Décembre 1999 Numéro 2
Notre mammouth aurait il pris quelques rondeurs ? Sûrement car un peu partout nous assistons à divers changements. En effet, le poor lonesone cow-boy du premier cycle a réveillé certains sur les (dures?) réalités du monde moderne. Les sciences et la technique sont en perpétuelle évolution, et nous nous trouvons sans doute à quelques minuscules fractions de seconde après ce big-bang technologiquo-culturel. Notre école, dont la fonction est de nous préparer et nous guider afin de réussir notre lancement dans la vie active, se doit de suivre, ou mieux, de précéder les courants de notre époque. Soyons toutefois vigilants à la portée de ces changements et participons nous aussi a l'édifice en apportant notre pierre (que ce soit un semi-remorque de parpaing ou une pincée de sable) car beaucoup de projets sont encore dans les tiroirs comme la réforme STI (ancien bac F) , Amerinsa, le système de classement premier cycle Notre attention, souvent égoïstement focalisée sur notre sortie, doit se porter sur les suivants afin d'améliorer les choses, non seulement pour nous, mais aussi pour les générations futures.
Le jeudi 25 novembre fut un jour qui restera comme l'une des
dates clés de cette année scolaire 1999/2000. Alors
que Mr Fleischmann exposait sa énième réforme,
48.6% d'entre-nous décidèrent de se rendre aux urnes
pour élire leurs représentants étudiants
et montrer ainsi leur implication dans la vie du campus.
Nous pouvons décemment parler de taux de participation
record pour cette première du Conseil des Résidences,
de loin supérieur à tout ce que nous avions pu espérer.
La représentativité de cette nouvelle structure
de la vie étudiante, avec 14 listes déposées
et plus de 1300 votants, est plus qu'assurée et nous nous
en réjouissons. Nous pouvons également observer
que la mobilisation cette faite encore plus grande lorsque plusieurs
listes étaient en concurrence : le bâtiment B a ainsi
dépassé les 55% de participation !
L'heure du travail a maintenant sonné pour nos 8 élus
et leur suppléant. Mais il ne tient qu'à vous de
les aider, les seconder ou bien même les consulter pour
quelque problème de la vie résidentielle que ce
soit. Voici les personnes que vous pouvez contacter :
- Bât. A : Sébastien Raess A530
- Bât. B : Julien Laisney B520
- Bât. C : Romain Bremeersch C701
- Bât. D : Isabelle Sembely D630
- Bât. E : Virginie Mathivet E221
- Bât. F : Cédric Léger F112
- Bât. G/J : Charlotte Rivière G224
- Bât. I : Pierre Legendre I335
Quel est leur rôle ?
Tout d'abord d'établir un Dialogue de fond avec l'administration
puis d'informer les étudiants des changements en cours
et des évolutions futures.
Diverses missions leurs sont ensuite confiées telles le
fait de s'exprimer sur la rénovations des bâtiments,
la tarification des loyers, la gestion des salles communes, ou
encore sur les charges liées aux dégradations. Il
leur reviendra enfin le droit de prendre place au sein du Conseil
de Discipline qui gérera les décisions d'exclusions.
Contexte : Suite à une nouvelle proposition de réforme
de Mr Fleischmann concernant l'enseignement au Premier Cycle,
un conseil de Département devait se tenir le jeudi 25 novembre
pour discuter du bien-fondé de certaines modifications
pédagogiques.
Ce cher Directeur du Premier cycle n'a pas semblé apprécier
l'implication dont ont fait preuve les étudiants concernant
leur formation, et il le leur a fait savoir.
Extraits :
" Vous avez parfaitement le droit de vous mettre en grève,
encore faut-il que vos revendications existent et que j'en sois
informé, ce qui n'a pas été le cas ".
" Les élèves de 2ème année se
sont désintéressés de ce conseil lorsqu'il
a fallu y élire des représentants. "
" Le monde qui vous entoure est en évolution permanente
et tous les jours, vous constatez des changements,
,L'INSA
continue à s'adapter en permanence,
,GPM est devenu
SGM, GEN a aussi changé de nom "
" Vous ne vous rendez pas compte que vous êtes dans
un système de formation concurrentiel "
" L'informatique,
, nécessite un volume horaire
décent "
" Il faut inverser le nombre d'heures d'OMP et des mathématiques
! "
" Je propose de diminuer le nombre d'heures de TD de construction,
,
la plupart des autres disciplines se plaignent du temps,
,que
les élèves consacrent au projet "
" Je propose de,
, permettre les innovations depuis
la direction du Département "
De part la lecture de ces extraits, qui illustrent assez bien
le ton donné à la lettre, il convient de se demander
si Mr Fleischmann n'a pas été tenté d'accaparer
la rubrique des potins de l'Insatiable.
Plus sérieusement cette lettre est tout simplement honteuse
et inadmissible de la part d'un Directeur de Département.
Cet article hautain est un monceau de mauvaise foi, de mensonges
et d'arguments souffreteux.
