Ê SEMESTRIALISATION:
l'ouragan Bayrou-Attali arrive sur Paris IV
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L'UNEF avait rŽussi ˆ empcher jusqu'ˆ prŽsent l'application de cet aspect particulirement dangereux de la rŽforme Bayrou. C'est fini: le CEVU et le CA (Conseil des ƒtudes et Conseil d'Administration) viennent de voter le passage ˆ la semestrialisation. Pas de gaietŽ de coeur: les Žlus UNEF Žtaient contre, les profs aussi (Quant ˆ l'UNEF-ID, dont nous n'avons toujours pas compris pourquoi elle Žtait pour, ses Žlus sont rarement prŽsents et jamais nombreux. Mme chose pour l'UNI, dont nous savons trs bien pourquoi elle est pour). Mais quand notre Žlu est intervenu au CA pour dire que l'UNEF soutiendrait fermement toute solution maintenant les modules sur un an, Monsieur MoliniŽ a rŽpondu que le ministre avait donnŽ l'ordre formel de semestrialiser. Cela voulait dire qu'en cas de refus il couperait les crŽdits de l'UniversitŽ. La dŽmocratie universitaire selon Allgre...
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La semestrialisation semble une mesure
technique sans grande portŽe. Au lieu d'avoir, par exemple, six
modules sur l'annŽe, avec trois heures de cours et TD par semaine,
on en a trois au premier semestre, trois au deuxime, avec six heures
par semaine. Rien de changŽ, ˆ premire vue.
Ceux qui la dŽfendent n'ont d'ailleurs
pas beaucoup d'arguments. Le principal est que "C'est comme a
partout ailleurs en Europe". Magnifique ! Mais si on regardait
plut™t les consŽquences que a a, partout o
a existe ?
ÊEn effet, au deuxime
coup d'oeil, la semestrialisation a des effets catastrophiques
1) Deux heures par semaine jusqu'en
janvier, a n'Žquivaut pas ˆ une heure jusqu'en juin.
Le temps pour assimiler, prendre du recul par rapport au cours, s'approprier
les connaissances, est deux fois moindre.
Au lieu d'Žtudier paralllement
les diffŽrents aspects d'une matire (en histoire, les quatre
pŽriodes, en franais, les diffŽrents sicles...)
on se bourre le crane successivement avec deux ou trois d'entre eux. Ce
n'est pas la mme approche !
2) Elle pose un problme
pratique: deux fois plus de sessions d'examens ! En effet, les terminaux
du premier semestre auront lieu en janvier, ˆ l'Žpoque qui
est aujourd'hui celle des partiels.
Que faire de ceux-ci ? Il y a deux solutions,
toutes deux dŽsastreuses (chaque conseil d'UFR devra trancher).
La premire est de les maintenir au milieu de chaque module, c'est
ˆ dire en novembre (un mois aprs la rentrŽe !). La
deuxime, encore pire, est de les supprimer, ce qui veut dire que
nous n'aurions plus qu'un exercice Žcrit par module au lieu de deux.
Quoi qu'en disent ceux qui nous prchent la "mŽthodologie"
(sans jamais nous dire en quoi elle pourrait consister), le seul moyen
connu d'apprendre ˆ faire des dissertations, des commentaires et
des versions, c'est d'en faire. Plus de partiel signifie plus d'occasion
de s'entrainer et de s'amŽliorer avant le terminal.
3) Elle menace plus gravement encore
tous ceux (il y en a, malheureusement) qui n'ont pas les moyens d'tre
Žtudiants ˆ plein temps. C'est le systme mme
de l'examen terminal qui est remis en cause. On pouvait, avant, travailler
ˆ plein temps toute l'annŽe et consacrer le mois de juin
aux exams. DŽsormais, il faudra en passer aussi en janvier. De plus,
le CA et le CEVU ont dŽcidŽ que les modules optionnels seraient
notŽs ˆ 100 % en contr™le continu: plus aucune possibilitŽ
de contr™le terminal donc.
ÊDe plus, la semestrialisation
ouvre la porte ˆ toute sorte d'attaques.
Contre la session de septembre.
Elle est maintenue cette annŽe: c'est une grande victoire de l'UNEF
(et, il faut le dire, de l'UNEF seule). Mais pour combien de temps ? La
logique de la semestrialisation implique sa suppression: de nombreuses
facs l'ont dŽjˆ fait. Il ne sera d'ailleurs pas Žvident
de repasser en septembre des modules sur des sujets dont nous n'aurons
plus entendu parler depuis janvier. Pour tous les partisans de la rŽforme,
une solution simple s'impose: plus de session de rattrappage, ou une deuxime
session juste aprs la premire, qui ne donne aucune chance
de faire de nouvelles rŽvisions pour se mettre ˆ niveau.
Coup dur pour tous les Žtudiants, et en particulier pour les Žtudiants
salariŽs.
Enfin cette application forcŽe
de la rŽforme Bayrou, qu'on avait pu croire un instant enterrŽe,
prŽpare la mise en oeuvre du rapport Attali, qui prŽconise
la soumission des facs aux entreprises privŽes. En cassant l'annŽe
universitaire, on ouvre la possibilitŽ de l'alternance un semestre
de cours (b‰clŽs) / un semestre de stage (sous-payŽ
et sans formation rŽelle). JuppŽ et Bayrou en avaient rvŽ,
Jospin et Allgre le ferons, si nous ne rŽagissons pas.