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CNESER 2002: encore une occasion manquŽe
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CNESER: Bis repetita ne placent pas toujours

Comme il y a deux ans, l’élection des représentants étudiants au CNESER offrait l’occasion de faire enfin émerger au niveau national un rassemblement vraiment syndical et vraiment étudiant, clairement opposé à la privatisation de l’Université publique.

Comme il y a deux ans, cette occasion a été manquée, et le monopole de la " représentation " officielle des étudiants restera vraisemblablement à l’UNEFexID, à l’UNI et aux corpos, qui ont en commun de soutenir cette politique depuis des années.

Le système électoral, extrêmement bien verrouillé pour favoriser les sortants dociles, empêchait les organisations qui ont contesté ce monopole, la FSE, SUD, Solidarité étudiante et l’UNEF (Résistance syndicale) de présenter des candidats sans s’unir au moins partiellement.

La FSE a pris l’initiative de proposer une liste à quatre, et nous a contactés à ce sujet. Nous avons répondu par une déclaration publique fixant clairement nos conditions : que ce ne soit pas un cartel à fin uniquement électorale mais le premier pas vers une unité réelle, que la base en soit une opposition claire à la politique de casse de l’Université publique menée depuis la loi Faure.

La FSE s’est déclarée en plein accord avec ces conditions. Nos représentants et les leurs se sont donc rencontrés à Tolbiac le vendredi 14 mai, pour constater notre accord sur l’essentiel, et notre volonté commune d’avancer sur les points qui restaient encore à régler. Un texte proposé par la FSE a servi de base à cette discussion. Nous avons publié immédiatement un communiqué pour exprimer notre appréciation positive de cette rencontre, et le lendemain une dŽclaration prŽcisant notre conception de la liste et de la profession de foi

Durant le week-end ; la FSE a rencontré SUD et nous en a rendu compte : SUD exigeait une nette surreprésentation sur la liste, et se déclarait d’accord avec les grandes lignes de la profession de foi.

Entre-temps, SE a exprimé, par une lettre à la FSE, son refus de toute participation à une liste comprenant SUD. Nous l’avons déploré. Force nous est aujourd’hui de lui donner raison.

La FSE refusant de rompre avec SUD, nous l’avons suivie.

Une liste intitulée " Pour une Université publique de qualité, contre la marchandisation de l’Université " a donc été déposée au CNESER mercredi 22, comprenant neuf élus de la FSE dont la tête de liste, neuf de SUD dont le premier suppléant et le deuxième titulaire, quatre des nôtres dont le deuxième suppléant et le cinquième titulaire. (Nous avions accepté de n’avoir que deux candidats, ce que SUD exigeait, mais nos partenaires se sont aperçu au dernier moment qu’ils ne pouvaient boucler la liste sans nous en demander deux de plus).

Nous avons eu la surprise d’apprendre dimanche 26 mai au soir l’existence d un accord entre SUD et la FSE pour que l’éventuel élu démissionnât au bout d’un an pour laisser la place au deuxième. Nous avons fait connaître à nos interlocuteurs de la FSE notre indignation d’avoir été tenus dans l’ignorance, et avons rappelé notre opposition, explicitement formulée lors de notre première rencontre, à une telle formule. Ils nous ont répondu par des excuses, plaidant une erreur technique, et nous ont affirmé que ce désistement ne serait pas automatique, mais lié aux progrès de la construction unitaire prévue par la profession de foi. La question a été laissée en suspens jusqu’à l’élaboration de celle-ci, qui devait être déposée vendredi 31.

En l’absence de toute discussion à ce sujet, nous avions proposé un projet qui tentait de synthétiser le texte de base de la FSE et notre contribution. Une rencontre avec la FSE mercredi 29 a permis de constater notre accord et d’avancer vers une synthèse définitive à proposer à SUD, qui n’avait jusque là fait aucune proposition.

Nous avons reçu avec indignation dans la nuit du mercredi au jeudi une proposition de profession de foi de SUD qui reniait tous les engagements pris précédemment, tant sur la perspective unitaire que sur le refus de toutes les réformes depuis la loi Faure.

Notre représentant à la réunion de synthèse, jeudi soir, a vu avec consternation la FSE revenir sur nos positions communes pour chercher à tout prix un compromis avec SUD, ce qui s’est terminé par une capitulation sans conditions : le texte finalement déposé renonce à toute perspective d’unité et, s’il mentionne la loi Faure n’offre aucune analyse cohérente de la politique qu’elle a initiée.

Il était dès lors clair pour nous

  1. que SUD ne partageait pas et n’avait jamais partagé notre souci d’unité pour construire une alternative syndicale à la fausse représentation étudiante, ni notre volonté de mobiliser contre la politique de casse, mais n’avait cherché dans cette liste que le moyen de s’affirmer en écrasant les autres organisations, non pour combattre le système mais pour s’intégrer à ses marges, et n’avait fait les concessions indispensables au dépôt de la liste que pour les renier aussitôt
  2. que la FSE, dont les analyse et l’objecttif étaient très proches des nôtres, par sa volonté d’aboutir à tout prix à un accord avec SUD, s’était condamnée à renier une à une ses justes positions pour n’être plus que le supplétif d’une opération profitant uniquement à SUD, au mépris des engagements pris devant nous.

Nos quatre camarades présents sur la liste en ont tiré les conséquences en publiant une déclaration où ils exposent qu’ils sont malgré eux sur une liste qui n’est pas celle pour laquelle ils se sont engagés, et qu’ils ne pourront voter pour elle dans ces conditions.

A ce jour, nous n’avons eu aucune réaction ni de SUD, ni de la FSE, qui semblent fort peu curieux de publier leur accord et de promouvoir leur liste.

Pour nous, le bilan de cette expérience n’est pas négatif. Elle a prouvé que les divisions nées de la liquidation de l’UNEF entre nous, SE et les organisations qui ont créé la FSE pouvaient aujourd’hui être dépassées pour construire un vrai syndicat vraiment étudiant. Elle a aussi confirmé que SUD ne voulait ni ne pouvait avoir sa place dans cette construction.

Si tous tirent les conséquences de cet échec, il peut, au contraire de celui de 2000, être le point de départ d’une dynamique positive d’unité. Pour notre part, nous y somme prêts.

Le 3 juin 2002.