UNEF

Le compte-rendu ( tr¸s contestable) du "congr¸s" d'Orsay donnˇ par la "direction"
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RAPPORT INTRODUCTIF (Karine DELPAS)
(NDLR: ce rapport fait partie des nombreux points qu'on a oubliˇ de soumettre au vote)

Nous vivons une époque inédite à bien des égards.

L'accélération sans précédent dans l'histoire de la progression des connaissances, des découvertes scientifiques ouvre aujourd'hui la voie à une révolution technologique et informationnelle dont les conséquences profondes affectent tous les domaines de la vie humaine.

On assiste au "début d'une nouvelle révolution technologique de même ampleur que la révolution industrielle du 19è siècle, voire davantage", puisque "alors que la révolution industrielle avait un caractère très cloisonné, inaugurant une coupure entre le monde du travail et le monde domestique, la révolution informationnelle est partout, touchant toutes les activités humaines".

Travail, loisirs, citoyenneté …: cette révolution technologique et informationnelle transforme le contenu de chaque activité en même temps qu'elle en modifie l'approche.

Travail d'abord, où l'essor d'activités nouvelles liées à cette révolution appelle la création de métiers tout aussi nouveaux : au regard des progrès considérables qu'induisent l'utilisation des nouvelles technologies dans la production de biens, de services et de savoir, dans la transmission et la circulation des informations, aucun secteur d'activité ne peut en rester à l'écart, et partout se fait sentir le besoin de travailleurs qualifiés pour développer ces nouveaux outils, les intégrer à chaque activité, en tirer toutes les potentialités, former le reste des salariés à leur utilisation…

Travail encore, où chaque métier, chaque profession est appelée à être redéfinie jusque dans son contenu et dans ses formes sous l'effet de la prise en compte des acquis les plus récents des connaissances et des techniques.

Beaucoup de métiers ne s'exerçaient pas de la même manière, il y a un siècle qu'il y a 10 ans, beaucoup de métiers ne s'exercent plus de la même manière aujourd'hui qu'il y a 10 ans. Le développement fulgurant des connaissances rend le travail de plus en plus complexe, avec le maniement d'outils de plus en plus sophistiqués, et la place grandissante de la part intellectuelle dans l'accomplissement de chaque tâche tend à gommer la séparation entre tâche dite d'exécution et tâche dite de responsabilité.

Loisirs ensuite, en désignant "par extension" en quelque sorte sous ce terme toutes les activités "hors travail".

Avec l'apparition du multimédia jusque dans les maisons, la révolution informationnelle bouleverse aussi bien le contenu et la notion même de "loisirs" que les comportements et les besoins qui s'expriment à son égard.

Diversification des moyens à la culture, rapidité de propagation des œuvres, interactivité croissante avec l'extension du nombre de connectés à Internet, créent des possibilités encore jamais vues de s'adonner aux activités de détente et de culture depuis n'importe quel lieu, à n'importe quel moment.

L'utilisation de ces nouveaux outils dessine l'émergence d'une sociabilité nouvelle, faites d'accès à l'information, d'échanges, et de dialogues qui ignorent les distances. L'accélération du mouvement des connaissances appelle aussi inévitablement une mutation des formes et des contenus de formation.

La hausse générale des qualifications requises pour exercer n'importe quel type d'activité, professionnelles ou non , pose des questions nouvelles quant à l'accès à la formation, à sa durée, et à sa fréquence durant la vie d'un individu. Au regard des évolutions en cours, l'accès ou non à la connaissance va déterminer de façon grandissante la place et le rôle des hommes dans la société.

Dans ce contexte la formation initiale doit restée un moment privilégié de la construction de sa vie. Certains argumentant que la formation tout au long de la vie voudrait réduire le temps et la qualité de la formation initiale. Ce serait là un recul de civilisation, pronée notamment par le MEDEF et prenant forme dans le "marché mondial de l'éducation".

Nous pensons que la période, que nous vivons, appelle à un bouleversement en profondeur de l'enseignement supérieur, qui permet à chaque étudiants d'acquérir les outils nécessaires à son insertion professionnelle, de maîtriser sa formation dans son contenu et dans le temps.

