La réponse d'Allègre et Jospin
aux manifestations de lycéens et à nos pétitions est
tombée:
UN NOMBRE DE POSTES AU CAPES ET À L'AGREG
ENCORE EN BAISSE !
Depuis 1996, c'est une baisse de 35 % en moyenne !
Depuis trois ans, on nous répétait qu'il y avait de moins en moins de lycéens, donc de moins en moins de besoins. Ils ont été 500 000 dans les rues en octobre à dire le contraire Pour faire cesser leur mouvement et dissuader les étudiants de les rejoindre, Allègre avait annoncé des profs en plus: il en donne encore moins !
NOUS NE POUVONS PAS ACCEPTER CELA ! MOBILISONS-NOUS !
Pour la troisième année consécutive, le nombres de postes mis aux concours est en baisse. Depuis trois ans, l'UNEF est entrée en lutte sur cette question, et a mobilisé les étudiants. Cette mobilisation a été rejointe par celle des lycéens: eux non plus ne semblaient pas penser qu'il y avait trop de profs dans l'enseignement secondaire. Deux semaines apr&|grave;s, comme s'il ne s'était rien passé, Allègre annonce moins de profs (et ose ressortir l'argument de la baisse des effectifs)nbsp;! Il faut continuer et intensifier la lutte. Ce n'est pas avec des mini-manifestations que nous obtiendrons que ce soit.
L'UNEF se donne deux objectifs prioritaires
1) Informer, car, au-delà des candidats, peu nombreux sont encore
ceux qui connaissent le problème et ses enjeux réels. C'est
l'objet de ce numéro spécial, c'est le but de notre campagne
"Écrivez à vos députés" (voir ci-dessous).
2) Faire le lien entre cette question et l'ensemble des agressions contre
l'Éducation nationale et contre les étudiants qui caractérisent
cette rentrée. C'est une politique d'ensemble, qu'il faut combattre
comme telle. La question des concours doit être une des questions
centrales (voir le Trait d'Union n5). Dans
de nombreuses facs, les étudiants se mobilisent. Là est la
solution.
L'UNEF relance la campagne
"Écrivez à vos
députés"
Devant le mépris par lequel on répond à nos pétitions et à nos manifestations, l'UNEF Paris IV a décidé de continuer la lutte sous une autre forme en relançant son opération Écrivez à vos députés. Une lettre a déjà été adressée à chaque député par notre syndicat. Il faut savoir que la plupart d'entre eux ne sont au courant ni de la baisse des postes, ni de ses enjeux exacts. C'est pourquoi nous pensons que des lettres écrites par des étudiants peuvent toucher certains d'entre eux et les amener à agir sur le gouvernement. Nous te proposons donc d'écrire à titre personnel au député de ta circonscription pour l'informer de notre problème et lui demander son opinion et s'il a l'intention d'agir à ce sujet. Tu peux éventuellement t'inspirer du modèle ci-dessous.
Monsieur le Député,
Je suis étudiant(e) à Paris IV en Année, filière
et envisage de préparer le CAPES de..., l'Agrégation de...
/ et prépare cette année le CAPES de..., l'Agrégation
de.. Je m'adresse à vous parce que le ministre de l'Éducation
nationale vient de publier un nombre de postes aux concours de recrutement
de l'enseignement secondaire (CAPES et Agrégation) en baisse de
plus de six pour cent par rapport à l'année dernière.
