Enseignant, un métier qui se mérite: la préparation aux concours
Les concours, c'est
difficile. C'est même de plus en plus difficile, grâce à
Messieurs Allègre et Bayrou, qui sont d'accord sur ce point comme
sur beaucoup d'autres. En deux ans, le nombre de postes offerts a baissé
de 30 %. Bayrou et Allègre sont d'accord pour penser qu'il y a trop
de profs dans les lycées et collèges ! Ce n'est pas l'impression
qu'a donnée le mouvement de ceux de Seine Saint Denis.
L'UNEF a réagi. Voici un des textes qu'elle a publié dans
Trait d'Union:
La poursuite de la baisse du nombre des postes mis
au CAPES et à l'AGREG est une agression contre l'ensemble des étudiants.
Ceux qui présentent cette année les concours apprennent à
quelques semaines des écrits que ce sera plus difficile que prévu,
et que deux milles candidats de plus resteront sans poste.
Ceux qui, en DEUG, Licence ou Maîtrise, se destinaient à l'enseignement
secondaire voient ce projet remis en cause par cette baisse continue.
Ceux qui ont d'autres projets sont indirectement concernés: moins
de postes de profs, c'est beaucoup plus de pression sur tous les autres
débouchés.
Ceux qui ont déjà réussi les concours voient leurs
conditions de travail détériorées : moins de recrutement,
c'est plus d'élèves par classe, moins de possibilités
de dédoublements, moins d'options.
Et pourtant, qui peut dire qu'il y a trop de profs dans les lycées
et collèges ? Sur l'autel de la rigueur budgétaire, M. Allègre
ne sacrifie pas seulement l'avenir de milliers d'étudiants du second
cycle: c'est la qualité de l'enseignement secondaire, condition
de l'avenir de beaucoup plus encore, qui est en cause.
C'est pourquoi c'est l'ensemble des étudiants et des enseignants
qui doivent se mobiliser pour imposer un changement de logique. Les besoins
n'ont pas changé depuis 1996: le nombre de postes aux concours aurait
dû au minimum rester le même.
C'est pourquoi l'UNEF considère cette lutte comme prioritaire. Elle
avait été à l'origine, l'an passé, de l'appel
unitaire qui avait permis une manifestation de 1500 étudiants. Nous
déplorons que la passivité d'autres organisations étudiantes
et enseignantes ait empêché cette année une réaction
unitaire. Pour notre part, nous avions pris position clairement bien avant
la publication du nombre de postes: le collectif national de l'UNEF, sur
proposition de l'UNEF Paris IV, avait exigé d'Allègre un
nombre de postes au moins égal à celui de 1996. Nous avons
travaillé depuis à informer et mobiliser les étudiants:
notre pétition a à ce jour recueilli plus de 300 signatures.
Evidemment, ce n'est pas suffisant, même si c'est par là qu'il
fallait commencer. Nous sommes donc déterminés à continuer
ce combat jusqu'à ce que le nombre de postes revienne à son
niveau normal, aux côtés de tous ceux parmi vous qui voudront
se mobiliser, avec les moyens qu'ils décideront ensemble de prendre.
Cette lutte doit continuer. Deux fois, le ministre nous a surpris
en publiant un nombre de postes en baisse à quelques semaines des
épreuves. Nous sommes décidés à ne plus nous
laisser faire. C'est pourquoi la mobilisation pour que le nombre de postes
revienne au niveau normal en 1999 doit commencer dès maintenant
et se poursuivre à la rentrée L'UNEF Paris IV lance donc
la campagne "Ecrivez à votre député". Puisqu'Allègre
refuse de nous entendre, c'est sur les parlementaires qu'il faut faire
pression. Nous demandons don à tous ceux qui se sentent concernés
par ce problème de prendre la plume. Ci dessous, un modèle
de lettre dont tu peux t'inspirer pour écrire soit au député
de ta circonscription, soit à tous les députés de
la majorité de ton département (Assemblée nationale,
126 rue de l'Université, 75007 PARIS).
Monsieur
le Député,
Je
suis étudiant(e) à Paris IV en année, filière
et envisage de préparer le CAPES de ... l'Agrégation de ...
/ et prépare cette année le CAPES de .., l'Agrégation
de ... Je souhaiterais, par cette lettre, attirer votre attention sur la
baisse continue du nombre de postes mis aux concours du CAPES et de l'Agrégation.
En janvier 1997, M. Bayrou avait provoqué la surprise et la colère
des étudiants et des enseignants en annonçant à quelques
semaines des écrits une baisse moyenne de 20 % de leur nombre. Le
Parti Socialiste, qui est aujourd'hui le principal parti de la majorité,
dans son progamme pour les dernières élections, s'était
engagé à revenir sur cette baisse et, plus généralement,
à accorder la priorité à l'Education nationale. Or,
en février 1998, M. Allègre a publié un nombre de
postes encore inférieur de 12% à celui de 1997. C'est un
mauvais coup pour les candidats. C'est un très mauvais coup pour
les lycéens présents et futurs: il ne semble pourtant pas
qu'il y ait trop de professeurs en France. Je me permets donc de vous demander
d'agir pour que le gouvernement respecte ses engagements sur ce point,
et que le nombre de postes mis aux concours en 1999 soit au moins égal
à celui de 1996.
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