De même la progression des connaissances et la révolution informationnelle, en exigeant de la part de chacun des connaissances sans cesse plus élevées et toujours renouvelées pour la maîtriser, rend du même coup de plus en plus crédible et nécessaire l'idée d'un partage des pouvoirs entre tous comme condition indispensable à la poursuite du développement des sociétés. L'aspiration montante à ce que, dans un monde sans cesse plus complexe, la prise de décision ne soit plus réservée à un petit groupe d'experts mais soit le fruit d'une élaboration collective, appelle à la construction d'une nouvelle citoyenneté.

De fait l'accès aux savoir permet d'obtenir un diplôme qualifiant dans le monde du travail, il induit le développement de nouveaux droits pour les étudiants.

L'appel des étudiants en économie illustre bien cette volonté qu'ont les étudiants aujourd'hui d'intervenir dans le contenu de leur formation.

Dans une filière où les mathématiques sont instrumentalisées au profit de la pensée unique et de la sélection, les étudiants ont bousculé l'ordre établi. A ce jour une réforme est réfléchie pour repenser les programmes, portons ce débat publiquement dans nos universités.

Dans un monde en perpétuelle évolution, où le niveau des qualifications requises sur le marché du travail est sans cesse croissant, il est impératif de garantir à chaque individu les moyens lui permettant d'accéder à la formation de son choix et de la poursuivre dans de bonne conditions. Or, dans la situation actuelle, sur 700 000 jeunes qui sortent chaque année d'une formation initiale, seuls 273 000 obtiennent une formation de l'enseignement supérieur, cette proportion chutant à 170 000 pour ceux qui accèdent au niveau bac+5. D'où provient cette inadéquation entre l'exigence croissante de qualification et le faible nombre de ceux qui aboutissent à un niveau élevé de connaissances?

La massification de l'accès à l'enseignement supérieur dans les dernières décennies n'a pas pour autant effacé les inégalités sociales, que l'on retrouve notamment dans la diversité des cursus universitaires. En effet, un contexte familiale modeste incite de nombreux jeunes à choisir des filières courtes, afin de limiter dans le temps la charge supportée par leur parents, révisant parfois à la baisse leurs ambitions professionnelles. Par ailleurs, la situation de précarité à laquelle est confrontée une majorité d'étudiants compromet sérieusement leurs chances de réussite. Ainsi 40% d'étudiants sont contraints de se salarier au détriment de leur formation. Les causes de l'échec sont aussi à rechercher là.

Si l'accès à l'enseignement supérieur n'est désormais plus un privilège, de nombreuses inégalités subsistent néanmoins. Pour beaucoup d'étudiants, les études demeurent une période d'extrême précarité. La définition d'un statu de l'étudiant œuvrant dans le sens d'une plus grande justice sociale est une condition nécessaire du libre accès à une formation universitaire.

Relever ce défi permettre que tous les étudiants puissent suivre leurs études en dehors de toute précarité : c'est là l'un des défis de la démocratisation du service public d'enseignement supérieur, c'est une condition de sa modernisation.

Si des défis existent pour l'université, il traversent l'ensemble du monde de l'éducation. C'est le refus d'entendre ces exigences qui a fait chuter Allègre.

Si un nouveau ministre a été nommé, peu de choses ont changé. En effet, J. Lang n'a pas annoncé de changement radical de son prédécesseur sur les réformes en cours.

De fait, un effort budgétaire a été consenti pour cette année universitaire : 600 postes d'enseignants chercheurs et de 1000 postes d'IATOS devraient être crées, des fonds devraient être dégagés pour la recherche, le plan social étudiant, la sécurité des locaux…

Cependant cet effort demeure en dessous des besoins, en dessous des moyens nécessaires pour faire reculer véritablement les inégalités et le taux d'échec qui atteint, en premier cycle, le taux alarmant de 73%. Plus que jamais, il y a besoin d'investir massivement pour l'université.

IIème partie : A l'aune de ces enjeux qu'elle sont aujourd'hui les avancées et les difficultés d’unir le mouvement étudiant.