Notre réponse :
Tout d'abord, Monsieur, il me ferait plaisir que vous n'inversiez
pas les rôles : c'est vous et vous seul qui avez pris soin
de ne pas divulguer votre projet pour mieux pouvoir le faire accepter
dans l'urgence par le Conseil de Département. Ne demandez
pas dès lors aux étudiants de s'exprimer sur un
sujet dont par la force des choses ils ne peuvent rien savoir.
La base du mécontentement est votre obstination à
vouloir imposer des idées qui ne sont que vôtres
et à ne pas respecter les personnes qui vous entourent.
D'autre part je souhaiterais vous rappeler qu'il n'est nullement
interdit, jusqu'à preuve du contraire, de se mettre en
" grève " un jeudi après-midi (et oui,
même à l'INSA les jours de congé existent)
, si ce n'est pour prouver son mécontentement envers un
Directeur aux méthodes quelques peu expéditives
(c'est vrai quoi, dans ce " système de formation concurrentiel
", les étudiants auraient été bien mieux
chez eux à chiader plutôt qu'à manifester
!).
En effet, il est bien beau de se dire " prêt à
recevoir tout élève qui souhaite s'entretenir avec
moi sur ce sujet ", mais lorsque l'on apprend que vous avez
rédigé cette lettre dans le dos des élus
de 1ère année préposés à la
rédaction de celle-ci, (alors, toujours tenté pour
vous représenter l'année prochaine les élus
?), nous avons un peu de mal à nous sentir en démocratie.
A moins que vous n'ayez déjà voulu mettre en pratique
votre système d' " innovations depuis la direction
du Département ".
Mais les élèves ne sont pas les seules personnes
que vous avez leurré : les profs se sont investis pour
faire bouger les choses, créer des commissions, monter
des projets. Pourquoi dès lors, n'en faire qu'à
votre guise et augmenter le volume horaire d'amphis réputés
pour avoir un taux d'absentéisme record (c'est pas parce
que l'on est prof d'if que tout le monde aime ça, ou que
la matière est bien enseignée
), au détriment
d'un projet de construction qui lui, motiverait trop les étudiants
?
Vous vous narguez d'" être à la tête des
innovations dans le monde des écoles d'ingénieur
" mais comment expliquez-vous alors que l'on mette de côté
un projet méca, spécificité de l'INSA, et
copié aujourd'hui par tant d'écoles d'ingénieurs
?
Nous comprenons mieux le but de cette manuvre consistant
à tendre vers un enseignement d'une classe préparatoire
classique lorsque les chiffres officiels annoncent une augmentation
du nombre de candidatures pour intégrer l'INSA de 5% (en
chute de 10% en classe prépa), et donc d'une élévation
du niveau des élèves (93% de Mention B ou TB en
1ère année).
Aujourd'hui, en France, 15% des étudiants sont boursiers,
35% travaillent pour financer leurs études, soit près
de 700.000. Il existe de plus un énorme fossé budgétaire
entre les étudiants bénéficiant des bourses
et ceux qui n'en bénéficient pas, mais restant aux
limites des critères d'attribution. Ce constat est suffisant
pour mettre en cause le système actuel de l'aide sociale.
En travaillant l'été, l'étudiant boursier
croit pouvoir améliorer son quotidien. Mais quelle n'est
pas sa surprise, lorsque, ayant déclaré son salaire
sur la feuille d'imposition de ses parents, il apprend que ses
revenus, cumulés à ceux de ces derniers dépassent
le plafond des bourses. Non seulement l'étudiant ne bénéficie
plus des bourses, mais il doit en plus payer les frais d'inscription
et de Sécurité Sociale. L'impact est important et
cette situation intolérable.
Les syndicats étudiants ont réussi à obtenir
le maintient des bourses en cas de redoublement et la mise en
place d'un nouvel échelon boursier , le niveau zéro
: celui-ci ne permet pas l'obtention d'une aide financière
mais exonère tout de même l'étudiant des droits
d'inscription et des frais de scolarité. Cette dernière
mesure concernait 30.000 d'entre-vous en cette rentrée
1999.
Aujourd'hui, 2 points de vue s'opposent :
- L'UNEF-ID demande la mise en place " d'allocations d'études
". Ce système permettrait à tous les étudiants
de bénéficier d'une aide de l'Etat afin d'aller
vers l'autonomie des étudiants. Or il apparaît qu'un
étudiant a besoin de 3.500 à 4.000F/mois pour être
totalement indépendant (logement , nourriture, vêtements,
fournitures scolaires, transport,
). Ceci représenterait
dans le meilleur des cas pas moins de 7.7 milliards de francs
à dégager d'un budget de l'enseignement supérieur
qui ne s'élève qu'à 52 milliards pour l'année
2000 !
Alors que ces allocations peuvent paraître comme égalitaires,
puisque tout le monde en bénéficiera, c'est en réalité
une véritable injustice sociale. Les critères sociaux
n'étant pas pris en compte, il n'y aura aucune différence
entre un étudiant qui n'est pas aidé par ses parents
et un autre dont les parents auront les moyens financiers d'intervenir
dans sa scolarité.