Cette baisse vient s'ajouter à celles des deux années précédentes:
le nombre de professeurs recrutés en 1999 sera de trente-cinq pour
cent inférieur à celui de 1996. Je pensais pourtant que le
récent mouvement lycéen avait démontré qu'il
n'y avait pas un excès d'enseignants dans les lycées et collèges,
bien au contraire. Cette politique me paraît injustifiable du point
de vue de l'instruction publique. Ses effets catastrophiques pour les lycéens
n'ont pas besoin même d'être démontrés. Pour
les étudiants de Lettres, Histoire, Philosophie et Langues, elle
signifie la remise en cause de leur principal débouché. C'est
l'existence même à terme de ces filières qui peut se
trouver menacée: quel bachelier, par exemple [exemple pouvant être
modifié], sera motivé pour entreprendre des études
de philosophie avec pour débouché principal au bout de quatre
ou cinq ans, cent cinquante postes d'enseignants (90 à l'agrégation
et 60 au CAPES) ? J'aimerais connaître votre sentiment à ce
sujet, et savoir si vous envisagez d'agir pour que le gouvernement change
sa politique et la mette en accord avec les intérêts des lycéens,
des étudiants et du pays tout entier, et avec la priorité
à l'Éducation nationale qu'il revendique. Cela supposerait
que le nombre de postes mis aux concours en 1999 soit porté au moins
au niveau de 1996. Dans l'attente d'une réponse, je vous prie de
croire, monsieur le Député, à l'assurance de ma considération.
La lettre envoyée par notre
syndicat
à chaque député
Monsieur le Député,
Nous nous adressons à vous parce que le ministre de l'Éducation nationale vient de publier un nombre de postes aux concours de recrutement de l'enseignement secondaire (CAPES et Agrégation) en baisse de plus de six pour cent par rapport à l'année dernière. Cette baisse vient s'ajouter à celles des deux années précédentes: le nombre de professeurs recrutés en 1999 sera de trente-cinq pour cent inférieur à celui de 1996. Nous pensions pourtant que le récent mouvement lycéen avait démontré qu'il n'y avait pas un excès d'enseignants dans les lycées et collèges, bien au contraire. L'UNEF avait donc, en lien avec ce mouvement, fait circuler une pétition demandant que le nombre de postes revienne au moins au niveau de 1996. Cette pétition a recueilli plus de 800 signatures en Sorbonne et à l'ENS. Une motion reprenant cette demande, présentée par l'élue UNEF, a été votée par le CNESER. La réponse de Monsieur Allègre, qui vient contredire ses récentes promesses, manifeste une fois de plus son mépris des étudiants, des lycéens et des enseignants. C'est pourquoi nous choisissons de nous adresser aux membres de la représentation nationale pous leur demander si c'est en accord avec elle, ou à son insu, qu'est menée cette politique injustifiable du point de vue de l'instruction publique. Ses effets catastrophiques pour les lycéens n'ont pas besoin même d'être démontrés. Pour les étudiants de Lettres, Histoire, Philosophie et Langues, elle signifie la remise en cause de leur principal débouché. C'est l'existence même à terme de ces filières qui peut se trouver menacée: quel bachelier, par exemple, sera motivé pour entreprendre des études de philosophie avec pour débouché principal au bout de quatre ou cinq ans, cent cinquante postes d'enseignants (90 à l'agrégation et 60 au CAPES) ? Si vous désirez plus d'informations sur cette question, nous nous tenons à votre disposition. Dans l'attente d'une réponse, je vous prie de croire, monsieur, en l'expression de mes salutations distinguées.
Les chiffres depuis 1996
1996 | 1997 | 1998 | 1999 | % depuis 96 | ||
Lettres classiques | CAPES | 570 | 500 | 400 | 370 | - 35 % |
Agreg | 115 | 100 | 80 | 75 | - 35 % | |
Grammaire | Agreg | 15 | 15 | 15 | 11 | - 27 % |
Lettres modernes | CAPES | 1800 | 1395 | 1200 | 1150 | - 36 % |
Agreg | 209 | 170 | 150 | 145 | - 31 % | |
Histoire-Géo | CAPES | 1320 | 1040 | 900 | 845 | - 36 % |
Histoire | Agreg | 171 | 138 | 139 | 130 | - 24 % |
Géo | Agreg | 50 | 41 | 41 | 40 | - 20 % |
Philo | CAPES | 240 | 180 | 130 | 60 | - 75 % |
Agreg | 88 | 73 | 60 | 90 | + 2 % | |
Anglais | CAPES | 2200 | 2000 | 1700 | 1270 | - 42 % |
Agreg | 2355 | 195 | 160 | 155 | - 34 % |