Répondre aux enjeux et aux défis, que j’ai évoqué dans la première partie, nous pousse à réfléchir, avec ambition, à quel syndicalisme pour y répondre ? De quel mouvement étudiant avons-nous besoin afin de défendre et gagner de nouveaux droits afin de garantir la réussite de tous ?

1) L’enjeu de l’unité est celui de la réussite des luttes.

a) La force de se rassembler

La capacité des étudiants à s’unir est la condition de la réussite des luttes. Les mouvements étudiants l’ont démontré. Quand tous les syndicats mettent leur force en commun pour permettre l’intervention du plus grand nombre, c’est là que s’obtiennent les avancées les plus significatives à l’université. Du plan Devaquet au mouvement de novembre décembre 95, c’est à dire du refus de la sélection à l’exigence de plus de moyens à l’université ; c’est à chaque fois le nombre d’étudiants réunis sur des objectifs en commun qui ont permis d’imposer nos exigences à ceux qui prétendaient seuls décider de notre avenir. Mais justement quand rien de significatif n’a été gagné depuis 95, cela ne démontre-t’il pas l’incapacité du mouvement étudiant à s’unir pour gagner des avancées en dehors des périodes de mouvements ?

Le manque d’unité fait la part belle aux directions d’universités. Elles tirent parti de la division des syndicats étudiants. Les exemples abondent dans ce sens. Ainsi l’an dernier, à Orléans, à l’appel d’un syndicat, une assemblée générale s’est vue interdite par les instances de la fac. La raison avancée ? La tenue d’une AG ne se justifiait pas dans la mesure où elle n’émanait pas de l’ensemble des organisations présentes sur le Campus. Du refus d’accorder un amphi pour se réunir à l’absence de prise en considération des revendications étudiantes par les membres des CA et CEVU, les directions des facs ne jouent-elles d’un rapport de force qui leur est favorable faute d’union estudiante ? Et au bout du compte, les premiers lésés de ce bras de fer sont les étudiants.

b) La diversité est un atout formidable.

Aujourd’hui nous reprochons aux politiques universitaires de décider de l’avenir de nos formations sans nous concerter. Quand nous dénonçons les réformes successives élaborées ces dernières années, nous refusons en fait que l’enseignement supérieur soit modelé selon l’avis d’un seul homme fusse-t-il celui d’un Ministre. L’avenir de l’université ne souffre donc pas d’un trop de diversité mais bien d’un manque de prise en compte de tous les avis. L’enjeu qui est posé au mouvement étudiant est donc d’aider à ce que s’exprime cette diversité et ce, à tous les niveaux. Dès lors pourquoi aurions nous peur, dans la manière même de construire notre syndicat, de laisser toute la place à cette diversité d’avis. J’entends, en premier lieu, par avis, la place prépondérante que nous voulons accorder aux étudiants afin qu’ils décident de bout en bout de tout ce qui les concerne à l’université. Mais aussi de l'intervention d’autres syndicats, d’associations nationales ou locales, culturelles, sportives et autres, qui, à partir de leur spécificité, travaillent à bousculer la donne à l’université. Il s’agit donc de construire un mouvement étudiant à l’image de ce qu’il entend faire valoir : faire de la diversité le moteur de la construction d’une autre université