- Cette situation est-elle envisageable ? L'UNEF ne le pense pas,
et bien qu'en accord sur le principe (autonomie des étudiants),
nous pensons que la priorité est aujourd'hui l'aide aux
étudiants en situation financière difficile. C'est
pourquoi nous revendiquons une augmentation du nombre des bourses
allouées (passage de 15 à 35%) ainsi qu'une révision
du barème d'attribution de celles-ci. Ces objectifs, déjà
considérés comme ambitieux, devraient pouvoir engendrer
une diminution du salariat étudiant.
Mercredi 24 novembre : La moitié des cours sautent,
motif ? Grève des enseignants scientifiques, pourquoi ?
Eh bien, ils ne veulent pas de la réforme de l'enseignement
qui va être votée la semaine prochaine. Une réforme
? Ben oui, le nombre d'heures va être diminué, par
exemple, le 1/6° va disparaître. Certes
Jeudi 25 : AG des profs le matin - malheureusement j'ai des cours
- pour les infos, on repassera ! L'après midi, raffut de
tous les diables devant le 1er cycle, alarme incendie déclenchée
- But : gêner le conseil de département du premier
cycle qui doit voter la réforme !
Vendredi 26 : Enfin une AG à laquelle je peux assister.
Selon les profs, le 1/6° va être supprimé et
les heures redistribuées. Apparemment, le plus gros problème,
c'est que personne n'a été consulté, ni les
profs, ni les étudiants, qui sont après tout les
premiers concernés, n'ont donné leur avis !
Mardi 30 : L'administration se réveille : nous avons du
courrier. Enfin des infos accessibles à tous. Quoique
La lettre commence par des engueulades puis nous assomme de chiffres
pas toujours très clairs.
Dimanche 5 : La fièvre est retombée. On ne parle
plus de rien, comme si tout avait déjà été
oublié !
Après tout ça, je n'ai qu'une question. L'INSA veut
faire de nous des ingénieurs-citoyens, mais quelle signification
cette expression a-t-elle pour l'administration ? Pour moi, un
citoyen est quelqu'un qui s'investit dans la vie de la cité.
Pour cela, il faut avoir des infos, chose qui laisse beaucoup
à désirer sur ce campus
D'autre part, quand on s'insurge contre un événement,
qui, pensons-nous, ne nous apportera rien de bon, on se fait taper
sur les doigts et on nous dit en gros " bossez et restez
tranquilles " !
Mais où donc se trouve la citoyenneté dans tout
ça ?
Contrats Etat/Région/INSA :
Depuis une dizaine d'années, l'INSA passe avec l'état
des contrats quadriennaux. Celui qui est en cours, 99/2002, a
été adressé l'année passée
au ministère et est revenu cette année avec des
réponses sur les demandes de subventions.
En parallèle, le financement de l'INSA rentre dans les
négociations du contrat de plan Etat/ Région Rhône-Alpes.
Ce contrat a été négocié sur 2000/2006.
Dans le cadre de ce dernier, l'INSA bénéficie d'une
subvention de 177 millions de francs, plus éventuellement
20 MF, répartie comme suit :
- 67 MF pour la future médiathèque
- 50MF pour le département Télécom et le
pôle IF-GE
- 60MF pour la rénovation du Premier Cycle (raser les branches
du peigne) et du pôle matériaux.
- Les 20MF supplémentaires iront à l'environnement
et l'aménagement du campus.
La demande de subvention proposée pour rénover le
C et D n'a pas été retenue, la Direction de l'INSA
préfère, sur le court terme, rénover les
bâtiments de cours plutôt que les résidences.
Budget :
Le budget a été rapidement présenté,
alors que les documents n'avaient été remis que
le jour même aux membres du CE ! Un point a été
particulièrement abordé, en lien avec le mouvement
d'humeur du premier cycle : le nombre d'heures d'enseignement
allouées par le ministère sont insuffisantes. Alors
qu'il y a un déficit d'enseignants-chercheurs estimé,
en nombre, à 60 par le ministère et 250 par les
enseignants, le nombre de postes débloqués pour
l'année 2000 est de
3 ! ! ! C'est pour cette raison
que de nombreux cours sont assurés par des personnes non
titulaires, des vacataires, comme en maths au premier cycle (Pour
information, il y a aujourd'hui 612 enseignants-chercheurs sur
l'INSA). Bien que l'INSA soit mieux doté que les universités,
il y a encore de nombreux manques.
Un point a été fait sur l'insertion des docteurs INSA (bac +8). A contrario des nombreux préjugés, les docteurs s'insèrent sans difficulté dans la vie active, dont plus de la moitié dans les entreprises.
Les étudiants ont enfin désiré qu'un point soit fait sur le mouvement du premier cycle, avec des informations et des explications demandées au directeur de l'INSA. La discussion a peu duré, M. Rochat semblant très embarrassé et affirmant n'avoir pas connaissance de la lettre de M. Fleischmann adressée aux étudiants.
Le prochain CE est fixé au 13 janvier 2000, avec comme
ordre du jour :
- information sur les filières qui ouvriront leurs portes
à la rentré 2001 : Amérinsa et STI
- la communication interne à l'INSA (CQFD,
)
- l'évaluation des étudiants.