, qui peut nier aujourd'hui le faible
taux de syndicalisation, on l'a déjà dit : il n'y a qu'un pour cent des
étudiants qui se syndique sur plus de 2 millions et demi, 10 % qui
votent en moyenne aux élections universitaires. Et il serait malhonnête
de croire qu'il suffit d'être majoritaire sur son AGE pour que le nombre
de syndiqués devienne massif. La grande masse des étudiants ne fait
malheureusement pas la différence entre l'Unef et l'Unef-id. Pour nous,
la perception par une majorité des étudiants d'un syndicalisme embourbé
dans des querelles de chapelles est un facteur d'explication du faible
taux de syndicalisation. Nous sommes effectivement à la croisée des
chemins, nous sommes effectivement devant un processus de refondation du
mouvement étudiant totalement anti-démocratique. La question qui nous
est posée c'est comment peser positivement dans ce processus.
Observer ou peser... il faut choisir !
Certains diront que c'est peine perdue, nous pensons au contraire que si
tous les syndicalistes qui défendent un syndicalisme de lutte,
démocratique, de transformation sociale se regroupent, il est possible
de peser. Qui plus est, nous avons la faiblesse de croire que notre
situation ne sera pas pire que celle qui était la nôtre dans l'Unef. Ou
bien ce serait croire que la direction de l'unef nous a été d'une
quelconque aide dans les luttes, en tout cas pas à Nanterre, ni en 95,
ni pour Bayrou, ni pour Attali ou les plans Allègre. Que risquons-nous
alors ?
Que risquons nous ?
Plusieurs camarades craignent la disparition d'un syndicalisme de lutte
et l'avènement d'un syndicalisme co-gestionnaire... mais de grâce quand
est-ce que la direction de l'Unef a joué le rôle du premier ?
N'avons-nous pas dû nous débrouiller tout seuls ? Ie BN a rarement été
un soutien pour la construction des mobilisations ! Et en terme
démocratique la liste des passages en force ne date pas de ce dernier
CN. Non vraiment, une fois de plus, nous devrons compter que sur
nous-mêmes... mais cette fois-ci dans une organisation qui fait 43% des
voix, cette fois-ci dans une nouvelle organisation qui serait capable de
structurer massivement le milieu étudiant et non pas les malheureux
0,01%. En définitive, une organisation qui pourrait être une véritable
référence sur les Universités capable d'imposer un rapport de force.
Un syndicat c'est une AG permanente !
De quoi avons-nous peur ? Lorsque nous sommes en mobilisation, quel est
notre objectif ? Il s'agit bien de regrouper l'ensemble des étudiants
dans une même salle ! Nous savons tous que le meilleur moyen de faire
péter une mobilisation c'est de développer des Assemblées Générales
concurrentes ! Les Assemblées Générales sont bien là pour regrouper et
imposer un rapport de force, pour faire grandir la mobilisation, elles
servent d'auto-organisation et de thermomètre aux luttes. Avons-nous
dans ces conditions peur de la contradiction ? Non, car nous pensons que
ce que nous racontons est suffisamment juste pour que ce soit
compréhensible et repris par l'ensemble des étudiants mobilisés. Non,
car nous savons que la meilleure garantie pour que la mobilisation aille
le plus loin c'est d'éviter de faire exploser ce cadre commun... Et bien
pour nous la même logique doit s'appliquer au syndicat. En effet, pour
nous, le syndicat c'est une AG permanente ! La seule différence c'est
que le syndicat agit, quotidiennement, en dehors de période de
mobilisation.
C’est pourquoi, nous étions, nous sommes et nous serons pour défendre
l'idée d'un syndicalisme unitaire et unifié. Notre but étant bien celui
d'unifier, comme dans les luttes, I'ensemble du milieu étudiant. On ne
nous fera pas porter la responsabilité de ne pas avoir fait tout ce qui
est possible pour peser positivement dans ce processus (cf. l'appel de
la TUD de l'Unef-id que nous avons signé). En effet, nous ne porterons
pas la responsabilité du sectarisme. Car nous ne croyons pas à un "
pseudo passé glorieux " de l'Unef et par conséquent à un " pseudo passé
glorieux " de sa direction.
C'est dans ce sens que nous avons voté pour le rapport présenté par le
Bureau national. Cependant, nous avons demandé un vote dissocié qui nous
a été refusé sur la question des listes communes au CNESER. Nous
voulions nous abstenir sur cette question, trouvant scandaleuse la façon
dont le débat avait été porté ou plutôt non porté auprès des militants
de l'Unef. Sans parler du manque, total, de discussion sur le programme
que pouvaient défendre ces différentes listes. Mais devant le refus du
BN de dissocier les points du rapport de Cuckierman nous avons voté
pour, car l'idée d'un congrès de l'Unef en octobre qui discute de la
refondation du mouvement étudiant dans la perspective d'un congrès de
rassemblement nous semble être un enjeu important.
Les militants combatifs doivent se rencontrer.
Nous devons dépasser nos divergences, nous savons tous qu'il existe des
désaccords entre nous, mais ce qui nous rassemble, conception de la
démocratie dans les luttes et des réponses à apporter aux plans de
privatisation de l'Université, est plus important que ce qui nous
divise… Alors évitons les polémiques stupides qui nous caractériseraient
" d'AGE fantôme " : c'est insulter les camarades qui construisent
quotidiennement le syndicat, qui convoquent des AG sur la privatisation
de l'université, qui se battent avec les étudiants étrangers, qui se
prennent en " pleine gueule " la répression de l'administration ou pire
une camarade mise en garde à vue lors des événements de Saint-Denis pour
la régularisation des étudiants étrangers...
Aujourd'hui il est important de se rencontrer, plusieurs dates sont
avancées, pour ce qui nous concerne nous sommes prêts à y participer
encore faut-il nous y inviter. Nous proposons même une réunion fin juin
à début juillet à Paris. Il nous semble important d'y discuter de notre
projet syndical, du matériel que nous pourrions sortir en commun. De
préparer le congrès extraordinaire de l'Unef qui est prévu fin octobre
ainsi que de discuter de nos perspectives syndicales.
En espérant susciter des réactions, n'oublions pas de ne pas reproduire
chez nous ce que nous avons si longtemps reproché au BN.
Julien Dutripon (secrétaire à l’organisation de l’unef Paris X),
Marie Quinot (membre du Bureau d’AGE de l’unef Paris X),
Gaël Quirante…
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