2) Des difficultés à ne pas sous estimer

a) Des différences à mettre en débat

S’atteler à cette construction c’est bien ce que nous nous sommes proposé de faire à l’issue du congrès de Pantin. Nous y avons décidés d’œuvrer au rassemblement du mouvement étudiant. Non un rassemblement qui nie la singularité de chaque individu, mais au contraire un mouvement qui donne plus de force à chacun afin de faire valoir ses propres exigences, de mener à bien nos différentes batailles ou projets. C’est bien cette conception du rassemblement qui forge l’identité de l’UNEF. Mais c’est bien parce que celle-ci nous est propre, que nous n’ignorons pas que tous ceux avec qui nous entendons travailler à ce rassemblement ne la partage pas forcement sur tous les points. On le voit bien dans les expériences ou les initiatives menées en commun tant au plan local que national. Les divisions qui ont nuit au syndicalisme étudiant durant trois décennies ne s’effacent certes pas en un jour. Des différences d’approches dans la manière de mener les batailles, d’y associer les étudiants, font débats entre les organisations partie prenante du processus. Devons nous estimer ces différences insurmontables, au risque d’en rabattre sur nos ambition de rassembler pour gagner, ou au contraire, devons nous les considérer comme faisant partie intégrante de cette diversité dont nous faisons une richesse. S’accaparer cette dernière option implique de notre part non pas d’en rester au constat de ce qui nous sépare, mais plutôt d’en faire un élément à part entière du débat à venir avec tous, sur les attentes auxquelles doit répondre le syndicalisme.

b)Sortir du débat à huis-clos

C’est bien la l’enjeu qui nous est posé : savoir proposer à un très grand nombre d’étudiants, de s’impliquer dans la construction d’une nouvelle organisation. Cela exige de notre part d’inventer des formes de participation qui permette à chacun de compter à chaque instant dans le débat. Ne souffre t-on pas en effet d’un trop faible nombre d’étudiant associés au processus, ce qui confine le débat entre organisations, et bride au final nos ambitions.

C) Donner un nouveau souffle au processus.

Faire le choix de la démocratie et de l’ouverture n’est pas faire celui de la facilité. Nous sentons bien le risque que le processus ne finisse par marcher sur la tête si noue ne partons pas à tout les instant des attentes de chaque étudiants.

Nous l’avons déjà dit : une simple addition des orga existantes n’apporterait rien de neuf, et ne ferait au contraire que répéter différemment les défauts actuels du mouvement étudiant. Notre ambition est toute autre: construire l’orga de tout les étudiants. Il nous faut pour cela proposer aux étudiants beaucoup plus massivement que nous ne le faisons aujourd’hui , de s’associer au processus. Et puisque c’est bien d’un processus dont il s’agit, il nous faut remettre en question sans cesse avec eux, la manière d’élaborer, de penser la nouvelle orga. Il existe des exemples locaux sur lesquels nous pouvons nous appuyer ou le regard neuf qu’apporte les étudiants dans le débat, nous aide à mieux cerner l’importance de ce processus.. Quand à paris 10, l'apport original de l'UNEF permet à chaque étudiant d'être maîtres du SOS inscription organisé avec l'UNEF id, c'est la volonté de tout décider dans la transparence qui gagne. Quand à Rennes ou à Paris 13, poser publiquement la question de s'organiser dans ce processus permet à de nombreux étudiants de se syndiquer, c'est l'ambition d'une organisation qui rassemble qui marque des points. Chacune de ces expériences comme celles à venir doivent être connues de tous et permettre des échanges d'idées d'une AGE à une autre.

III

La rénovation du syndicalisme est confrontée à plusieurs défis. Elle doit répondre aux aspirations des étudiants en terme de formation évoqués déjà dans ma première partie. En effet nous devons travailler à répondre à plusieurs problématiques: la première est de permettre a chaque étudiant d'avoir une aide sociale adaptée à ces besoins, la deuxième est de redéfinir les objectifs pédagogiques de la formation et la troisième est de permettre aux étudiants de pouvoir s'exprimer , de construire et contrôler les choix qui les concernent . La formation doit permettre à chaque individu d'acquérir des connaissances de les maîtriser, de s'épanouir et d'être un citoyen à part entière. Il en va du développement de chacun comme de celui de toute la société. Par exemple créer les conditions de former des citoyens à l'université , c'est permettre à des futurs salariés d'être pleinement citoyens.

Si les étudiants voient l'utilité des syndicats, trop peu voient l'utilité de s'y investir. Aujourd'hui les étudiants ont un rapport trop délégataire et trop consumériste aux syndicats hors il nous paraît fondamental de travailler à ce que la nouvelle organisation soit un outil pour tous les étudiants. Nous ne pouvons pas passer à coté de ce constat car notre ambition est de permettre l'intervention d'un maximum d'étudiants pour conquérir des droits nouveaux. Nous pourrons changer l'université que si nous permettons aux étudiants d'intervenir.

Nous devons donc travailler à porter un projet syndical fort et rassembleur pour l'enseignement supérieur.

La refondation s'inscrit donc dans une ambition de conquête de nouveaux droits et de citoyenneté. Elle doit constituer une étape marquante dans l'élaboration de revendications étudiantes comme dans la transformation des pratiques syndicales. Le faible taux de syndicalisation ou de participation aux élections universitaires est révélateur de ce besoin de rénovation. D'autant que sur les enjeux actuels en terme de transformation de l'enseignement supérieur des convergences se font jour. C'est aussi de ce constat que nous avons à Pantin décidé d'un parti pris: celui de la confrontations des idées et des expériences, pour ensemble faire du neuf dans le syndicalisme.

Pour autant, il ne s'agit pas de tout boucler lors de cette échéance. S'il s'agit d'une étape c'est bien pour en faire l'occasion privilégiée pour confronter les avis, faire converger les expériences, ouvrir de nouveaux chantiers pour un syndicalisme utile.

Pour cela, tout doit être discuté : des revendications concrètes aux modes de fonctionnements, jusqu'aux pratiques syndicales.

Les choses ne seront donc pas réglées à ce congrès fondateur mais il peut être un moment fort pour se doter d'un projet ambitieux pour l'enseignement supérieur et pour permettre l'intervention des étudiants sur les choix qui les concernent.

Pour cela nous devons réfléchir à tout ce qui nous semble pertinent d'y mettre en débat. Comment permettre l'intervention des étudiants à l'Université? Quelle rénovation des institutions universitaires (…) pour en faire des espaces où les exigences étudiantes constituent la priorité des discussions et des décisions prises ? Quelles propositions avancer pour construire l'Université de la réussit ? Quel rapport privilégier entre le syndicat et les étudiants ? Comment permettre à plus d'étudiants de construire et trouver leur place dans le syndicalisme ?

Sur l'ensemble de ces questions le débat ne doit pas s'arrêter à des textes d'orientation. Durant tout le processus, toute contribution thématique, qu'elle soit individuelle ou non, d'un étudiant syndiqué ou non, doit alimenter la réflexion sur la construction d'une nouvelle organisation.

Cette possibilité, c'est l'UNEF qui l'a portée lors des CLP dans un souci de décloisonner les débats et de permettre aux plus grand nombre d'être acteur de ce processus. Cette phase là, nous devons l'utiliser sans réserve car elle conditionne la possibilité pour chacun de s'exprimer à partir de ses centres d'intérêts, de ses envies et de ses propositions.

La rénovation du syndicalisme étudiant doit nous aider à ouvrir plusieurs chantiers.

Le public en formation initiale à évolué et nous devons en tenir compte pour travailler à de nouvelles pratiques syndicales. Nous devons réfléchir au fait que le nombre d'étudiants a explosé, ou au fait qu'un étudiant sur trois est salarié par exemple . De plus la formation prend une place nouvelle dans la société: en effet la formation tout au long de la vie se développe et va amener un public différent dans nos universités. L'enseignement supérieur a changé et nous devons en tenir compte.

De la même manière nous avons besoin de réfléchir sur la manière dont les étudiants s'engagent pour créer un outil syndical permettant à chacun de trouver une place originale selon ses envies, ses centres d'intérêts, ses disponibilités ou ses savoir faire .

Ce sont deux chantiers importants pour permettre à ce que les étudiants aient envie de s'engager massivement et sereinement dans le processus.

De ce point de vue, l'exemple des étudiants en économie est particulièrement intéressant. dans un premier temps ils ont réussit à s'organiser , à rassembler du monde et à avoir un écho important tout en étant complètement en dehors du cadre des syndicats. Cela doit nous faire réfléchir sur la manière dont ils ont procédés. Dans un second temps, on remarque qu'ils ont développé une structuration en réseau , ce avec l'aide d'un outil important comme Internet.

Cela doit nous pousser à réfléchir aux types de structures nécessaire pour répondre aux envies des étudiants. Si il est important d'avoir des structures au plus prés des étudiants dans les filières , il pourrait être intéressant de mettre des AGE, et des étudiants en réseau sur une question particulière. On peut imaginer que des étudiants qui ont envie d'aider des étudiants sans papiers se mettent en contact pour travailler ensemble, pour se conseiller sur les gestes à faire, et pour pousser sur la réflexion et les initiatives à prendre sur le sujet.

Sur l'ensemble de ces problématiques, nous devons donc très rapidement nous tourner plus et mieux vers les étudiants et nos adhérents.

C'est une exigence forte dans l'UNEF car elle conditionne la réussite de ce processus.

Pour cela, nous devons réfléchir lors de notre congrès aux questions importantes qui touchent et intéressent les étudiants, questions susceptibles de leur permettre de s'engager et de participer par ce biais à la construction d'un projet syndical.

Sur une série de thématique nous ne partons pas de rien en terme d'analyses et de propositions.

Je pense notamment aux exigences d'accès à l'Université qui cette année ont trouvé un écho unitaire dans le SOS inscription portant l'enjeu de société que représente aujourd'hui la formation du plus grand nombre.

Nous pourrions cibler une mise en débat de six questions avec à chaque fois la volonté d'en faire l'objet de débats publics, de rencontres, de batailles communes.

Ces questions ne sont bien évidemment pas exhaustives. Elles s'inscrivent dans la définition d'un projet ambitieux pour l'université. sur chacun d'entre elles nous avons à réfléchir à une série d'initiatives que nous pourrions mener et proposer largement à la sortie de notre congrès.

Lors de ces expériences communes nous avons des liens à tisser avec les étudiants mobilisés, ainsi qu'avec d'autres organisations, ces liens, comment les rendre durables? Comment en faire un atout pour construire un syndicat rassembleur ?

De la même manière, nous avons besoin de nous doter d'outils pour mettre les adhérents de l'UNEF dans la dynamique pour permettre à chacun de maîtriser de bout en bout et à tout moment la construction d'une nouvelle organisation.

Ca n'a pas toujours été suffisant, mais oui, aujourd'hui, il est question de notre responsabilité collective à se mettre à disposition de toutes les AGE. Oui, il est bien question de l'aide qu'apporte le Bureau National aux AGE. Je propose donc au congrès que ces mêmes membres du BN soient à disposition pour aider à établir le contact avec l'UNEF id comme avec les associations, pour aider à des batailles communes ou à la circulation des informations.. etc…N'hésitez donc pas à nous solliciter car dans la période c'est ce rôle là que l'équipe nationale doit jouer, c'est aujourd'hui et demain qu'il nous faut ensemble définir les gestes appropriés pour cela.

Le débat, l'UNEF le veut riche et poussé jusqu'au bout sur l'ensemble des questions. Le congrès fondateur doit relever le défi d'un syndicalisme rénové, à l'image de ce que sont dans leur diversité plus de deux millions d'étudiants.

C'est pourquoi nous voulons doter cette nouvelle organisation, d'une charte du syndicalisme étudiant, porteuse de l'exigence de conquête de nouveaux droits, porteuse de l'ambition d'être citoyens à part à entière, porteuse enfin de la construction d'un syndicat utile et respectueux de la diversité des engagements.

Cette charte est à écrire et avec elle une nouvelle page du syndicalisme étudiant avec notre originalité avec les défis que nous souhaitons relever pour l'enseignement supérieur.

NOUS SOMMES LIBRES D'Y ENTRER

 

Les débats du Congrès national n'ont pu commencer qu'à 18h. La Commission de Contrôle, ayant constaté que certains délégués n'avaient aucun justificatif (quel qu'il soit) de leur statut d'étudiant, a souhaité, dans un souci de transparence soumettre au vote à l'entrée du congrès le fait que ceux-ci aient le droit de participer au congrès. Cela a été accepté par le Congrès.

1) CONSTAT SUR LA SITUATION

Dès le début du Congrès, le débat a porté sur la remise en cause du fonctionnement de l'UNEF à tous les niveaux. Celui-ci ne permet pas d'avoir un débat démocratique et qui associe largement les étudiants (idem pour celui de l'UNEF-ID), et qu'il ne correspondait plus avec la façon de s'engager des étudiants.

Le BN n'assurait plus l'information et la démocratie interne, notamment par rapport aux débats qui avaient lieu dans le CLPN ; il prenait des décisions, dans le cadre de l'orientation du Congrès de Pantin, mais il n'associait pas largement les AGE à cette prise de décisions (transparence) ; et il n'était plus à l'écoute des AGE.

Il était aussi mis en avant le fait que, dans les AGE, on avait des difficultés à associer largement les étudiants à ce processus, même s'il recevait un bon écho ; que certains n'arrivaient pas avancer avec l'UNEF-ID, voir même ne le souhaitaient pas (donc besoin de plus de travail localement).

Par conséquent le congrès fondateur a paru prématuré. On souhaitait un peu plus de temps pour discuter du projet syndical que l'on voulait construire avec l'UNEF-ID, qu'il soit élaboré d'abord dans les AGE pour converger nationalement.

En même temps, on souhaitait en discuter et l'élaborer avec les étudiants comme nous le faisions afin de redonner une certaine crédibilité au syndicalisme auprès des étudiants.

En même temps, nous constations que certaines valeurs étaient partagées par d’autres orgas, par des étudiants non organisés, ce qui pouvait servir de socle pour une charte du syndicalisme étudiant ; que devait pouvoir s'exprimer la diversité des opinions du milieu organisé mais aussi des étudiants non organisés (d'où l'idée de certains d'avancer plus vers un fonctionnement en tendances) ; que le processus proposé paraissait trop rigide (d'où l'idée que décembre ne soit pas une fin mais un moyen d'avancer).

Il y a donc besoin de faire un point sur les échecs que l'on rencontre mais aussi sur les réussites de nos pratiques.

2) QUELLE ORGANISATION MODERNE ?

Il s'agit pour nous de bien apprécier ce qui a changé tant dans la nature de l'engagement des étudiants que chez les attentes et des volontés nouvelles de transformation de l'université. A nous de faire évoluer nos pratiques syndicales dans un sens qui correspond aux nouveaux défis auxquels nous devons faire face. Beaucoup d'étudiants veulent une organisation qui érige la diversité comme valeur fondamentale, qui respecte chacun dans son engagement personnel. Pour beaucoup, cela est le gage de la réussite de nos luttes à venir. volonté d'associer l'ensemble des adhérents sur l'ensemble des décisions, des propositions...

Cette série d'analyses nous a permis de pousser le débat sur notre organisation concrète interne (CLP, réunions de filière...). Nous devons plus avoir la pratique des débats, des commissions, l'ensemble des instances (associations de filière, bureau d'AGE, collectif national, bureau national), transmettre toutes les informations dans nos pratiques et notre mode de fonctionnement à tous les niveaux. N'oublions pas que le syndicat est avant tout un outil au service des étudiants. A nous de savoir leur proposer les outils adéquates de lutte.

Cela nous a amené, tout naturellement, au débat de l'unité du mouvement étudiant. Plusieurs propositions sont remontées : création de la CGT-Etudiant, d'une confédération, d'une fédération d'associations. Mais le débat s'est largement posé sur la question du processus en cours. Chacun considère que la nouvelle organisation ne doit pas gommer les identités de chacun, mais redonner du sens, de la cohérence, permettre de peser plus fortement sur les décisions , de construire un rapport de force. A ce cours du débat, est monté l'idée de faire de décembre un moyen de se rencontrer, de confronter nos avis, nos arguments, de s'enrichir de chacun , c'est un point de départ. Nous avons tous besoin d'actions locales, de travail de terrain en commun pour confronter nos pratiques. Beaucoup de délégués ont considéré que le fondement du processus devait être transitoire pour permettre d'aller au bout, une période de batailles communes sur le campus, de définition collective des enjeux, de l'élaboration d'axes forts pour un projet universitaire par débouché sur un congrès fondateur. Est monté aussi, l'idée de CLP thématiques. Quel lien a-t-il à créer entre les différents CLP locaux, national et thématique. Les associations ne doivent pas être la caution du rassemblement, elles ont des spécificité fortes qu'elles ne doivent pas perdre.

3) PROPOSITIONS ET ELEMENTS DE DEBATS

Mise en place de CLP publics thématiques, sous forme de forums, débats

Campagne commune sur les étudiants étrangers

Des éléments à travailler pour construire un projet universitaire:

Est revenu dans le débat :

Les questions autour de l'harmonisation européenne (par le haut), le statut social de l'étudiant, la pédagogie à repenser, les stages, la recherche et les étudiants chercheurs, les postes au CAPES et la nécessité de recrutement et de formation, les spécificités de filières (mouvement Economie, Arts, STAPS...)

Sur le statut social:

Les questions de justice sociale et de refonde globale des aides

Envisager une réforme fiscale indispensable pour casser le fait que la demi part fiscale n'aide pas les plus démunis et au contraire favorise les revenus les plus élevés

Autonomie des étudiants vis à vis de leurs parents

Sur les étudiants étrangers:

Le savoir n'a pas (ou ne doit pas avoir) de frontière

Aberrations dans l'accueil des étudiants étrangers (logement, inscription, flicage, circulaire Lang-Chevennement)

Sur le mutualisme:

La santé doit être définie comme un droit

Le besoin de démocratie est important, le débat doit être entre les mains des étudiants, quand ce n'est pas le cas, toute les dérives sont possibles cf. les événements de la MNEF

Sur les étudiants handicapés:

La mise en place d'un tutorat étudiant

Les structures adaptées

Sur l'Enseignement Supérieur :

Question de la gratuité, là aussi, le côté financier peut mettre des barrière à l'inscription du plus grand nombre

Notion de service public à défendre

On est en face d'un système éducatif en échec, ou en faillite

La massification ne s'est pas accompagnée d'une démocratisation de l'ES

Besoin des plate-forme, d'un projet universitaire qui touche à toutes les questions

Les institutions sont à rénover car elles ne prennent pas en compte l'avis des étudiants, on note un déficit de démocratie

Possibilité de réfléchir à un système de référendum étudiants plus réguliers

 

4) VOTES

SAMEDI :

Vote sur l'ordre du jour

P 71 C 29 A 24 NPPV

Explication annulation des commissions

Vote bureau du congrès

P 80 C 40 A 11 NPPV 1

DIMANCHE :

Vote sur la suite à donner au processus (Déclaration)

P 96 C 48 A 7 NPPV 3

Vote contradictoire " Groupe d'Information et de Transparence " (des membres du BN et un membre par AGE) / renouvellement du bureau national

GIT 74 BN 58 A 8 NPPV 12

5) DECLARATION DU CONGRES DE L’UNEF

Le congres de l’UNEF acte la nécessité d’élargir à l’ensemble du milieu étudiant le processus de rénovation et de refondation syndical. C’est pourquoi nous proposons que les 14, 15, 16 et 17 décembre se tiennent des Etats Généraux auxquels chaque étudiant organise ou non puisse participer. Ces états généraux nous voulons qu’ils marquent une étape importante dans l’élaboration d’un projet pour l’université, de batailles communes et dans notre capacité à œuvrer à la rénovation du syndicalisme. De fait, ces EG doivent aller au bout de leur réflexion : l’élaboration de leurs revendications doit permettre de doter ce projet pour l’Université d’un outil syndical fort et moderne pour le porter. L’UNEF propose que l’ensemble des participants puissent se doter d’une coordination provisoire pour poursuivre dans une dynamique commune la construction d’une nouvelle organisation étudiante.

Les CLP qu’ils soient locaux ou nationaux doivent en toute transparence préparer les différentes échéances qu’ils s’agissent des Etats Généraux ou d’un congrès fondateur.

A cet effet, les règles démocratiques doivent être respecter et permettre à chaque étudiant de compter pour un avec une voix et un mandat.